Les jeunes instruits en famille en FWB qui atteignent cette année l’âge de 16 ans ont commencé hier la session d’examens du CE2D, dans des circonstances absolument inacceptables.
Cette session d’examens leur est imposée par l’article 20 du décret de 2008, soi-disant dans le but de s’assurer que leur droit à l’instruction est respecté par leurs parents, et plus précisément, qu’ils ont acquis un niveau de formation équivalent à celui des jeunes scolarisés en fin de quatrième secondaire.
Qu’en est-il réellement ?
La session d’examens commençant ce 13 février, les jeunes instruits en famille doivent donc avoir acquis pour février les compétences que les jeunes scolarisés devront atteindre fin juin, soit 4 mois plus tôt. C’est totalement discriminatoire.
Les conditions de passation des examens sont tout-à-fait incomparables et au désavantage des jeunes instruits en famille.
Pour commencer, les examens ont lieu obligatoirement à Bruxelles, dans les locaux de la Fédération. Cela signifie concrètement que nos jeunes, n’habitant pas Bruxelles, doivent trouver un logement à Bruxelles ou se lever à l’aube et faire d’incroyables trajets en train alors qu’ils vont devoir donner le meilleur d’eux-mêmes pour ces examens.
Les jeunes doivent se présenter à 8 heures, et commencer à descendre dans le couloir qui mène à la salle d’examen. Hier, l’examen a finalement commencé à 9h00. Cela signifie que les jeunes ont passé 1h15 debout dans le couloir sans fenêtre en attendant le début de l’examen. C’est un miracle si aucun n’a fait un malaise. Et nous parlons de 140 jeunes !
Les examens se déroulent donc au sous-sol du bâtiment, dans une immense salle carrée où 140 jeunes passent l’examen. Les professeurs sont de stricts inconnus pour nos jeunes. Ce n’est pas un détail. Les jeunes scolarisés passent toujours leurs examens dans un local de taille humaine, avec des fenêtres sur l’extérieur, et en présence du professeur qu’ils ont appris à connaître pendant toute l’année.
Les professeurs ont régulièrement une attitude peu respectueuse à l’égard des jeunes. Ils prennent le café en bavardant sur l’estrade à l’avant de la salle, devant les élèves qui essayent de se concentrer. Ils se permettent des remarques intrusives et jugeantes qui font perdre leur contenance à plus d’un adolescent.
Voilà pour les conditions objectives de passation des examens. Venons en maintenant à l’examen de mathématiques lui-même.
Je vous invite pour commencer à aller vous-même observer la forme et le contenu des examens de fin de quatrième secondaire, dont vous reconnaîtrez immédiatement l’orientation et le niveau, qui sont tout-à-fait dans la foulée du CEB et du CE1D. Pour vous faire une idée, je vous propose ensuite de jeter un coup d’oeil aux annales du jury de mathématiques du CE2D. La comparaison est très instructive, tant sur la forme que sur le contenu. La majorité des adolescents en fin de quatrième secondaire aurait très certainement échoué à cet examen.
Or, l’examen qui est présenté dans ces annales n’est absolument pas représentatif de l’examen de cette année. L’évolution des contrôles d’année en année depuis 2013 est très claire : ils sont de plus en plus longs, sans que le temps de réponse soit majoré d’aucune façon : 12 pages en 2013 – 2014, 14 en novembre 2016, et 18 hier ! Le temps imparti à l’examen hier ne permettait en aucun cas de répondre à toutes les questions de l’examen. Et pour couronner le tout, les jeunes qui avaient obtenu pour raisons médicales un temps majoré ont eu droit en tout et pour tout à 15 minutes supplémentaires sur la matinée !
Qu’est-ce qui nous attend dans les années à venir ? La réforme toute fraîche des jurys va encore limiter les droits de nos adolescents. Plusieurs filières leur seront désormais fermées. L’espagnol, deuxième langue parlée dans le Monde, et enseignée dans de multiples écoles secondaires de la FWB, ne pourra même plus être choisi comme option. L’étau se resserre inexorablement sur nos jeunes.
De qui se moque-t-on ?
Nos jeunes ont réussi haut la main le CE1D, qu’ils partagent avec tous les jeunes instruits à l’école. Le CE2D poursuit-il un autre but que de les arrêter et de les rescolariser de force ? La question se pose avec force aujourd’hui. Je croyais vivre dans une démocratie. J’imaginais encore que mes droits constitutionnels et ceux de mes enfants avaient une quelconque valeur pour ceux qui nous gouvernent. N’était-ce vraiment qu’une illusion ?
Je m’adresse à vous, Madame la Ministre, à vous, Messieurs et Mesdames les parlementaires. Allez-vous respecter nos droits ? Ou vraiment êtes-vous prêts à poursuivre ce genre de procédés scandaleux pour faire intrusion dans nos vies de familles de citoyens honnêtes ? Nous faisons le choix légal d’assumer l’éducation de nos enfants. Ils en sont heureux, et nous aussi. Il serait grand temps que vous vous occupiez de tout ce qui va vraiment mal dans ce pays, de tout ce qui est vraiment grave, plutôt que de vous obstiner à vouloir anéantir ces familles qui se donnent avec imagination et ferveur pour rendre la vie et le Monde plus beaux.
Les commentaires ont pour objectif de compléter l’information donnée dans l’article, argumenter, apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution. Les avis personnels qui n’apportent rien de plus à l’article pourront être considérés comme discussion de forum ne répondant pas aux objectifs pré-cités.Tout commentaire ne répondant pas à ces objectifs, ou étant contraire aux règles éditoriales sera supprimé définitivement du site.