A Bruxelles, 5.000 demandes d’expulsions ont lieu chaque année. La première raison de ces expulsions : des loyers impayés. En plus de ce chiffre, témoin de l’échec cuisant de notre société, au moins des centaines de personnes, vivant dans une précarité économique et sociale souvent grave, se voient contraintes de trouver de nouvelles solutions par elles-mêmes au sortir d’un squat ou à l’issue de conventions d’occupations, précaires par nature.
Un grand nombre de ces expulsions auront lieu en ce 31 mars ou dans les semaines qui suivront - une situation à mettre sur le compte de la « mansuétude » des juges et des propriétaires qui, en l’absence de trève hivernale en Belgique, concèdent parfois d’attendre la fin de l’hiver pour mettre des gens à la rue. Sauf que les expulsions ne résolvent rien : elles ne font qu’empirer une situation sociale déjà grave. Elles démontrent aussi l’inconséquence des pouvoirs publics, qui laissent des milliers de locataires et d’occupant.e.s à la merci de leurs propriétaires, qu’ils soient privés, associatifs ou publics.
Face à ces violences, les personnes les plus vulnérables ont vu leur situation empirer pendant ces deux ans de pandémie. Une mère seule à qui on retire les enfants plutôt que de lui donner accès à un logement adapté. Une famille qui se retrouve expulsée de son logement social pour en avoir dénoncé l’insalubrité. Des personnes sans chez-soi qui ont été expulsé.e.s ce 31 mars, date de fin de leur convention d’occupation, de logements sociaux abandonnés depuis des années par la commune de Woluwe Saint-Lambert. Et il y en a tant d’autres.
Et puis il y a les dizaines de milliers de personnes sans papiers qui continuent de survivre dans une situation de non droit, les rendant des proies faciles à l’exploitation, aux marchands de sommeil et aux abus de toutes sortes, sans parler de la menace d’être contrôlées et placées dans des centres fermés, pour être expulsées. Certain.e.s s’organisent collectivement pour se défendre et faire reconnaître leur droit à l’existence, et occupent des lieux laissés vides, pour certain.e.s dans le cadre de conventions d’occupation qui fatalement arrivent un jour à terme.
Toutes ces personnes sont à la merci des expulsions sauvages, des baux aux rabais pour une occupation dans des bâtiments généralement pas ou trop peu équipés/adaptés pour du logement, et n’ont d’autre choix que de trouver des solutions toujours plus précaires.
La situation est beaucoup trop grave pour que nous restions sans rien dire. Surtout que les propriétaires sont autant privés que publics, et que des solutions il y en a ! A court terme, le Front anti-expulsion soutient :
Le Front anti expulsion sera présent en soutien aux Immenses expulsés le 31 mars, aux sans-papiers en lutte pour la régularisation et dont les conventions d’occupation arrivent à terme le même jour, et continuera de soutenir les locataires menacé.e.s d’expulsion.
Stop Expulsions !
Infos complémentaires sur les exemples cités :
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