[...] Dans tous les cas, il n’y a jamais eu d’autres « races » que des « races sociales »,en tout cas construites socialement, même lorsque la race fut déguisée sous des dehors scientifiques.
C’est pourquoi la démarcation « sociale », cette distinction que voudraient opérer les néo-racialistes d’avec le racialisme du XIXe siècle n’a pas lieu d’être, à moins de reconnaitre la scientificité biologique des « races », mais après tout, on se rendra compte à traversla lecture de cet ouvrage que ce ne serait pas la dernière designominies de nos racialisateurs
Pour l’instant, contrairement à ce qui se passe depuis quel’élevage existe chez les animaux, personne ne s’est avisé sérieusement d’organiser la sélection ou même d’utiliser la manipulation génétique pour s’essayer à constituer des races à partir de tout ce foisonnement, et même si des formes de sélection génétique commencent à exister chez l’homme, elles n’ont pas pour objectif de créer et de fixer des races.
Mais apparemment cela ne suffit pas. Il y a des gens qui tiennent à la « race », et ce ne sont pas tous des nazis et des colonialistes, ni même des anticolonialistes, non, aujourd’hui ce sont les « décoloniaux », accompagnés par certains courants de rénovation universitaire du marxisme et applaudis par desmilitants de la déconstruction.
Affinons tout de même : racisme et racialisme ne sont pas synonymes, si l’on veut être précis.
Le racisme s’appuie sur une hiérarchie entre les races,
tandis que le racialisme s’occupe, en théorie, de promouvoir leur existence.
Le racisme, quand il dépasse le stade d’une intolérance quotidienne à l’autre, de propos de comptoir, d’un énervement entre voisins ou d’une façon de prendre du pouvoir à de petites échelles, familiales par exemple, quand il est une idéologie en somme, part du postulat de l’existence de races au sein de l’espèce humaine,et considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d’autres : en théorie, le racisme est donc, par cet aspect, un pas supplémentaire par rapport au racialisme, qui quant à lui, est beaucoup plus systématique et prosélyte. Cependant, la nuance n’est importante que dans un cadre historique, à des époques où le concept de « race » apparaissait valide, avant le XXe siècle, donc.
Il serait stupidement anachronique d’affirmer qu’à l’époque moderne, tout le monde était racialiste, parce que la théorie des races était paradigmatique et entièrement intégrée. Depuis, le concept a été invalidé largement par la philosophie, et beaucoup plus violemment, par l’histoire. S’il subsiste dans certaines régions du monde, qui certes, sont loin d’être « anecdotiques » (Etats-Unis, Chine, Japon, etc.), et dans lesquelles il est toujours un puissant outil de pouvoir, il a été largement abandonné ici, et l’emploi de son vocabulaire relève généralement du scandale,presque toujours, jusqu’à il y a peu, associé à l’extrême droite.
De fait, aujourd’hui, la question spécifique des différences au point de croix entre racisme et racialisme n’empêche pas que nous ayons assurément à nous opposer aux deux sans s’occuper, à ce moment-là, des mérites spécifiques de l’un ou de l’autre.
Désormais, il est d’ailleurs tout à fait clair que le racialisme (promouvoir l’existence des races) porte en lui la promotion du racisme, et, s’il en était besoin, les déclarations des racialistes concernant ce qu’ils appellent les « mariages mixtes » et leur détestation du métissage en apportent la preuve évidente.