Une journaliste et militante iranienne pour les droits de la Femme a été condamnée à plus de 12 ans de prison à l’issue d’un procès à huis clos, a annoncé samedi l’agence de presse officielle Irna.
Jugée par un tribunal de Téhéran, Hengameh Shahidi, 43 ans, a été condamnée à 12 ans et 9 mois de prison. Cette peine a été assortie d’une interdiction temporaire de rejoindre des groupes politiques, d’exercer des activités en ligne ou une activité en lien avec les médias et de quitter le pays. "Etant donné la confidentialité de la procédure et le caractère sensible de l’affaire, je ne peux pas donner de détails concernant le verdict du tribunal", a indiqué à Irna Mostafa Turk Hamedani, avocat de Mme Shahidi, arrêtée depuis juin dernier.
Ancienne conseillère en charge des Affaires des femmes pour Mehdi Karoubi, un dirigeant du courant réformateur assigné à résidence depuis 2011, Mme Shahidi est également une critique virulente du système judiciaire, après l’emprisonnement de journalistes et militants.
En mai, elle avait publié sur Twitter une copie de sa sommation à comparaître devant la justice. Elle y était accusée d’avoir "proféré des insultes".
"Nous voyons chaque jour qu’elle profère éhontément des insultes contre la justice et ses responsables en postant des tweets vraiment criminels", avait affirmé le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari-Dolatabadi, cité par l’agence Iranienne Isna en juin.
En 2009, lorsque des manifestations post-électorales avaient secoué l’Iran, Mme Shahidi avait été condamnée à trois ans, reconnue coupable de propagande contre le pouvoir, participation à des manifestations illégales et d’actions contre la sécurité nationale.
Elle a été détenue de nouveau pendant plusieurs mois en 2017, accusée de travailler pour des médias étrangers. Dans une lettre ouverte, elle avait qualifié ces accusations de "mensonges sans fondement".