Krachat #1

J’ai la haine, la rage, la coupe est pleine. Depuis toujours en fait, mais parfois cette coupe est en moi et me fait déborder. Comme si derrière chaque relation se cachait la sacro-sainte potentielle copulation. Que cette idée trottait toujours, tout le temps dans vos têtes de pauvres mâles en quête de sensations. Non, mon sourire n’est pas une invitation ! Non, je ne suis pas sympa avec toi parce que bientôt je pourrais être à toi ! Encore une soirée, encore la même rengaine. Cette fois-ci j’ai vraiment cru. Qu’on pouvait rigoler, sympathiser simplement. D’accord, la faute est sans doute à moi, je pensais que tu préférais les hommes, d’accord. Mais oui, car nous devons TOUJOURS être sur nos gardes, être à l’affut d’un potentiel filet invisible prêt à nous happer. J’ai simplement crû. Comme souvent. Cru que les relations entre hommes et femmes pouvaient être simples, limpides. Exister pour ce qu’elles sont et non pas pour ce que l’homme attend de nous. J’ai cru pouvoir être autre chose qu’une cible, ou que j’aille. Quoi que je fasse. Mais femme qui rit à moitié dans son lit ?? Je ne rirai plus jamais, c’est cela que vous voulez, je serai à tout jamais indisponible, lointaine et effacée. Je ne dirai plus rien, je ne sourirai plus, je ne vous ferai plus croire. Puisque tout indique que rien d’autre n’est possible.

Peut-être là pourrons-nous commencer à nous apprécier. Simplement.

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