L’enquête qui fait suite aux plaintes de plusieurs femmes envers Tariq Ramadan accélère considérablement, du moins publiquement. Alors que Tariq Ramadan avait toujours nié la moindre relation sexuelle, même consentie, avec Christelle, l’une des plaignantes, l’islamologue s’est retrouvé acculé avec l’exhumation de SMS échangés entre elle et lui prouvant objectivement l’existence de rapports physiques. Devant les juges ce lundi, Ramadan, incarcéré depuis février dernier, n’a pas eu d’autre choix que d’avouer, en assurant le consentement de Christelle. Mais un autre volet de l’affaire a également connu l’apparition de nouveaux éléments, qui viennent cette fois renforcer la défense de Tariq Ramadan.
Franceinfo a rendu publique d’autres SMS, échangés entre l’intellectuel et Henda Ayari, une autre femme qui prétend également avoir été victime de viols. Ramadan avait, comme pour Christelle, toujours nié le moindre rapport physique mais dans la foulée de ses aveux, il a également reconnu avoir eu ce genre de relation avec la militante féministe. Les textos échangés entre cette dernière et Tariq Ramadan, révélés par franceinfo, vont clairement dans le sens de l’accusé, à savoir la thèse de rapports consentis et acceptés.
Ayari à Ramadan : "Je suis ta petite chienne rien qu’à toi"
"Viens chez moi je vais te faire oublier toutes les autres", "viens chez moi chéri, qu’on se fasse du bien, on en a besoin" ou encore "je suis ta petite chienne rien qu’à toi", écrit Henda Ayari dans ces messages, dont l’islamologue se serait servi ce lundi devant les juges pour appuyer sa défense. Tariq Ramadan, en avouant enfin avoir eu des relations sexuelles avec deux de ses plaignantes, "est en mesure de démontrer parallèlement que ces relations étaient souhaitées, consenties et qu’il n’y a donc jamais eu viol et que les parties civiles ont menti depuis le début", a déclaré maître Emmanuel Marsigny, ce mardi matin sur la radio publique, avant d’exhorter la justice de regarder "ce qu’elle doit regarder depuis le début, c’est-à-dire la crédibilité des accusations et des accusatrices".
De son côté, maître Jonas Haddad, avocat d’une des plaignantes, s’est insurgé contre ce renversement de situation, qui semble tourner en faveur de Tariq Ramadan. "Qu’on ose venir remettre en cause la parole d’une de mes clientes en essayant de renverser la peur, c’est scandaleux. C’est l’hôpital qui se fout de la charité", a-t-il pesté sur l’antenne de franceinfo, après avoir accusé son confrère, maître Marsigny, de "violer le secret de l’instruction".