Le point de basculement d’une écologie « bon teint » vers « l’écologie brune » tient, avant tout, à l’affirmation d’une vision zoologique de l’histoire, où « le progrès culturel serait le reflet direct de capacités biologique ». Au contraire d’un progressiste, pour qui la culture (éducation) permet l’arrachement (à sa condition, ses déterminismes sociaux, sa Nation pour être citoyen du monde...), le réactionnaire s’agrippe à la nature et au terroir.
On reconnaîtra aussi le discours d’un l’éco-Hitler dans son violent rejet de la science, accusée de ne pas avoir pu changer le court des choses voire d’avoir contribué au désastre. Timothy Snyder nomme ceci « la démagogie de la panique écologique ».
Et puis, les militants de l’éco-Hitler prôneront un environnementalismeradical à l’origine de mouvements politiques quasi sectaires. Car, de notreécologisme démocrate, partisan d’une société soutenable et de l’harmonie avec la nature, à leuréco-terrorisme, il y a peu. De même que la frontière entre désobéissance civile et guerre civile est floue. Si floue que le journaliste écolo Will Potter a pris la précaution de sous-titrer son livre « Green is the New Red » sur l’activisme d’ONG écologistes type Greenpeace par la phrase « Activism is not terrorism ». Pour autant, comme l’écrit écrit Peter Staudenmaier, « même la plus louable des causes peut être pervertie et instrumentalisée pour être mise au service de la sauvagerie criminelle ».
Pour l’heure, l’éco-terrorisme n’est pas la priorité de la DCRI. Le Front de Libération de la Planète, dont le mot d’ordre est « la terre d’abord » (comprenez « l’homme ensuite ») passe après DAESH. Évident. Mais pour combien de temps encore ?