Souvenez-vous, le 24 mars 2016, le vice-Premier ministre, aussi ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, Jan Jambon, et le ministre de la Justice Koen Geens remettent leur démission suite à la découverte de graves dysfonctionnements au sein de la sureté de l’Etat belge qui avait été prévenu à la fin de juin 2015 qu’Ibrahim Bakraoui, l’un des signataires des attentats meurtriers du 22 mars 2016 à Zaventem et à la station Maelbeek, avait été arrêté en Turquie. Il sera expulsé le 14 juillet vers les Pays-Bas qui ne savait rien de cet individu et le relâcha. Bien que Ibrahim El Bakraoui était encore le 20 octobre 2014, jour de sa libération conditionnelle des geôles belges, considéré comme un criminel de droit commun, le fait que la Turquie l’ait arrêté à la frontière syrienne démontrait qu’il s’était entretemps radicalisé, faisant de lui un potentiel terroriste. Or, rien n’a été fait par la sureté belge durant les deux semaines où ce dangereux criminel était emprisonné en Turquie, alors qu’il était recherché depuis qu’il n’avait pas respecté les conditions de sa libération…
Le Premier ministre Charles Michel refuse cependant le même jour la démission de ses collègues vu le contexte des attentats qui a besoin que les deux ministres restent en fonction (terroristes encore en fuite, menace de niveau 4). Il promet néanmoins une commission d’enquête afin que la lumière soit faite sur les responsabilités… Cependant, dès le lendemain, voilà que le vice-Premier Jan Jambon accuse l’officier de liaison en Turquie d’être "le" responsable des attentats (rien de moins) en ne communiquant pas les informations données à l’époque par les autorités turques. L’officier sera plus tard totalement blanchi de ces accusations sans fondements, décidées semble-t-il lors d’une réunion des plus hautes autorités policières au lendemain des attentats, en présence de Jan Jambon et... du président de son parti, Bart De Wever !
Pour terminer ce tableau ubuesque, rappelez-vous de la conférence de presse conjointe du Premier ministre Charles Michel et du président de la République française François Hollande, en présence notamment de Jan Jambon et Koen Geens, le 18 mars 2016, jour de l’arrestation à Bruxelles de Salah Abdelsam. En direct devant les caméras, solennels, les dirigeants se congratulent de l’arrestation de l’ennemi public numéro un. « Cette soirée est un succès dans notre bataille contre le terrorisme » dira même le Premier ministre. Quatre jours plus tard, des bombes explosent à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek. On apprendra par après que les terroristes n’avaient normalement pas pour cible Bruxelles, mais à nouveau la France. Ils ont simplement modifié leur plan vu la précipitation de l’enquête avec l’arrestation de leur comparse, minutieusement relatée par tous les médias et le gouvernement…
Deux ans plus tard, ce trio d’irresponsables, toujours en place, se retrouvent à commémorer en grande pompe ce jour funeste qui verra la mort de 32 personnes innocentes et blessera à vie près de 340 autres quidams.
"Les hommages organisés aujourd’hui sur les lieux des attaques sont avant tout pensés par et pour les victimes et leurs proches" nous dit la presse. Aux dernières nouvelles, ces victimes n’ont toujours pas été indemnisées comme il se doit malgré les grandes promesses du gouvernement à la suite des attentats. Elles ont même été carrément ignorées par les politiques (dont le Premier) lors des commémorations à Zaventem de ce matin 22 mars 2018.
Ce billet d’humeur leur est dédié.
Un citoyen.
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