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DE LA MISERE EN MILIEU FEMINISTE

gepost op 14/04/16 Trefwoorden  Indigné / Occupy 

DE LA MISERE EN MILIEU FEMINISTE (document)
DE LA MISERE EN MILIEU FEMINISTE 
ou la pouffiasserie à visage humain
 
(Extrait)

POUR EN FINIR AVEC LE FEMINISME

Nous pouvons affirmer sans grand risque de nous tromper que la femme « émancipée » est, à l’encontre du policier, du prêtre et de l’étudiant, l’être le plus universellement adulé. Si les raisons pour lesquelles on l’adule sont toujours de mauvaises raisons qui relèvent des critères dominants de la féminité auxquels elle s’identifie complètement (la séduction, le mauvais goût, la simulation, les minauderies, les effluves, la sensualité et les mystères féminins qui n’ont de secrets pour personne), les raisons pour lesquelles elle est méprisable et effectivement méprisée du point de vue de la critique révolutionnaire sont refoulées et inavouées. Les tenants de la fausse contestation savent pourtant les reconnaître et s’y reconnaître. Ils unissent l’adulation au mépris en une feinte admiration complaisante. Ainsi, l’impuissante intelligentsia pro-révolutionnariste (de Vincennes au mouvement Choisir en passant par le torchon Libération) se pâme devant la généralisation de la participation des femmes à la gestion de ce monde et les organisations bureaucratiques effectivement déclinantes (syndicats, parti dit communiste, parti socialiste, néo-gauchistes) se disputent jalousement le privilège de concourir à leur émancipation par le biais du racolage. Nous ne montrerons pas les raisons de cet intérêt pour les femmes « émancipées », mais comment celles-ci participent positivement à la réalité dominante du capitalisme surdéveloppé.

Toutes les études et analyses entreprises sur le mouvement des femmes ont jusqu’ici négligé l’essentiel, d’autant plus lorsque ce sont les féministes qui s’en sont chargées. Jamais elles ne dépassent le point de vue des spécialisations universitaires (économie politique, sociologie, psychologie, gynécologie, biologie) et demeurent donc fondamentalement erronées. Toutes, elle commettent ce que Fourier appelait déjà une étourderie méthodique « puisqu’elle porte régulièrement sur les questions primordiales » en ignorant le point de vue total de la société moderne. Le fétichisme des faits masque la catégorie essentielle et les détails font oublier la totalité. On a pu dire n’importe quoi sur cette société, même qu’elle était patriarcale [1]. On ne répètera jamais assez ce qu’elle est effectivement : marchande et spectaculaire.
La mise en spectacle de la réification sous le capitalisme moderne impose à chacun un rôle dans la passivité généralisée. La femme n’échappe pas à cette loi. La femme « émancipée » court s’y soumettre. En tant que « femme émancipée », revendiquant une identité (biologique, psychologique, phantasmatique, etc.), et à ce titre un statut (le droit à la différence, par exemple biologique, psychologique, phantasmatique, et social), elle détient un rôle apparemment provisoire [2] la préparant au rôle définitif qu’elle assume déjà en élément positif et conservateur dans le fonctionnement du système marchand. Rien d’autre qu’une intégration...
Mais les raisons qui fondent notre mépris pour la femme « émancipée » sont d’un tout autre ordre. Elles ne concernent pas seulement sa misère réelle mais sa complaisance envers toutes les misères, sa propension malsaine à consommer béatement de l’aliénation dans l’espoir devant le manque d’intérêt général d’intéresser à son manque particulier.
En un temps où une partie croissante d’individus ne cesse pas de s’affranchir de plus en plus des préjugés moraux et de toute autorité pour entrer au plus tôt dans les relations d’exploitation ouvertes et au contraire des ouvrières et des employées passant pour les plus aliénées, malgré les grèves où elles se montrent souvent excellentes (Cerisay, les caissières de Toulouse), la femme « émancipée », esclave revancharde, se croit d’autant plus libre que toutes les chaînes de la célébrité la lient comme la catégorie publicitaire dans laquelle elle se maintient. Elle se prend pour l’être social le plus autonome, alors quelle relève directement et conjointement des deux aspects principaux de l’aliénation moderne : le spectacle et la marchandise. Elle revendique son insertion dans la vie sociale et économique, c’est-à-dire son adaptation aux besoins du capitalisme moderne qui réclame entre autres la fabrication massive de penseurs incultes et incapables de penser. La femme « émancipée » est contente d’être femme et notamment d’être femme « accomplie », lorsqu’elle se voit pourvue d’un poste de savant que ce soit dans l’organisation institutionnelle de l’ignorance (université, médias, ...), dans la gestion de la décomposition culturelle ou celle encore, para-policière de la misère sociale. Elle peut être professeur, essayiste féministe, journaliste, romancière, universitaire, cadre, secrétaire d’Etat, putain. Elle peut être encore, putain, actrice porno ou autre, gynécologue, sexologue, vénérologue, vétérinaire, écologiste, psychanalyste et autres poubelles à phantasmes.
Au moment où la « crise de la communication » reste l’objet d’un dialogue de sourds entre différents spécialistes, ces connasses commencent, quarante ans après le curé en rut W. Reich, à avoir les comportements érotiques-amoureux les plus conformes à ce que le mythe de la dite libération génitale veut bien leur laisser espérer, selon les exigences de la société moderne qui règle l’échange rapide des partenaires sexuels dans le passage de l’illusion de l’amour total à la plate indifférence [3]. La dite liberté des mœurs accroît ce besoin de l’éventualité de sa satisfaction prochaine. Mais c’est l’insatisfaction qui est nécessaire au renouvellement continu des formes marchandes et des attirances sexuelles, et sa répétition accélérée alimente à chaque fois la promesse d’une meilleure qualité de la consommation humaine. Lorsque la marchandise prend une forme humaine, les rapports humains prennent une forme marchande. Et comme pour les autres marchandises, la séduction est publique, mais la consommation privée. C’est pourquoi la sexualité tient autant de place dans la publicité moderne comme modèle de relations humaines et promotions des autres marchandises sous un aspect qui n’est pas autrement public.
C’est précisément dans la relation pivotale du couple dit libéré, que la femme « émancipée » place son ambition et renouvelle ses espoirs, pour mettre en scène son « savoir-vivre » qu’elle a appris dans les romans-photos, au cinéma, dans les articles de Ménie Grégoire et pour les plus modernes, dans des Traités qui furent subversifs il y a quelques années. Mais là comme ailleurs, toutes ses tentatives s’achèvent en eau de boudin.
Après avoir entériné toutes les séparations, la femme émancipée va ensuite gémir dans divers cercles « religieux », centres d’expression corporelle, ou bien encore dans quelques gangs féministes, dans lesquelles elle parlera abondamment de contraception, d’avortement, de couchaillerie, de pseudo-viol et d’égalité des sexes. Au foyer, elle partagera les corvées avec le cocu du moment. Elle est si bête et si malheureuse qu’elle va même jusqu’à se confier spontanément à des psychiatres, psychologues et thérapeuthes de groupes, alors qu’avec d’autres la camisole de force est nécessaire pour les amener à comparaître devant les contrôles para-policiers mis en place par l’avant-garde de l’oppression moderne.
C’est elle qui se fait le plus d’illusions sur le travail salarié, au contraire de l’ouvrière pour laquelle le travail est toujours une contrainte. Parce qu’elle a atteint une situation « confortable », elle affiche travailler pour être « indépendante », voire même pour se « réaliser ».
La misère réelle de la femme « émancipée » s’achève dans la marchandise culturelle. A une époque où l’art est mort, elle reste la principale fidèle des théâtres et des ciné-clubs et la plus avide consommatrice de son cadavre congelé et diffusé sous cellophane dans les supermarchés de l’abondance. Elle y participe sans réserve, sans arrière pensée et sans distance. C’est son élément naturel. Elle vérifie parfaitement les analyses les plus banales de la sociologie américaine du marketing : consommation ostentatoire, établissement d’une différenciation publicitaire entre produits identiques dans la nullité (Kate Millet ou Kristéva, De Beauvoir ou Benoîte Croup).
Incapable de passions réelles, elle fait ses délices des polémiques sans passion entre les diverses vedettes de la nouvelle bêtise, sur de faux problèmes dont la fonction est de falsifier les vrais : Françoise-Paul et Bernard Lévy, le cuisinier et le mangeur de goulag Glucksman, rincé à l’eau de Clavel, le tandem Guattari-Deleuze, les pongistes Baudrillard et Foucault, l’économiste libidineuse Kristéva, l’anti-économiste d’Etat Attali, Barbarisme, humanisme, structuralisme, quotidiénisme, Pop, Rock, baba, Punk, Put put.
Dans son application, elle se croit d’avant-garde parce qu’elle a vu le dernier Cavani [4], acheté le dernier livre sur le dernier goulag. Cette ignorante prend pour des nouveautés révolutionnaires garanties, par label, les plus pâles ersatzs de découvertes importantes et momentanément indépassables, falsifiées à l’intention du marché, afin de reculer l’échéance de sa disparition prochaine.
Outre les magazines féminins dans lesquels elle renouvelle sans discontinuer sa panoplie et ses diverses recettes de séduction, ses lectures préférées restent la presse spécialisée qui orchestre la consommation délirante des gadgets culturels ; docilement elle accepte ses oukases publicitaires et en fait la référence-standard de ses goûts. Elle fait toujours ses délices de l’Express et du Nouvel Observateur ou bien elle croit que Libération dont le style est moins difficile que celui du Monde est vraiment un journal à la pointe de l’extrémisme. Par fausse pudeur ou par faux désintéressement, elle préfère les traités de psychanalyse aux revues pornographiques, à cause de leur apparent discours « scientifique » dont elle fait un alibi.
A l’opposé, la femme la plus pauvre peut également applaudir à l’image dominante de la femme et admirer la femme qui a réussi, parce qu’elle représente la possibilité virtuelle de sortir de sa condition, alors que c’est précisément ce qui l’y maintient. Elle peut même espérer rencontrer un jour « l’homme riche », version bourgeoise dégradée du prince charmant d’autrefois, qui viendra la tirer de son état. Elle préfère toujours le monde éthéré où elle peut triompher, mais tout lui montre son échec. Pourtant, tôt ou tard, ses illusions tombent, car elle doit finalement regarder sa condition d’un œil désabusé. Tout la pousse à comprendre que la part des marchandises et du spectacle produite pour elle, ne sert qu’à l’éloigner de sa vie.
Son extrême aliénation ne peut être contestée que par la contestation de la société toute entière. En aucune façon cette contestation ne peut se faire sur le terrain féministe. Pour ne compter que sur elle et comprendre qu’elle n’aura que ce qu’elle mérite, elle doit combattre l’idéologie féministe, qui, comme toute idéologie, ne sert qu’à retarder la conscience du jeu réel. L’idéologie féministe ne peut que s’opposer au mouvement réel de subversion : la féministe comme telle s’arroge une pseudo-valeur qui lui interdit de prendre conscience de sa dépossession réelle et de ce fait, demeure au comble de la fausse conscience.
Il ne s’agit pas tant, dans tout cela, du problème du statut des femmes dans la société que du problème du statut de la société posé entre autres parmi les femmes. Nul n’étant reconnu comme individu dans les conditions actuelles, elles ne peuvent donc réclamer un droit particulier pour elles, en dehors de l’émancipation générale de la société. L’avenir de l’homme n’est pas la féministe et les lendemains ne chanteront pas forcément comme des catins.
Le capitalisme a effectivement amené les conditions générales de la fin de la marchandise et inséparablement, de l’abolition du salariat. Les moyens sont là. Tout dépend de ce que chacun saura en faire.
5 novembre 1977.

[1] La revendication de l’égalité formelle des sexes est fondée sur le postulat que les hommes dans leur ensemble possèdent le pouvoir, ce postulat lui-même dérivant de la constatation que ceux qui détiennent le pouvoir sont des hommes. Les féministes oublient volontiers que ceux qui incarnent le pouvoir sont simplement ceux qui sont sur le devant de la scène. On peut dire en fait que la pouvoir, jusqu’à cette dernière phase du capitalisme a appartenu a des hommes visiblement et aux femmes de leur classe de façon occulte.
[2] Il n’y a pas de « minorités » opprimées, pas plus qu’il n’y a de rôles avantageux ou privilégiés à assumer. La minorité est cette notion issue des débris du réformisme qui donne au militant son principal argument. La minorité doit, par définition, revendiquer, c’est-à-dire s’en remettre au pouvoir en place pour régler les conditions les plus favorables de sa survie dans un monde en lui-même incritiqué.
[3] La prédominance du mythe du grand soir sexuel dans le co-pinage amoureux, fait de l’idée de l’emmanchement, la seule instance efficace, mais à des titres différents : l’homme manipule la relation pour obtenir du plaisir tandis que la femme manipule son pouvoir attractif pour obtenir des relations. La plupart du temps, il n’y a ni l’un ni l’autre. Quand ils baisent, c’est le vieux monde qui éjacule.
[4] Depuis que les savants professeurs du MLF ont découvert que Shakespeare était une femme, on ignore encore si Sade était une Marquise, mais on sait que Nietzsche n’était pas une pouffiasse. La géniale cinéaste Cavani nous l’apprend dans son dernier film, à travers son sur-homme Lou Salomé, copine de Freud, le célèbre inventeur du divan. C’est elle qui découvrit la proximité de l’anus et du vagin. Si Nietzsche n’avait pas tiré son coup avec Salopé, il n’aurait pas écrit ce que l’on a lu de lui et Cavani aurait fait un film sur Cléopâtre.

(...)

(Extrait de brochure, 1977.)

http://golemfuturo.blogspot.com/2011/11/de-la-misere-en-milieu-feministe.html


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