Résistance à l’impérialisme. Soutenons l’Azawad.
La situation de l’Azawad soulève de nombreuses interrogations. Territoire historique des peuples nomades, feu-projet colonial d’un état intra-saharien, l’Azawad se retrouve à l’indépendance sous administration malienne bambara. 5 révoltes touaregs auront lieu, émaillant de massacres et de vengeances répressives les tentations de l’auto-détermination des peuples.
Fuyant Arlit et ses pâturages exposés aux déchets radioactifs de l’extraction d’uranium (Areva au Niger), craignant les programmes d’assimilation promus par les états maghrébins, et sous la pression d’une gestion administrative oppressive d’un état en faillite structurelle, les Touaregs défendent leur idée d’une nation construite sur une culture. Kel-tamashek ("ceux qui parlent Tamashek"), comme ils se nomment, membres de la grande famille Amazigh.
En 1990, les "Ishumars", jeunes touaregs exilés en Libye -le nom dérive de "chômeur", reprennent les armes. Entrainés par Khadaffi, troupes d’élite du régime libyen, ils apportent de nouvelles pratiques, de nouvelles tactiques militaires modernes pour défendre une terre devenue lunaire.
Pris dans les montagnes du nord, assiégés par l’armée malienne et ses "conseillers" français, ils apprennent une musique. Mélopée accompagnée de guitare blues, la guitare touareg est avant tout le moyen de porter les revendications du peuple touareg. Elle sera interdite au Mali et au Niger, jusqu’aux accords de paix rendus aujourd’hui caduques.
L’intervention française, qui sonne le glas de la dernière tentative d’autonomisation des habitants de l’Azawad, s’emploie à se vouloir dernière solutions contre les terroristes islamistes. Mais entre infiltrations des différents "services", géo-stratégies, résistances culturelles et réalités pragmatiques d’un pays essoufflé, la situation est autrement plus complexe. Qui connait le rôle d’Ansar Dine dans les négociations d’otages ces 10 dernières années ? Qui soutient les groupes djihadistes ? Qui contrôle effectivement le nord du Mali ?
Alors qu’une solution négociée semblait pouvoir se mettre en place entre MNLA et autorités malienne, l’incursion islamiste vers le sud apparaît prétexte tout trouvé pour maintenir un statu-quo. La France et ses alliés locaux, malgré le bilan catastrophique de 50 années de "France-Afrique", se prétendent encore défenseurs des peuples.
Vous trouverez en lien les deux émissions consacrées à la lutte des touaregs. L’édition est libre.
https://archive.org/details/RadiolombreAzawad1et2
La première émission est en 3 parties d’une demi heure chacune, la seconde en un bloc.
Merci à Anana Harouna, guitariste du groupe "Kel Assouf" pour sa généreuse interprétation de trois morceaux de blues touareg et à Omar pour sa totale contribution.
Quelques documents complémentaires se trouvent sur le site béta temporaire et vaguement non officiel de radio l’ombre