Sous la place du jeu de balle : une idée à creuser...


Ce vaste abri souterrain voûté, construit au début de la dernière guerre, s’enfonce sur 35 mètres (pour 5 mètres de large) vers la rue de l’Hectolitre. Il pouvait accueillir jusqu’à 300 personnes. Fermées depuis 1945, les différentes salles semblent en excellent état de conservation. Les sanitaires, particulièrement modernes pour l’époque, étaient toujours présents la seule fois où l’endroit a été ouvert en 1995. À cette date, l’abri était tout à fait sec. Les évacuations d’eau fonctionnaient. L’installation électrique était fonctionnelle.

Ce lieu pourrait donc être aisément réhabilité, plutôt que détruit pour être remplacé par un parking. L’idée d’y installer un musée a été évoquée puis abandonnée. Il pourrait aussi faire place à un espace à vocation culturelle. Les Bruxellois ne manquent pas d’idées pour développer de ces initiatives que Madame Milquet, ministre de la culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, appelle avec condescendance « des petits brols sympathiques ».
Nous vivons une époque sombre pour la culture et la convivialité, récupérons donc les vestiges d’une époque sombre de notre histoire.

UN EXEMPLE ?
L’asbl COIFFURE LILIANE, « lieu de rencontre et de fête », qui accueille tous les styles de musique, de théâtre, de cabaret, comme de poésie, a vu le jour à deux pas de la place du Jeu de Balle. Elle en a été chassée pour d’obscures raisons par le Foyer Bruxellois.
Après avoir été accueillie tous les jeudis par le Centre Culturel Bruegel, pendant 6 ans, elle a dû quitter les lieux pour cause de travaux. Après une période de 6 mois dans les locaux de Recyclart, l’association se retrouve à nouveau sans abri... Elle draine pourtant un public nombreux et fidèle.

Évidemment, pour l’instant, l’accès à l’abri est assez malaisé…

Sur la place, à quelques mètres de l’église de l’Immaculée Conception, le seul accès est cette taque qu’on prendrait pour un banal couvercle d’égout.
Pourtant, à l’époque, l’endroit comprenait deux entrées : l’une face à l’entrée de la caserne, l’autre devant l’église. En 1945, les entrées ont été murées par la ville. Les escaliers qui menaient à l’abri ont été comblés en 1960. L’endroit est donc condamné.
Mais ce que la ville a condamné, elle peut aussi le faire revivre.
Ce serait autrement plus malin que le projet actuel qui, lui, doit être condamné et enterré au plus vite.

Tous sous la place du Jeu de Balle


publié le 6 décembre 2014