Référendum pour Notre-Dame-des-Landes : le « Oui » l’emporte à 55,17 %

Les habitants de Loire-Atlantique ont massivement dit « Oui » dimanche 26 juin à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en votant à 55,17 % pour ce projet controversé, l’exécutif promettant dans la foulée de lancer les travaux à l’automne.

Les 975 000 électeurs de Loire-Atlantique étaient appelés à voter en répondant par « Oui » ou par « Non » à la question : « Êtes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? ».

Une fracture régionale

Les résultats sont divisés selon les communes et montrent une fracture régionale : les villes les plus proches du futur aéroport semblent s’opposer majoritairement au projet de transfert.

Dans le bourg de Notre-Dame-des-Landes (2 138 habitants), et avec un taux de participation élevée, le maire a annoncé 73,6 % des votes pour le « Non ». La commune de Treillières (plus de 8 000 habitants), proche du futur aéroport, a voté « Non » à 57,5 %. À Héric, encore, les résultats définitifs donnent 54 % de votes pour le « Non », ou à Fay-de-Bretagne, 60,27 %, avec 72 % de participation.

À Nantes, le résultat était très serré, notamment en raison d’un important vote « Non » dans le centre-ville. Le « Oui » l’a emporté avec 100 voix d’avance, à 50,05 % des voix. À Rezé, commune de 39 000 habitants, le « Non » a gagné avec 53,39 % des votes.

À Saint-Aignan-de-Grandlieu (3 483 habitants), le dépouillement donne plus de 70 % de votes favorables au projet de transfert, et 53,38 % à Saint-Nazaire. À Guérande (plus de 15 000 habitants), les électeurs ont voté à 59,14 % en faveur du « Oui ». Bouguenais, site sur lequel se dresse l’actuel aéroport, a voté en faveur du projet à 50,65 %.

Le dépouillement a réservé quelques surprises, comme le vote de Clisson, à 54,68 % en faveur du « Non », alors que le maire Xavier Bonnet s’était prononcé en faveur du transfert de l’aéroport.

Une forte participation

Ce sont 51,08 % des électeurs de Loire-Atlantique qui se sont rendus aux urnes dimanche. Au final, le « Oui » l’a emporté avec 268 981 voix, soit 50 000 voix de plus que le « Non ».

Dans le bourg de Notre-Dame-des-Landes (2 138 habitants) le taux de participation dépassait les 65 % à 16 heures. Les communes engagées en faveur du « Non » et proches de Notre-Dame-des-Landes se sont bien souvent fortement mobilisées dans les urnes.
Un référendum contesté

La formulation de la question posée a été contestée par les opposants devant le Conseil d’Etat, en vain. Selon eux, celle-ci est floue, car elle ne préciserait pas quel scénario d’aéroport est soumis au vote des électeurs. Outre le projet initial, deux pistes à Notre-Dame-des-Landes, un autre scénario a été proposé par la ministre de l’environnement, plus réduit. Missionnés par Ségolène Royal en janvier, trois experts ont en effet jugé le projet retenu « surdimensionné », proposant alors une infrastructure aéroportuaire « redimensionnée à une seule piste ».

Pour Matignon, il n’y a pas d’ambiguïté. Seul le projet ayant fait l’objet de l’étude d’utilité publique étant soumis à l’approbation des habitants de Loire-Atlantique. Une position confortée par la décision du Conseil d’Etat.

Les opposants considèrent aussi que la notion de « transfert » prête à confusion. Il n’est en effet pas question de fermer la piste de l’aéroport de Nantes-Atlantique en cas de construction à Notre-Dame-des-Landes. Le site actuel, sur la commune de Bouguenais, resterait ouvert, servant aux activités de l’industriel Airbus. Là encore, les juges du Conseil d’Etat ont estimé que « la sincérité du scrutin » n’était pas en cause, dès lors que « la piste de Nantes-Atlantique serait maintenue pour un usage strictement industriel d’Airbus avec deux ou trois vols par semaine en fonction des besoins logistiques ».


publié le 27 juin 2016