lieu : Place de la Bourse
adresse : Boulevard Anspach, Bruxelles

«Union Nationale, on t’encule!»

Le chantage à l’union est à sens unique.

Rien ne doit venir griffer le disque de la grande messe œcuménique, ni contredire ces "évidences", fabriquées de toute pièce et de longue date, que tous sont censés partager — si ce n’est les non-Charlies qu’il convient de repérer et de traquer.

Rien, ou presque:
L’abjecte propagande médiatique du gouvernement, des journalistes et autres experts accrédités, elle, a TOUJOURS droit de cité. Et elle ne s’en prive pas.
Penser, ce sera pour plus tard, dans des créneaux horaires moins lucratifs, quand tout cela aura été relégué au statut de commentaire, noyé sous la Une d’une grande cérémonie sportive.

Penser, chercher, comprendre, c’est pour plus tard.
En attendant, les chaînes internationales n’ont qu’à relayer les réflexions qui s’exposent devant elles sur la place de la bourse: «Daesh, on t’encule!».

Or c’est aussi maintenant que ça se joue. Toute manœuvre pour repousser l’action sous prétexte de respecter le deuil national (alors que les gouvernements et les appareils médiatiques ne perdent pas une seule seconde pour organiser une riposte susceptible d’accroître leurs gains — politiques pour les uns, pécuniers pour les autres) est un pas de plus dans l’aménagement de notre impuissance et de notre résignation.

C’est pour cela que nous appelons à faire de la marche de dimanche une marche de solidarité avec tous les peuples qui subissent les guerres de conquête menées par ce même gouvernement, ici en Belgique, qui prétend nous faire taire au nom de l’union nationale et de la sécurité. Une marche de lutte contre la ségrégation, la culpabilisation et la propagande raciste, entretenues sciemment en vue de justifier leurs réactions qui, comme leurs actions avant ça, ne pourront que susciter d’autres attaques comme celles de ce mardi 22 mars 2016.

Empêcher sans délais cette union avec les forces mêmes qui ont voulu et créé cette situation, ce n’est pas par principe moral; c’est une nécessité si nous voulons que cessent les attentats — donc les raisons qui font de nous des «populations ennemies», donc les guerres coloniales «extérieures» et la ségrégation ici même, donc la complicité, même par défaut, avec ce gouvernement — autrement que par l’illusoir approfondissement irréversible de cet enfer sécuritaire.


gepubliceerd op 26 maart 2016