Dans la série double discours, occultation, confusion et compromissions : quand le petit protégé de Michel Collon donne du chers amis aux fachos suisses

Bahar Kimyongur, collaborateur régulier de Investig’action (Michelcollon. info) et signataire avec l’historienne Annie Lacroix-Riz d’une pétition clairement pro-Assad (1) était à Genève fin février/début mars pour faire des causettes sur la situation en Syrie. Le site fondé par le célèbre journaliste belge a relaté cette visite en livrant le texte d’une conférence donnée le 28 février en marge de la 22e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (2). Par contre Investig’action a complètement oublié de signaler la participation de Kimyongur à une autre conférence. Et pour cause : clle-ci était co-organisée (cette fois-ci très clairement) par Egalité et Réconciliation Suisse (et au moins une autre tête connue de l’extrême droite locale) (voir 3 et l’affiche appelant à la dite réunion).

La video de la conférence est en ligne sur le site des disciples suisses d’Alain Soral (4). En la visionnant on peut constater que Kimyoungur était très fatigué ce jour-là. En tout cas pas vraiment dans son assiette, mais que ça ne l’a pas empêché de rester jusqu’au bout. Le visionnage nous apprend aussi la présence, à l’extérieur de la salle, d’une horde (sic) d’antifascistes qui protestaient justement contre la tenue de cette soirée (Il en est d’ailleurs explicitement question au début de la vidéo. Lire aussi le compte-rendu des antifas genevois : 5). Sans doute Kimyongur a-t-il trouvé que, malgré tout, ça valait la peine de rester. Qu’après tout il fallait bien parler avec tout le monde. Peut-être aussi qu’il faisait plus chaud à l’intérieur et qu’il n’était pas sûr de pouvoir retrouver tout seul son hôtel. Qui sait ce qui peut se passer dans la tête d’un voyageur un peu perturbé par le déroulé des événements ?

Gageons que Collon (6) trouvera là encore à nous expliquer qu’on a de nouveau rien compris, que c’est une opération médiatique de plus visant à le disqualifier et que tout ça s’inscrit dans la stratégie du chaos orchestrée par l’Empire américano-sioniste et ses alliés du Golfe. Peut-être même qu’il se trouvera à nouveau une flopée de "militants de gauche" pour trouver que cette attaque est une fois de plus peu sérieuse et faiblement documentée. Gageons encore qu’à la longue ça va quand même finir un jour par jaser dans les couloirs de certains partis politiques. Mais là, pour certains, il sera trop tard.


publié le 12 mars 2013