Le couvre feu, en tant que mesure sécuritaire, est une étape supplémentaire soi-disant "exceptionnelle", vers l’installation et une acceptation généralisée des pouvoirs répressifs.
L’individualisation des responsabilités collectives, la multiplication des mesures liberticides et de surveillance, la répression des initiatives de solidarité auto-organisées, le manque de mesures cohérentes pour lutter contre le virus et la mésinformation à outrance constituent un terreau fertile pour les courants réactionnaires, comme l’extrême droite ou le complotisme, qui instrumentalisent du ras-le-bol généralisé - légitime et justifié. (communiqué de presse : https://bxl.indymedia.org/IMG/pdf/cp.pdf).
Les affaires en cours montrent bien les priorités des poursuites judiciaires :
"Non lieu" et donc, pas de poursuites pour les policiers ayant renversé et tué Adil, 17 ans, à Bruxelles pendant le premier confinement (et répression massive sur le rassemblement d’aujourd’hui à Bruxelles exigeant "Justice pour Adil et les autres victimes de violences policières") ;
Prison avec sursis contre les 17 syndicalistes accusés d’avoir participé à un blocage routier dans le cadre d’une grève nationale il y a cinq ans, dont 1 mois de prison avec sursis pour le président de la FGTB ;
L’avocat général a requis à peine un an avec sursis pour le policier ayant tiré sur la camionnette transportant des personnes migrantes et tué Mawda, 2 ans, dans le cadre des opérations de traque des migrants dites "Médusa" et qui continuent aujourd’hui ;
Etc...
VOUS TROUVEZ-ÇA NORMAL ?
Depuis l’hiver passé, les autorités ont démontré leur impréparation face à la pandémie du Covid-19. Ces six derniers mois, malgré les alertes et propositions des secteurs de la santé et du travail social, aucun choix politique conséquent n’a été pris pour anticiper la deuxième vague de contaminations.
Presque pas d’embauches, de formations ni d’amélioration des conditions de travail dans ces secteurs clés pour lutter contre la crise socio-sanitaire ; peu de contrôles (et encore moins de sanctions) pour les grandes entreprises qui refusent de protéger leurs travailleuses·eurs ; pas d’implication du terrain dans les décisions ; pas d’investissement massif pour adapter certains foyers de contaminations (écoles, lieux culturels, etc.) ; pas d’augmentation significative de l’offre de transports en commun, de la capacité de tests, du nombre de profs pour réduire la quantité d’élèves par classe ; très peu de réquisitions de logements vides ; trop peu de soutien pour les associations et petit·es indépendant·es dans la merde (santé mentale, annulations de factures, de dettes, de loyers) ; etc...
Combien d’entre nous, sans perspectives, ne peuvent plus se projeter ? Le suicide d’Alysson résonne chez de nombreuses personne et fait echo à nos sentiments de solitudes, d’isolement ou d’abandon. Combien de temps sommes-nous censé.es accepter cette situation et regarder les choses s’empirer ?
À quand des réponses publiques sanitaires sensées et solidaires ?
Nous avons commencé à rassembler des témoignages de personnes qui sont fortement impactées par la crise socio-sanitaire actuelle et les mesures de l’état (Témoignage d’une personne sans-papier : https://www.facebook.com/LesDodosLiege/photos/gm.655022261837021/989163464909671/ / Témoignage d’une infirmière : https://www.facebook.com/LesDodosLiege/photos/gm.654351985237382/988412388318112/ Témoignage d’une travailleuse précaire, travailleuse du sexe https://www.facebook.com/LesDodosLiege/photos/gm.653745865297994/987704318388919/)
Les gouvernements ne pourront pas répondre aux enjeux actuels en continuant d’ignorer ces situations.
Pour affronter ensemble l’épidémie : comment soutenir toutes ces personnes aux réalités les plus impactées par de telles mesures sécuritaires et priorités politiques désastreuses ? Comment pouvons-nous organiser des mesures sanitaires qui correspondent à nos réalités ? De quoi avons-nous besoin ? Quelles sont nos forces ?
RALLUMONS NOS FEUX !
Prendre la rue pour défendre nos droits est une évidence ! N’en déplaise à ceux qui "mobilisent l’argument faussement sanitaire pour suspendre les droits fondamentaux (de réunion, de rassemblement, de manifestation, de déplacement) : une grave erreur de communication et une grave erreur politique" (Voir réponse à Julien D, membre du MR et infirmier, dont le désaccord au cortège est parue dans la Meuse https://bxl.indymedia.org/spip.php?article28483&lang=fr ).
Nous ne voulons pas de leur statu quo. Nous reprenons l’espace public. Nous ne demanderons pas d’autorisation pour cela. Nous appelons à la désobéissance.
Nous nous découvrons pour prendre soin les un·es des autres. Nous ne sommes pas un collectif, mais des personnes qui se mettent ensemble pour provoquer ces instants suspendus et ces rencontres. Cette page facebook a accepté de publier notre événement, et nous l’en remercions.
Nous invitons à s’intéresser aux initiatives de lutte et de solidarité qui existent près de chez soi et à vérifier comment les soutenir, à sortir sur le pas de sa porte à 22h, à se réunir sur les places publiques de nos quartiers et à partager de la chaleur, à rallumer nos feux.
Propageons la solidarité, pas le virus !
Le vent souffle sur nos braises