Le mouvement climatique belge a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, et en particulier depuis 2018, sous la forme des grèves des écolier·es, des marches pour le climat, d’actions directes, d’occupations de terrain, d’actions de masse de désobéissance civile dans des pays frontaliers… Cette focalisation constante sur les actions et les entraînements à l’action a eu pour effet de renforcer le sentiment d’urgence qui était déjà présent dans le mouvement climatique traditionnel (« maintenant ou jamais », « nous avons 12 ans pour sauver la planète »), mais également de créer des conflits avec d’autres mouvements. Le manque d’attention pour les autres mouvements et leur agenda a en effet mené à un affaiblissement de ce que l’on entend par « justice climatique ».
C’est la raison pour laquelle certaines personnes issues de différents groupes de base travaillant sur les questions climatiques et sur d’autres problématiques ont pensé qu’il pourrait être utile de prendre un peu de recul et de mettre en place un espace pour réfléchir à une définition de la justice climatique, et à ce qu’elle implique. En nous inspirant d’initiatives similaires dans d’autres pays (comme au Royaume-Uni, en Allemagne, en République-Tchèque), nous avons décidé à la fin de l’année 2018 que cet espace prendrait la forme d’un camp qui réunirait différents mouvements œuvrant pour la justice sociale, afin de renforcer le mouvement belge pour la justice climatique. En effet, notre participation à d’autres camps pour la justice en-dehors de la Belgique nous a convaincu des effets bénéfiques de ces espaces, que ce soit en terme d’éducation, de revitalisation de l’engagement ou de renforcement de l’autonomie politique.
Plus précisément, notre objectif est de contribuer à créer un mouvement de justice climatique plus fort, plus intersectionnel et mieux connecté. Pour cela, nous souhaitons que le programme du camp ne se concentre pas seulement sur les questions climatiques, mais qu’il permette également d’aborder d’autres sujets, y compris un questionnement autour des privilèges, qui caractérisent largement le mouvement climatique actuel.
Les objectifs du camp pour la justice climatique sont donc les suivants :
Nous rencontrer et nous fédérer, nous amuser tout en renforçant et rapprochant nos mouvements ;
Partager et nous éduquer sur la justice climatique et d’autres luttes, en particulier les luttes contre le capitalisme et d’autres systèmes d’oppressions : patriarcat, racisme et colonialisme, cishétéronormativité, validisme, classisme, spécisme… ;
Interroger nos privilèges et les déconstruire dans le but de créer un espace le plus safe possible ;
Nous entraîner et échanger sur les stratégies à mettre en place dans nos luttes.
du 4 au 8 septembre 2019
Breedveldstraat 2 , 1755 Gooik (Belgique)
Plus d’info : http://climatejusticecamp.be