Les amis de Netanyahou votent contre lui à l’ONU....

Netanyahou s’est vanté dimanche du "niveau inégalé" atteint par ses liens avec l’étranger, mais il a préféré occulté les derniers votes de résolutions anti-Israel à l’ONU, y compris de la part de ses "amis"..

Ainsi vendredi dernier, la « Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation » de l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une série de résolutions sur le conflit israélo-arabe qui semblent contredire cette affirmation.

Comme chaque automne, les 193 États membres de la commission ont adopté à une écrasante majorité huit textes condamnant « la puissance occupante » pour le traitement infligé aux Palestiniens par Israël, lui demandant de cesser de construire des implantations en Cisjordanie, Jérusalem-Est et sur le Golan et d’apporter un soutien sans réserves à l’UNRWA, institution des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens.

Une neuvième résolution a également été adoptée, mais avec une marge beaucoup plus faible.

"Si les Etats-Unis ont comme d’habitude voté avec israel sur toutes les résolutions, tandis que le Canada et l’Australie, à leur habitude, ont voté contre ou se sont abstenus sur la plupart des résolutions défavorable au régime colonial, d’autres pays dans lesquels Netanyahu a investi d’importants efforts diplomatiques et politiques n’ont jusqu’à présent pas laissé leur amitié ostensible avec Israël influencer leur vote à l’ONU", relèvent des observateurs.

"La Russie et la Chine, par exemple, continuent de se ranger du côté des Palestiniens à chaque vote. L’Inde et le Kenya ont également voté en faveur des neuf résolutions.

D’autres pays avec lesquels Netanyahu prétend avoir établi de bonnes relations, comme l’Argentine, le Japon et les 28 États membres de l’Union européenne (UE), ont soutenu huit des neuf résolutions anti-Israël.

La Hongrie et la Bulgarie, deux Etats d’Europe centrale où Netanyahu s’est récemment rendu dans le but de « changer l’attitude hypocrite et hostile de l’UE », comme il l’a dit au début du mois en route vers un sommet avec quatre Etats membres à Varna, ont également soutenu huit résolutions et se sont abstenus concernant la neuvième. Tout comme la République tchèque et la Roumanie, deux pays qui ont publiquement envisagé (mais ne l’ont toujours pas fait) de déménager de leurs ambassades respectives à Jérusalem.

Même l’Allemagne et l’Autriche – pays qui, en raison de leur responsabilité historique envers le peuple juif, ont déclaré que la sécurité d’Israël faisait partie de leur « raison d’être » – n’ont pas brisé le consensus européen.

C’est ainsi que 153 pays ont voté en faveur d’une résolution exprimant leur « grave préoccupation face à la violation systématique et persistante des droits de l’homme du peuple palestinien par Israël, la puissance occupante, y compris celle résultant du recours excessif à la force et des opérations militaires causant des morts et des blessés parmi les civils palestiniens, notamment les enfants, les femmes et les manifestants pacifiques, ainsi que parmi les journalistes, le personnel médical et le personnel humanitaire ».

Ils ont également exhorté Israël à « démanteler immédiatement » le mur en Cisjordanie et à mettre fin « aux lois, politiques et actions discriminatoires dans le territoire palestinien occupé qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien, y compris le meurtre et les blessures de civils, la détention et l’emprisonnement arbitraires de civils, le déplacement forcé de civils, notamment les tentatives de transfert forcé des communautés bédouines ».

Seuls six pays se sont opposés à la motion : Israël, les États-Unis, le Canada, l’Australie, les Îles Marshall et la Micronésie.

Neuf pays se sont abstenus : Cameroun, Côte d’Ivoire, Rwanda, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Salomon, Guatemala, Honduras, Togo et les Palaos.

Pas de quoi se vanter, donc. Mais on attend toujours la conséquence logique de ces votes : des sanctions.


publié le 22 novembre 2018