[discussion] Réappropriation ou destruction de la ville ?
Face aux projets d’aménagements qui nous condamnent chaque fois un peu plus à la réclusion urbaine, on en est vite réduit à se faire les défenseurs de l’existant précédent, sans plus parvenir à voir tous les problèmes qu’il posait déjà. Pour éviter de s’engluer dans la préservation d’un environnement aliéné, il nous faut comprendre le caractère profondément structurant de la ville, et ne pas accepter comme si elles étaient neutres les manières de se loger, de communiquer, de se déplacer, d’imaginer même... forgés dans le pouvoir et la dureté du béton. Car il n’y a rien de nouveau dans la possession-recomposition de l’espace urbain par la domination. On peut même soutenir, comme d’autres avant nous, que la société capitaliste construit avec les villes les conditions les plus adéquates de son bon fonctionnement, non pas depuis aujourd’hui, mais depuis toujours. En agissant sur la structure même du bâti et sur l’organisation sociale des espaces, l’urbanisme est bien sûr une manière d’exercer un pouvoir. Dès lors il nous semble que la ville toute entière est pensée pour organiser une masse d’atomes en mouvement selon des parcours strictement réglés et hiérarchisés : du travail au supermarché sans jamais dévier. Nous n’habitons pas la ville, nous sommes habités par elle.
Peut-on vivre libre entre les murs d’une ville, quelle qu’elle soit ? Voilà la question que l’on voudrait creuser ensemble.
Proposition d’un texte à lire avant la discussion : Architecture et anarchie, un couple mal assorti (disponible au local)
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