Le 13 juillet, le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) rompait la trève qui courrait depuis 2013 entre l’armée turque et la guérilla kurde suite à de nombreuses constructions de barrages et de centrales et à la présence croissante de troupes turques au Kurdistan du Nord (partie turque du Kurdistan), malgré l’opposition massive de la population contre ces constructions. Les ’négociations de paix’ que l’AKP (parti du président Erdogan) accuse le PKK d’avoir rompues n’étaient qu’une supercherie puisque la Turquie n’a pas la moindre intention de céder quoi que ce soit aux Kurdes, a commencer par la libération d’Abdullah Öcalan "Apo", et de plus de 4.000 prisonniers du PKK.
Le 20 juillet, l’Etat Islamique faisait sauter un de ces membres au milieu d’un rassemblement de jeunes turcs révolutionnaires à Suruç (Pirsus). De nombreux jeunes adultes et adolescents s’apprêtaient à passer la frontière pour aider à la reconstruction de Kobané, le phare de la révolution kurde en Syrie. 32 personnes ont été tuées. Cet attentat a été commis par les islamistes avec la complicité de l’état turc qui lui vient en aide depuis le début de la guerre civile en Syrie. L’état turc utilise à présent cette attaque dont il est complice pour réprimer des centaines de révolutionnaires à travers la Turquie. Lors d’opérations visant soi-disant l’Etat Islamique, 810 personnes ont été arrêtées, dont seulement 24 étaient des islamistes (et dont la plupart a déjà été libérée), les autres étaient membres d’organisations de gauche comme PKK, le DHKP-C (Parti-Front Révolutionnaire pour la Libération du Peuple, marxiste) ou le YDG-H (mouvement de jeunesse du PKK). A travers le pays, plusieurs manifestants et guérilleros ont été abattus ces derniers jours. Le PKK ne se laisse pas faire : plusieurs policiers tortionnaires ont été abattus en représailles. Des locaux islamistes ouverts en toute quiétude dans les grandes villes turques ont été incendiés ou mitraillés par d’autres organisations de gauche comme le MLKP ou le TKPML/Tikko.
En plus d’organiser une intense répression sur son territoire, l’armée turque attaque également les organisations progressistes kurdes en Irak (bombardements de F-16) et en Syrie (tirs de blindés), qui ont également fait plusieurs morts civils et guerilleros. En Irak, la Turquie profite de la complaisance du PDK (Parti Démocratique du Kurdistan, de droite) qui voudrait voir les milices populaires kurdes quitter son territoire. Le PKK a plusieurs campements et troupes en Irak, disposées près des frontières turque et iranienne, ainsi que dans la province du Sinjar, où elles assurent la protection des Yézidis, persécutés par l’Etat Islamique. Le KPD avait lâchement abandonné les Yézidis, massacrés en masse par les islamistes l’année dernière dans les montagnes du Sinjar. Ce sont les YPG et le PKK qui ont finalement secouru ce peuple kurdophone et repoussé les islamistes. De façon générale en Irak et en Syrie, les progressistes kurdes sont la seule force efficace à repousser l’Etat Islamique et à libérer les territoires occupés.
Mais la Turquie n’arrête pas son offensive là : elle réprime également les organisations révolutionnaires turques comme le DHKP-C. Ce 26 juillet, la police anti-émeute d’Istanbul a attaqué le cortège funéraire d’une militante de ce parti dans le quartier rouge de Gazi. De terribles affrontements ont fait rage toute la soirée. Un flic a été tué lors des émeutes. En fin de soirée, la police dispersait des snipers de ses unités d’élite sur les toits du quartier, faisant craindre un bain de sang dont la Turquie est coutumière. Les parlementaires de droite parlent à présent d’interdire le HDP, Parti Démocratique des Peuples, qui a miné l’hégémonie de l’AKP aux récentes élections.
Mobilisations :
Dans toute l’Europe, des manifestations ont lieu pour dénoncer la complicité de l’OTAN, de l’Europe et des Etats-Unis dans ces massacres. Deux manifestations ont déjà eu lieu à Bruxelles face à l’Ambassade de Turquie -sitée rue Montoyer, métro Trône- dont l’une a rassemblé plusieurs centaines de personnes en solidarité avec les victimes du massacre de Suruç.
Rassemblements à Bruxelles, à la Gare Centrale, ces 28-29 juillet de 14h à 18h pour soutenir la construction d’un hopital à Kobané.
Soirée de solidarité avec Rojava/Kobané à l’Institut Kurde de Bruxelles ce 29 août à 17h.
Comme l’actualité est très chargée, des manifestations et des actions peuvent avoir lieu régulièrement, n’oubliez pas de consulter l’agenda d’Indymedia et de publier dedans si vous organiser une action où que vous en voyez une qui n’y est pas !
Plus d’informations :
L’agence kurde Firatnews [en], très bien informée.
La page ’Kurdistan’ du site 325 [en].
La page Kurdistan du Secours Rouge [fr] , actualisées plusieurs fois par jour.