SOIREE DE RENCONTRE & SOUTIEN AVEC LE COLLECTIF ANARCHISTE ET ANTISPECISTE 269 LIBERATION ANIMALE

posté le 08/06/21 par Allumette
lieu : La Poissonnerie
adresse : 214, rue du Progrès – 1030 Schaerbeek., Bruxelles
Mots-clés  libération animale 

🏴 SOIRÉE DE RENCONTRE & SOUTIEN LE SAMEDI 26 JUIN DÈS 18 HEURES À BRUXELLES !

Véritable fabrique de solidarités, le lieu qui nous accueille se trouve dans une ancienne poissonnerie de Bruxelles qui, étant restée inoccupée, a été transformée en “occupation communautaire” autogérée. C’est aujourd’hui un espace d’activité pour tou.te.s, un espace d’action, de réflexion et de détente où sont accueillies toutes les personnes du quartier et d’ailleurs !

Ce lieu existe depuis plus de 3 ans et ne se limite pas à ses soirées, c’est aussi un refuge pour les personnes en difficulté, une friperie, des cafés citoyens, des ateliers vélos et couture, des projections, etc.

Après avoir été privé.e.s durant plus d’un an de la possibilité d’organiser des événements de soutien, c’est une immense joie pour nous de vous retrouver dans ce lieu enchanteur qui est sans nul doute le meilleur endroit de Bruxelles pour venir parler de notre collectif, pour encourager un cheminement tant pratique que théorique vers l’action directe.

Ce que nous voulons vous faire découvrir durant cette soirée c’est un autre visage de la lutte antispéciste. À contre-courant des associations de promotion du véganisme retranchées derrière leur analyse politique d’un soi-disant « capitalisme propre », notre collectif fait office de "radicalisateur", toujours en rupture théorique et pratique. Nous percevons l’antispécisme comme une lutte sociale et politique, solidaire des autres combats contre l’oppression et indispensable à prendre en compte dans la lutte des classes.

Notre antispécisme est radical, anarchiste et décolonial et ce que nous voulons vous faire découvrir lors de cette soirée ce sont les infinies possibilités de complicités politiques fortes et efficaces entre personnes animales et humaines : une "sympraxis", un agir avec, pour s’opposer au système de domination !

Ce lieu autogéré "La Poissonnerie" fait aussi écho à notre manière de concevoir la terre comme un enjeu politique. Pour rematérialiser la politique trop souvent cantonnée à la sphère des idées, habiter et semer le trouble, nous avons créé un "territoire en lutte" en 2015 où sont réfugiés les camarades animaux libérés des abattoirs, laboratoires et élevages au cours d’actions directes menées par notre collectif partout en Europe.
Ce sanctuaire se trouve aujourd’hui attaqué de toutes parts et c’est précisément pourquoi il est si important de montrer que « toute notre histoire part de là ». Quoi de plus frêle en effet que ces assemblages de bois que nous façonnons, quoi de plus fragile qu’une poignée de révolutionnaires de “tous poils et plumes” sans fortune ni protecteurs au pouvoir : oui, ce sanctuaire est un château de cartes gonflé de vie et de rage que nous devons chaque jour défendre comme on défend notre peau.

Nul ne peut prétendre être insensible à la peur, aux doutes et à la fragilité qui nous traversent en de telles circonstances. Mais il est un moment où éclôt la certitude partagée que s’il existe la moindre chance – si infime soit-elle – de pouvoir peser sur la situation dans laquelle nous sommes pris.es, alors il faut la saisir.
C’est cette certitude qui repousse les limites face à la précarité, à la boue et aux “munitions” policières et judiciaires.

Il s’agit de relever la tête et d’accepter que résister, c’est toujours un coup de dés. Nous continuerons de défendre avec nos camarades cette « Commune » qui redonne le souffle et la vie à toutes sortes de déraciné.e.s.

Une brèche qu’il faut tenir ouverte et pour cela défendre ce lieu jusqu’à « l’extrême limite » ; parce qu’il incarne une lutte antispéciste concrète et imaginative, parce qu’il est un déclencheur, une étincelle, parce qu’il nous fait éprouver nos forces collectives et mesurer nos chances de faire de notre passage ici une aventure directe, âpre et éblouissante.

L’heure n’est plus à la revendication, à la demande mains tendues, nous avons compris qu’ils ne lâcheront rien. Nous non plus.
Non, l’heure est venue de tout exiger sans rien demander, de bâtir en dur nos idées, de ne pas attendre le “Grand soir”, de forger ici et maintenant le monde que nous voulons, de se ré-approprier ce qui doit être nôtre : le choix de nos conditions d’existence et de la manière dont nous voulons la mener ; de la création d’un présent désirable et d’un avenir possible ; de la répartition de ce qui doit être commun et de la suppression de ce qui nous opprime ; de la création des Communes.
Il s’agit d’un enchantement des imaginaires et des possibles ; une utopie, concrète et absolument nécessaire.
La force d’une lutte vient de ce qu’elle parvient à construire comme alternative réelle, comme contre-monde ou nouveau monde, de sa capacité à renouveler l’action politique et interpeller l’espace des luttes, à sortir de l’abstraction du discours et de l’idéologie.

L’injustice sociale se construit aussi à travers l’espace et son usage, d’où l’importance de produire des espaces de résistance ou « contre-espaces ». C’est pourquoi notre pratique de l’action directe ne s’arrête pas aux portes des abattoirs.
Cet usage politique de la terre fabrique des attaches. Et dans ces attaches se joue une autre manière de résister, dans laquelle on ne peut plus délier ce qui nous rend capables de tenir un lieu et ce qui nous rend capables de se tenir en lui.
Le lieu qui nous accueille, comme le sanctuaire du collectif, nous sont essentiels pour construire quelque chose qui dure et puisse s’approfondir.

Ce que nous avons expérimenté de plus intéressant tient sans doute à cela : fuir les idéologies et leurs discours politiques, fuir les dispositifs et leurs moyens de capture, mais en même temps tenter de trouver des territoires, sillonner une géographie commune, connaître les pièges à éviter, trouver des refuges comme autant de repères sur une cartographie sauvage que nous nous sommes fabriqué.e.s.

➡️ Au programme de cette soirée :
★ De 18h à 19h : Discussion sur la lutte antispéciste et présentation de la stratégie du collectif (avec projection de vidéos d’action et d’entretiens),
★ De 19h à 19h30 : Questions et débat avec le public,
★ De 19h30 à 23h :
- Stand de vente d’illustrations et affiches engagées, goodies,
- Cantine vegan salé et sucré / bar,
- Table de presse et expo photo.
➡️ Prix libre, espèces uniquement.
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=> Ce que nous défendons :
Nous avons lâché les tracts, les pancartes et les caméras pour se saisir des vrais outils révolutionnaires que sont les coupe-boulons, les pieds de biche, les pavés, les marteaux et les pioches ; des outils avec lesquels nous mettons en place des pratiques de lutte menant à un HAUT NIVEAU DE CONFLICTUALITÉ vis-à-vis des responsables de l’exploitation animale.
Ainsi depuis 2015, notre collectif organise des blocages d’abattoir, des occupations de sièges sociaux, des actions de libération et oeuvre quotidiennement à la création d’espaces de résistance (des « sanctuaires » où vivent les personnes animalisées exfiltrées du système de domination et d’exploitation).
Le mouvement animaliste demeure dans l’échec depuis trop longtemps parce qu’il se focalise sur un militantisme légaliste et collaborationniste avec les institutions, alors que seule la confrontation directe peut nous permettre d’installer un vrai rapport de force avec le pouvoir spéciste. Nous n’avons pas plus besoin de l’État que de celleux qui se posent en boucliers entre le pouvoir et ses opposant.e.s, en amorti.e.s des colères, en modérateurs.trices des révoltes appelant au calme et à la discipline et condamnant perpétuellement les bloqueurs.ses, les illégalistes, les saboteurs.ses et les casseurs.ses, les révolutionnaires, etc.
Lorsque nous regardons ce qu’est devenu aujourd’hui le mouvement antispéciste, une seule question surgit : combien de temps encore allons-nous tourner en rond en attendant que la classe dominante se saisisse du problème de l’exploitation animale au lieu de faire confiance à nos propres sensibilités imaginatives et nos capacités à imposer la lutte antispéciste par l’attaque des structures et institutions ?
Le mouvement antispéciste gaspille depuis trop longtemps son énergie à tenter d’intéresser les dominants, emprisonné dans une logique réformiste inefficace. Combien faudra t-il de vidéos d’enquête en abattoirs et élevages avant que nous comprenions que « l’information » n’est pas suffisante ? Il est beaucoup plus rationnel et efficace de penser que les dominants savent très bien ce qu’ils font. Non seulement ils sont conscients des effets de leurs politiques mais en plus c’est ce qu’ils veulent. À partir de ce moment là il faut accepter que les gouvernants sont irrécupérables et en tirer les conséquences.
Les dominants ne sont pas des gens avec qui on débat : ce sont des adversaires que l’on doit remplacer, neutraliser ou exclure mais ils ne font partie de notre cercle d’adresse.
Une certitude nous habite depuis longtemps : la libération ne peut se produire tant que nous ne changerons pas la façon dont nous comprenons et combattons l’oppression.
Depuis 6 ans, notre collectif s’efforce avec d’autres groupes de faire émerger une nouvelle lutte antispéciste radicale construite et menée avec les opprimé.e.s et de replacer la question stratégique au cœur du débat. En mettant le point sur les structures et les institutions plus que sur les individu.e.s, une stratégie de lutte différente s’impose et notre collectif anarchiste 269 Libération Animale s’inscrit précisément dans celle-ci. Depuis des décennies ce mouvement a été construit sur la sensibilisation, comme un mouvement apolitique vide de toute pratique de confrontation au pouvoir et à l’ordre existant, tenant à distance les principaux concerné.e.s en restant dans l’animalitaire.

Pour nous l’action ne s’inscrit plus dans la culpabilisation « individualisante » - qui contraint par ailleurs l’action dans l’inoffensif (distribution de tracts, manifestation, happenings, pétitions, …) - mais dans des actes concrets visant les institutions responsables de cette domination. L’assujettissement des personnes animales est perçu comme une guerre sociale qui nécessite un positionnement stratégique offensif. Comme l’explique Foucault dans Il faut défendre la société : Cours au Collège de France (2012), l’Etat introduit dans le domaine de la vie une fracture biologique entre ce qui doit vivre et ce qui doit mourir. C’est contre cette logique d’inclusion et d’exclusion qu’il faut mener la lutte et c’est cette d’ailleurs cette conception offensive de l’antispécisme qui distingue le collectif des autres groupes animalistes.

Nous voudrions que cette soirée apporte une réflexion de nature tactique, qui s’interroge sur les moyens de rendre puissants et victorieux les combats que nous engageons afin de sortir des voies traditionnelles qui plongent cette lutte dans un total échec depuis tant d’années : « lorsque nous sommes en colère, lorsque nous voulons intervenir politiquement, des modes de contestation sont là, qui nous précèdent et nous attendent, et nous nous en remettons à eux pour nous construire comme sujet en lutte (…). Exister politiquement se résume largement à reprendre des éléments préconstitués sans en interroger la force et l’efficacité. Nous n’agissons pas politiquement en stratèges mais en automates. » (Geoffroy de Lagasnerie).

★ MARXISME ET LIBÉRATION ANIMALE : LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE CONCERNE AUSSI LES PERSONNES ANIMALES EXPLOITÉES !

« Les premières machines de la révolution industrielle ne furent pas la machine à vapeur, l’imprimerie ou la guillotine… mais le travailleur esclave de la plantation, la travailleuse sexuelle et reproductrice, et l’animal. Les premières machines de la révolution industrielle furent des machines vivantes. »
Les appels à la libération animale resteront moralisateurs et inefficaces s’ils n’analysent pas les conditions historiques spécifiques dans lesquelles l’exploitation des personnes animales se déroule et quels changements sociaux sont nécessaires pour y mettre fin.
Et toute critique marxiste de la société reste incomplète si elle ne considère pas que, dans leur quête de profit, les classes dirigeantes ont non seulement exploité les classes opprimées dans l’histoire de la lutte des classes, mais aussi et toujours les personnes animales.
L’exploitation des travailleur.se.s humain.e.s et celle des personnes animales ont pu connaître des différences qualitatives dans leur évolution historique et leur relation aux moyens de production reste également différente aujourd’hui. Malgré toutes les différences, cependant, la classe ouvrière (humaine) et les personnes animales ont une histoire commune au cours de laquelle elles ont toutes deux fait face à une classe dirigeante antagoniste en tant qu’êtres humiliés, opprimés et négligés ; mais aussi en tant qu’êtres révolutionnaires luttant chacun contre l’exploitation avec leurs propres méthodes.
Lutter contre l’exploitation animale, c’est obligatoirement lutter contre l’Etat qui la permet et l’encourage. C’est aussi infliger des dommages monétaires importants aux industries capitalistes qui la perpétue. Ainsi les actions organisées à l’encontre du système spéciste s’accompagnent aujourd’hui d’une lourde répression. Cette soirée a pour but d’aider à financer les frais de justice du collectif et de populariser la vision libertaire de ce mouvement.

La victoire d’un mouvement, c’est de construire pas à pas l’insurrection, pas d’obtenir sa réformette suite à un tour de prestidigitation électorale ou de collectionner des « like » sur Facebook. Nous sommes convaincu.e.s qu’il n’y a personne à « convaincre » seulement de nouveaux espaces politiques à faire émerger. Celles et ceux pour qui, comme nous, la marche de ce monde est insoutenable, rejoindront ces espaces, que blocages, libérations, sabotages et occupations peuvent contribuer à faire
surgir. Ces pratiques ne requièrent pas forcément un grand nombre de participant.e.s et sont pertinentes dès lors qu’elles nous permettent d’ACCROÎTRE NOTRE AUTONOMIE et d’entraver les desseins de l’industrie spéciste.

NOUS VOULONS REPRENDRE L’INITIATIVE, IMPOSER LA LUTTE ANTISPÉCISTE COMME UN COMBAT ÉMANCIPATEUR (ET PAS UNE LUBIE LIBÉRALISTE ET ÉGOÏSTE POUR QUELQUES PRIVILÉGIÉ.E.S) ET RÉPONDRE À L’URGENCE DU FEU !
C’est tout un système qu’il faut changer, pas simplement un article de loi. Nous voulons briser les chaînes de tou.te.s les prisonnièr.e.s, briser l’aliénation au pouvoir, mais c’est avant tout pour la liberté et l’émancipation de chaque individu.e que nous luttons : nous défendons et pratiquons un antispécisme anarchiste (amoral, illégaliste et anticapitaliste) et intersectionnel.

★ POUR EN FINIR AVEC LA SENSIBILISATION...

Nous défendons une approche matérialiste du spécisme, qui n’est pas un "choix individuel" mais un système d’oppression : ce sont des institutions et des structures qui produisent ces pratiques sociales de domination spéciste et non l’inverse.
Le matérialisme, qui postule que l’exploitation des invidu.e.s précède les idéologies dominantes, permet de comprendre comment le spécisme soutient les autres formes d’oppression intra-humaines par ce biais de l’animalisation infériorisante ; et invite donc à s’en prendre aux structures des systèmes d’oppression.

Il nous faut ainsi quelque chose de beaucoup plus profond et offensif que la sensibilisation comme stratégie. Si l’histoire prouve quelque chose, c’est que le capitalisme a la fâcheuse tendance à récupérer et à pacifier les mouvements sociaux radicaux. Cela fonctionne en fait assez simplement. Un groupe gagne des privilèges et du pouvoir au sein d’un mouvement, et peu de temps après trahit ses camarades.
L’identité vegan est aujourd’hui devenue à la fois un produit commercialisable et un dispositif de retrait de la lutte contre la domination.
Si nous voulons vraiment pulvériser cette totalité, nous devons créer la rupture. Nous devons rapidement et immédiatement creuser un large fossé entre la politique d’intégration et la lutte pour la libération.

Nous devons apprendre à découvrir notre héritage et celui des opprimé.e.s. Leurs corps sont nés en conflit avec cet ordre social. Nous devons approfondir ce conflit et le propager.
Nous devrions être plus tactiques et inventifs : des actions directes bien pensées sont plus efficaces que des happenings ou manifestations rassemblant des milliers de gens. Le mouvement antispéciste s’épuise en rassemblements où chacun se prend en photo en souriant mais que signifie éprouver de tels affects dans des moments qui devraient être des moments de lutte ? Nos méthodes ne doivent pas être évaluées en fonction de l’ambiance qui y règne et du plaisir qu’on éprouve à y participer mais sur la seule chose qui devrait compter : avons-nous gagné du terrain ?
Nous confondons la politique et le spectacle et ce que nous appelons lutter ressortit très souvent à du « happening » : nous nous mettons en scène mais pour quelle efficacité ?
Si nous voulons réduire en cendres la domination sous toutes ses formes diverses, variées et entrecroisées ; il faut employer d’autres méthodes.

★ L’EDUCATION POPULAIRE A LA LUTTE RADICALE !

La révolution exige que chacun.e d’entre nous devienne un.e théoricien.ne. Plus important encore, elle exige que notre révolte et notre théorie doivent être inséparables de notre vie quotidienne. À cette fin, nos actions sont une une tentative d’exproprier la théorie des "salons" pour la remettre au service de la révolte ; pour dynamiter la distinction entre la théorie et la vie. Nous n’avons jamais fait de distinction entre ses théoricien.ne.s et ses combattant.e.s.
Un livre qui déclare VIVE LA REVOLUTION n’a que des mots à offrir. Une action directe qui fait la même déclaration fait un pas de plus vers l’insurrection.
Nous avons acquis la certitude que ce n’est qu’au cours de la lutte que les camarades se recrutent et qu’iels prennent conscience des buts de cette lutte. L’organisation, les progrès de la conscience et le combat ne sont pas des phases particulières, séparées dans le temps mais au contraire des aspects divers d’un seul et même processus.

Nous sommes convaincu.e.s que l’éducation politique s’acquiert par la lutte et qu’aucun.e camarade ne peut apprendre tout cela dans les brochures ou dans les tracts, mais que cette éducation nous l’acquerrons dans l’école politique vivante.
De cette prémisse découle notre critique de celleux qui fondent leur stratégie sur une estimation exagérée du rôle de l’organisation et de l’information en oubliant le rôle pédagogique de la lutte révolutionnaire :
« Six mois de révolution feront davantage pour l’éducation de ces masses actuellement inorganisées que dix ans de réunions publiques et de distributions de tracts. (...) la révolution en soi et son principe rénovateur, la vie intellectuelle, l’activité et l’autoresponsabilité des masses qu’elle suscite, en un mot, la révolution sous la forme de la liberté politique la plus large est le seul soleil qui sauve et purifie » (Rosa Luxemburg).

★ L’ACTION DIRECTE, UNE BOUFFÉE DE RÉEL DANS L’ESPACE SCLÉROSÉ ET VIEILLISSANT DU DISCOURS !

A l’heure où le combat antispéciste s’enfonce dans un immobilisme inquiétant, il est plus que temps de montrer ce que la pratique de l’action directe engendre de beau, de créatif et de puissant. Réaffirmer son efficacité aussi car si le collectif n’a pas changé le monde, le monde de 590 personnes animales libérées au cours des actions a radicalement changé pour toujours. Partout la pratique de l’action directe doit s’organiser, se perfectionner, toucher plus de complices déterminé.e.s à aider les personnes opprimées dans leur résistance.

S’il est bien évidemment nécessaire de parler et d’expliquer le monde, de réfléchir et de produire du « savoir » ; quand on vit et lutte avec des personnes opprimé.e.s, certaines décisions appartiennent à une autre dimension du réel, une dimension sensible et donc immédiatement éthique ; or, la politique classique, y compris d’extrême-gauche, s’est fondée sur la dénégation de cette dimension.
La gauche dans son ensemble (c’est à dire toutes les forces qui luttent pour un monde plus juste) a aujourd’hui largement déserté le réel. Nous voulons redonner à la politique une dimension concrète car elle est une question de vie ou de mort pour toutes les personnes opprimées.
Les actions directes ont été pour nous tou.te.s le déclencheur de complicités révolutionnaires qui se pérennisent ensuite dans d’autres espaces de lutte et l’incubateur d’une rage collective et politique qui ne nous a plus quitté.e.s depuis.
L’ESPACE DE LA CONTESTATION est peut être l’un des plus codifiés de la vie sociale. Nous vivons dans un champ politique tel que l’expression de la dissidence est déjà inscrite dans le système et donc en un sens programmée par lui. Ainsi, nous devons nous interroger sur ce que nous faisons lorsque nous utilisons les modes institués de la contestation démocratique. Est-ce que nous agissons réellement ? S’EXPRIMER POLITIQUEMENT ET AGIR POLITIQUEMENT SONT DEUX CHOSES DIFFÉRENTES... Se réunir, organiser des assemblées, descendre dans la rue ou tout autre lieu pour clamer ou montrer son “désaccord” par la manifestation, le happening, la marche, la veillée ou autres démonstrations puis rentrer chez soi : c’est tout à fait légitime mais ce n’est pas agir politiquement. Le système de la démocratie représentative nous encourage évidemment à user de ces outils cantonnés au registre de l’expression publique, pourtant ils nous emprisonnent dans la passivité et conduisent à l’inefficacité.

★ DES COMPLICES DE LUTTE, PAS DES SAUVEURS.SES !

Nous voulons autre chose que cet antispécisme paternaliste basé sur une politisation de la souffrance, une politique qui se fait « à la place de », qui « parle au nom de » et produit par conséquent un écart entre celleux qui ont le pouvoir de donner et celleux qui ont l’espoir de recevoir. Nous voulons débarrasser la lutte antispéciste de cette imagerie « humanitaire » qui montre une machinerie déjà programmée dans laquelle les personnes animalisées ne sont que des pauvres figurants à la fois faibles et impuissants par leurs corps et absents comme sujets concrets.

Les personnes animales sont marquées comme des victimes tandis que la violence n’est jamais vue que comme l’outil des maîtres. Le projet du sanctuaire est avant tout un refus du statut de victime et une réappropriation de la violence qui leur a été enlevée.

★ S’ORGANISER & SE LIER : NE JAMAIS NÉGLIGER CE QUE TOUTE AMITIÉ AMÈNE DE POLITIQUE.

Ces soirées de soutien sont aussi l’occasion de créer de précieuses complicités dans la lutte, de fabriquer du « lien insurrectionnel » et d’encourager une pratique autonome de l’action directe.
L’amitié n’est pas que pure affection sans conséquence, c’est aussi le terreau des luttes efficaces !
On ne se lie jamais innocemment dans une époque où tant de frontières autoritaires nous séparent, où tant d’obstacles de toutes sortes nous empêchent de construire un « nous » collectif, un « nous » puissant qui transcende les préjugés sexistes, spécistes, racistes, etc...
Partout, traçons des solidarités et des fronts contre le système de domination !

AVERTISSEMENT : Notre lutte est viscéralement politique car toute lutte contre une oppression est une lutte engagée contre le système de domination dans sa globalité.
Nous voulons un antispécisme révolutionnaire, anarchiste, anticapitaliste et intersectionnel car il nous apparaît essentiel de redire avec force que la lutte antispéciste est une lutte politique et que cette lutte s’inscrit dans un combat plus général contre toutes les oppressions. Nous pratiquons un activisme intersectionnel et rejetons l’apolitisme affiché du mouvement animaliste et ses complaisances franchement nauséabondes avec les idéologies fascistes ou d’extrême-droite. Notre lutte antispéciste doit prendre en compte les autres oppressions et affirmer la nécessité de combattre toutes les dominations (islamophobie, racisme, sexisme, homophobie, xénophobie, etc).
Nous rappelons donc que les comportements nocifs ne sont pas les bienvenus dans nos évènements (pas de comportements sexistes, racistes, spécistes, homophobes, transphobes etc).

On vous attend nombreux.ses samedi 26 juin !
ENTREE LIBRE

=> Pour connaître toutes les informations pratiques :
https://www.facebook.com/events/393986835185338


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