Dans le cadre d’une mesure probatoire suite à un délit, c’est-à-dire une mise à l’épreuve de trois ans sous certaines conditions à respecter impérativement sous risque que le jugement est bien lieu. J’allais ce matin rencontrer l’assistante de justice en charge de mon dossier.
Après quelques phrases de courtoisie, me demandant quels sont mes projets, mes résultats scolaires, l’évolution de ma situation financière, etc. Nous en venons au vif du sujet à savoir le respect des conditions de probation c’est-à-dire notamment suivre un médecin pour contrôler une consommation d’alcool jugé être la cause de mon délit ainsi que les tests attestant cette cessation.
Je réponds négativement, je n’ai pas été voir de médecin et n’ai pas fait les tests. Premièrement parce que je considère que ma consommation n’est pas problématique, ni illégal, j’assume mes responsabilités en tant qu’étudiant en assistant social, en tant que stagiaire et bénévoles dans différentes associations, en tant que « bon petit citoyen » et je ne vois pas en quoi cela peut poser problème que je boive quelque bière le soir en rentrant chez moi.
Deuxièmement, je n’ai pas les moyens financiers, ni même l’envie de prendre en charge les frais du médecin ainsi que le test que la justice m’impose d’effectuer.
Pour finir je lui dis que je ne comprends pas cette mesure de contrôle car l’alcool n’a été que l’élément déclencheur de mon délit (dégradation de biens publics) et qu’il n’a jamais été pris en compte les raisons qui ont amené à une telle violence de ma part. À savoir voir mon pote se faire couper l’oreille en deux par un coup de matraque télescopique d’un policier en civil, lors d’une manif quelques heures auparavant.
Et puis là elle me dit « c’est votre choix », comment ça mon choix ? « oui c’est votre choix de vous être retrouvé dans cette situation à la fois devant la justice mais aussi dans cette situation financière. »
Je pense que je n’ai jamais entendu une personne s’exprimer de manière aussi indécente et insultante. Comment cela pourrait être mon choix de m’être fait virer du cpas et de les rembourser parce-que j’avais moins de 25 ans et que leur enquête sociale n’avait pas été faite plus tôt, en quoi c’est mon choix d’avoir dû aller me faire exploiter dans un fast-food ? En quoi c’est mon choix de péter un plomb après avoir vu mon pote se faire mutiler alors que c’était pas la première fois . Et puis même si c’était mon choix, pourquoi le juge et le procureur du roi ne m’ont jamais posé une seule question sur les raisons de mon acte ? Se contentant d’un « oui monsieur était bourré, la dernière fois aussi, ça nous suffit » le choix de quoi ? .De subir ou de fermer sa gueule ?!
L’assistante sociale me répond que les magistrats ne sont pas là pour ça, que s’il prenait le temps de demander à chaque justiciable le pourquoi, ils n’auraient pas le temps, que la justice prend des séquences de vie et non son histoire complète, qu’elle n’a pas ce rôle. Mais merde ! Ces gens ont entre leurs mains la vie des personnes qu’il assigne devant eux, c’est leur boulot de s’intéresser aux raisons qui ont motivé leurs actes. Vu le pouvoir qu’ils ont décidé de s’accaparer ce serait la moindre de leur responsabilité d’en avoir quelque chose à faire.
Mais non, « la justice est ainsi, elle ne peut pas changer, il faut s’y faire » qu’elle me répond.
Aujourd’hui, je n’ai pas découvert quelque chose. J’ai juste eu la confirmation de ce que j’avais aperçu auparavant. Il n’y a pas de justice et elle ne pourra jamais exister tant que des hommes s’arrogeront le droit de l’exercer pour et sur d’autres. Personne n’a sa place dans le système judiciaire et encore moins une assistante sociale.
NO JUSTICE – NO PEACE
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