Après l’accueil enthousiaste réservé à ANATOLIA RHAPSODY,
je suis fier de vous présenter mon nouvel ouvrage REBELLION PARK.
Entre le point de vue du masque à gaz et celui de la bombe lacrymo,
une plongée hallucinée au coeur des révoltes de Taksim !
Que se passe-t-il en Turquie ?
Poser la question, c’est tenter de comprendre ce qui se passe dans toute la région, dans ce Moyen-Orient qui pleure et verse à nouveau le sang, dans cet Islam politique qui tourne au cauchemar, mais aussi, dans les pays d’Europe et du monde occidental. La Turquie actuelle est le miroir de nos démons, et peut-être une des boules de cristal dans lesquelles essayer de déchiffrer ce qui nous attend. Deuxième volet d’une trilogie démarrée avec ANATOLIA RHAPSODY, REBELLION PARK est le seul ouvrage de son genre consacré au mouvement de Gezi. L’élection d’Erdoğan à la présidence met le point final à mon récit – ou plutôt, les trois points de suspension... d’un pays suspendu à un futur incertain.
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« ISTANBUL - Le samedi 29 mai 2013, nous étions plus de vingt mille à nous rassembler sur les boulevards périphériques au parc Gezi. Notre objectif était d’atteindre Taksim. Il fallait au moins leur reprendre la place. Derrière s’élevaient les arbres de Gezi, qui n’était pas encore Rebellion Park mais le deviendrait bientôt. Pendant des jours, les forces de l’ordre l’avaient cerné afin d’en déloger les premiers manifestants. Les pelleteuses attendaient, au garde-à-vous, de s’en prendre aux arbres. En quelques secondes, Taksim est devenue une cuve, un guet-apens, une chambre d’asphyxie.
Personne ne s’attendait à ce qui a suivi. »
Au début de l’été 2013, une poignée d’écologistes résiste en vue de sauvegarder les arbres du parc Gezi, l’un des rares poumons verts d’Istanbul, menacé de destruction pour céder à une reconstitution de casernes militaires de l’Empire Ottoman. La répression policière est si violente et disproportionnée, qu’en l’espace de 24 heures, la résistance s’organise.
Nous sommes au seuil de la plus vaste insurrection de l’histoire de la Turquie.
Chaque jour depuis ce 29 mai 2013, j’ai écrit ce que je voyais, entendais et vivais. Pendant des semaines, j’ai été dehors. J’ai pris part aux marches, aux forums. J’ai été chassé, gazé, piégé, échappé de peu à l’arrestation et vu mes compagnons se faire embarquer. Je me suis aussi ménagé la possibilité d’aller voir de l’autre côté des lignes, du côté des forces de police ; louvoyer, négocier, passer par des intermédiaires, dans l’espoir de les faire parler. Il me fallait aussi m’introduire dans le saint des saints – le sanctuaire du pouvoir, la cour du « sultan » Erdoğan Premier.
Une des affiches créées par les graphistes de Gezi représente un arbre immergé dans l’océan, dont seule la cime dépasse des flots ; détournement grandiose de la métaphore de l’iceberg. Le maître slogan de cette révolte disait : « Bu daha baṣlangiç. mücadeleye devam. » Ceci n’est que le début. La lutte continue. Même moi, qui ai scandé cette phrase, je n’imaginais pas à quel point elle disait vrai.
« REBELLION PARK »
SORTIE LE 9 OCTOBRE 2014 aux Éditions Vents d’Ailleurs.
Pour toute demande d’interview, rencontre, conférence, manifestation publique,
le chemin le plus court : rebellionpark@gmail.com
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