* en réponse à un texte de mignon chaton marxiste
Suis je sœur, danseuse, fan de rap et de salsa, galérienne, algérienne, brésilienne, habitante de quartier, banlieusarde, étudiante, chômeuse, célibataire, gouine, trans, trav, racisée, afro-descendante, noire, métisse ou blanche ? Suis je ce que d’autres pensent ? Comment puis je nommer autrement que racistes ou racialisateurs ceux et celles qui tiennent à m’assigner une identité ( catégories socialement construites mais essentialisées par eux elles - voir le texte publié par le P.I.R qui tente de réhabiliter la notion d’essentialisme base de tous les racismes ) ? Constatons la proximité de ces discours avec les identitaires / racistes d’extrême-droite ?
Le discours racialiste (comme les discours racistes) se base sur la division et l’identité.
De l’endroit où je vis, le plus de discussions et d’attitudes racistes auxquelles j’ai assisté dans ma courte vie, ce sont ces violentes et interminables insultes entre "noir-e-s" pures et fantasmées : afrocentriste (réel-le-s racistes), africain-e-s d’Afrique vs afro-descendant-e-s vs métisses vs enfants adopté-e-s etc ...
L’intersectionnalité à mon sens entend prendre en considération des oppressions multiple pour lutter. Mais constatons à l’invisibilisation de la domination de classe (classiste) dans la plupart des mouvements dit d’ "antiracisme politique autonome".
Sont ils autonomes lorsque des pays (des nations et pas d’illusions, parlons vrai, il n’y a pas de nations qui favorisent des combats émancipateurs à l’intersection genre-race-classe ou séparément même Cuba ou la Corée du nord), des courants religieux, des partis politiques guident leur agendas et les financent ?
Par exemple, signaler dans une réunion que des personnes ont des liens avec (ou travaillent pour) telles ou telles nations (par exemple : U.S.A, U.K, Maroc, Angola, Gabon, Cameroun ... ) ou qu’ils et elles ont des positions homophobes-sexistes-patriarcales ; c’est être prise à partie, menacée, expulsée d’une réunion publique, fichée ... Parlons donc d’invisibilisation, d’autoritarisme et de manipulation
Tu (chaton mignon maxiste truc ) a pris parti et tu parles de violences "racistes" du milieu anti-racialiste ( ultragauche-libertaire-extrm gauche) et eux/elles parlent du racisme des racialisateur-rice-s (sans parler des républicains universalistes ou communautaristes) ? En somme, toutes les parties en présence s’insultent de racisme.
Remarquons que tous/toutes se réclament de l’analyse critique, ou de la politique noble, de la raison, voir pour les marxiens du matérialisme.
Prétendre que les un-e-s ne soient que des « blanc-he-s » semble être une essentialisation et une invisibilisation des racisé-e-s opposé-e-s aux racialisateur-rice-s.
Prétendre le "lumpen" " jeune de balieue" viril comme tu le fais est soit une ironie de ton style provoc’, soit une essentialisation dégueulasse de plus dont tu n’as peut être pas conscience mais qui ressemble au Soral dont tu ouvrais ton texte et que n’aurait pas reniée Houria Bouteldja dans son livre réactionnaire islamophile à la Fabrique.
Le fait de "s’organiser" n’est pas un gage absolu de vérité ou de pertinence de ses propos. Des réactionnaires aussi s’organisent et tentent d’augmenter leur autonomie.
Le mythe de l’unité du prolétariat ne doit pas obscurcir ton regard et laisser place à d’autres mythes : division ou unité des luttes, unité de race ou de religion, antiracisme politique (le seul le vrai le dur le pur - lire plus bas) etc ... De même la violence qu’a subit AQNI (je n’ai pas compris le lien, il semble que tu as clairement nommé AF-APA, QL etc ) ne serait pas acceptable mais d’autre le serait ? Mais tu sur le même plan les rumeurs et les écrits politiques ?
Sont ils politiques ? Qu’est ce qui à l’inverse n’est pas politique (même l’antiracisme institutionnel ) ? La leçon du féminisme n’est pas encore rentrer partout : tout est politique ! Reconnaissons toutefois qu’une partie d’eux / elles (les racialistes), noue des alliances politiciennes (et/ou en est issu-e) et en joue. Ni proche des versions républicaines de l’antiracisme, ni de celles communautaristes et racialistes ; c’est ici que nous évoluons sans twitter, sans facebook, sans site et sans alliances ; invisibilisé-e-s par tous et toutes (tente ainsi de nous nommer ?). Ainsi "antiracisme politique" apparait comme le nouveau slogan le plus putassier du moment et ne séduira que les naïves.
La non-mixité classiste (de classe sociale) est inexistante à ce jour et cela ne semble gêner personne. Pourquoi ?
Les féminismes aussi ont connu des courants essentialistes ou autoritaires (qui survivent à ce jour ). Faut il reproduire ses mêmes erreurs, toi mignon chaton marxiste qui semble parler de méthode et de démarche critique sans rien savoir des courants de pensée autres et les caricaturants ? Penses tu comme un marxiste illusionné de stratégie et de contextualisation que ce soit un moment ou une erreur "historique" nécessaire ? Ton analyse des dominations gagnerait en lucidité et en crédibilité à analyser les dominations dont cette galaxie racialiste décoloniale joue et met en place à son profit de groupe dominant.
Cette notion de « gauche » est une construction sociale. Des racistes sont de « gauche », même si cela dérange nos conceptions et qu’espérons le, ces situations ne soient pas ou ne deviennent pas majoritaires. A l’identique, comme l’argument sur le "structurel" qui est devenu un lieu commun malgré des solides critiques militantes révolutionnaires, les racistes et les fascistes peuvent être « pauvres », « noir-e-s », « musulman-e-s », « de banlieue », « décoloniaux », « féministes » etc
Toutes les formes ne sont peut être pas féminisées comme il le faut, il reste des fautes d’orthographe et des tournures mais non-francophone de naissance, je t’écris cette courte réponse debout dans mon R.E.R sur mon écran minuscule.
N.B : publié aussi pour archive sur Bruxelles-indymédia.