L’école…
L’école, c’est la première institution à laquelle t’es confronté en tant qu’humain.
En tant que première rencontre entre une institution et un humain, celle-ci à beaucoup d’importance et déterminera surement la manière dont l’on se comportera avec les autres institutions qui croiseront nos routes sur terre.
Cette première rencontre est extrêmement violente, elle va t’apprendre la toute puissance de l’institution, son caractère totalitaire car toute ta misérable vie y sera soumis.
Tu vas y apprendre la résignation, l’obéissance, a joué un rôle, à ne pas trop être toi et à ne pas faire ce que tu aimes ou ce qui t’intéresse.
Tu vas apprendre que les autres savent mieux que toi ce qui est bon pour toi.
Tu vas y apprendre qu’être surveillé, c’est NORMAL et que la punition est l’acte logique qui arrive à tous ceux qui marchent de travers. Tu te diras même à certains moments que certains ne reçoivent pas assez de punition.
On va t’apprendre à rester sagement assis sur une chaise, on va dresser ton corps pour que tu n’ai plus envie de jouer et d’explorer le monde. Une vie devant un bureau te satisfera, tellement tu auras pris l’habitude de rester huit heures par jour devant tes cahiers ou un.e prof qui te raconte des choses inintéressantes.
Tu vas apprendre que la vie n’a pas de goût ni de couleurs. Que l’ennuie c’est la base de la vie.
Car il faut le dire, qu’elle ennuie que de rester assis devant un professeur qui te raconte des choses que t’as pas envie d’apprendre, en tout cas pas maintenant et pas comme ça.
D’être obligé de rester assis, de ne pas avoir le droit de parler à son voisin, de regarder par la fenêtre, de jouer avec son bic ou je ne sais quelle autres activités qui permettent de faire passer ces longues heures un peu moins longtemps.
Et oui à l’école t’es libre de rien. Tu peux pas manger quand tu veux, tu peux pas parler quand tu veux (tu dois demander la permission à l’autorité, à l’adulte), tu peux pas jouer quand tu veux, tu peux mêmes pas aller aux toilettes quand tu veux !
C’est dingue quand même comme l’école et la prison se ressemble.
On me dit parfois que dans nos parties du monde on à de la chance de pouvoir aller à l’école, on devrait pas s’en plaindre. Je suis pas d’accord. On aurait peut-être de la chance d’avoir accès à du savoir et des connaissances, mais faut vraiment que ce monde soit bien pourris du début à la fin pour qu’on considère qu’on ait de la chance de se retrouver dans une prison.
Je comprends l’idée, moi qui ne suis plus à l’école ni à l’université ni nulle part ailleurs j’ai une soif d’apprendre. Et les gens autour de moi sont tous tellement occupé par leurs travaux qu’on à pas beaucoup de temps à partager nos savoirs en dehors des institutions (il y a des livres et des vidéos maintenant, mais je préfère quand même quand c’est dans le dialogue que se crée le savoir).
Bref revenons à l’école.
Dans les premiers moments, quand t’arrives à l’école tu peux y trouver du plaisir, il y a plein de gens du même âge que toi. Et vu qu’on est dans un monde ou chacun à sa petite vie de son côté, chacun à son chez soi et qu’on rencontre pas trop les gens car « faut pas parler aux inconnus », rencontrer des copaines avec qui on peut rire ensemble, faire des bêtises ensembles, raconter des histoires, jouer, c’est vachement cool !
En plus au début l’école ne montre pas tout son côté horrible. Oui tu es obligé d’y aller, mais toute façon tes parents, eux, ils sont obligés d’aller bosser (ils ont bien appris les obligations scolaires). Mais bon, les cours sont plutôt ludiques, tu as beaucoup de pauses, de récré et de siestes.
Mais ça dure pas longtemps, bientôt le poids de l’institution t’écrase et te domine. Tu te rends peut-être compte que les horaires prédéfinis ne te convienne pas, que tout est tellement réglé par d’autres qu’il n’y aucune place pour ton rythme à toi. Que ton rythme à toi c’est déjà pas de se lever si tôt. Que chaque matin ton réveil sonne et te réveille dans un bruit assourdissant pour directement te mettre dans le stress d’une journée que l’on t’a déjà planifié. Il n’y a aucun moment ou tu peux te demander ce que tu vas faire, ce que tu veux faire.
Que ton rythme à toi c’est pas d’avaler un petit déjeuner en deux minutes ou ne rien manger jusque midi vu que tu n’avais pas le temps ou pas l’envie.
Que ton rythme à toi c’est de pouvoir bouger tes jambes quand tu en ressens l’envie.
Etc, etc.
Ils sont quand même fous ces adultes de penser que le mieux pour nous c’est de rester assis toute nos journées et de suivre un programme qu’on a pas choisit.
Ils sont fous, ou alors il y en a certains qui savent très bien ce qu’ils font et que pour eux, l’école remplie complètement son rôle.
Tout ce qu’on t’apprend à l’école que je viens de citer sont des choses essentielles pour travailler. Car le travail c’est la même choses, c’est des gens qui savent mieux que toi, c’est des horaires qui viennent pas de toi, c’est des activités qui te ressemble pas et qui t’intéresse pas. Et vu qu’on est dans un monde où certains en exploitent d’autres grâce au travail, ils ont tout intérêt à ce que l’on soit des humains bien civilisés. C’est-à-dire des humains bien soumis qui font ce qu’on leur demande de faire, qui obéissent quand n’importe quelle autorité lui donne un ordre. Voire qui n’ont plus besoins d’autorité pour suivre les ordres, car ils les ont déjà incorporés.
Te voilà donc enfermé dans ce lieu rempli de surveillants, de codes et de règles. Le tout avec des punitions si tu ne te soumets pas assez aux règles.
Le tout pour apprendre à te soumettre, à te résigner et accepter les choses telles qu’elles sont.
C’est pour cela que je félicite, soutiens et encourage tous ceux qui restent insoumis à cet état de choses.
Que ce soit ceux qui quittent l’école pour s’organiser en dehors d’elle, ce qui demande beaucoup de force surtout par la suite, car le monde entier risque de devenir hostile, et les solidarités, les copains/copines ne sont pas des choses en plus mais bien des piliers indispensable à la survie dans ce monde.
Ou alors tous ceux qui refusent les ordres, qui font des pieds de nez aux professeurs, qui rêvent dans leur coin, qui prennent de ce moment pénible uniquement ce qu’ils veulent en prendre, qui continue de rendre la critique de l’école quelques choses de commun, qui en discute avec des copains/copines ou bien qui agissent pour empêcher l’école de fonctionner aussi bien qu’elle le voudrait.
« J’aime acquérir du savoir
Apprendre sans se faire éduquer
Il n’est nul besoin de rapports hiérarchiques pour apprendre. Tout au long d’une vie, chaque être humain à des choses à apprendre et à transmettre. Ce n’est pas une question d’âge, et l’expérience de chaque individu est unique.
Pour apprendre, il faut de la volonté, mais aussi du respect mutuel, c’est-à-dire se situer sur un pied d’égalité, sans cadre autoritaire et dans un objectif d’émancipation et non de soumission à un état ou à un patron. »
« Je n’ai jamais de temps pour moi.
Se réapproprier notre temps, pour se réapproprier nos vies.
L’éducation, comme le travail salarié auquel elle nous prépare, nous prive, en nous le confisquant, de la majeure partie de notre temps, que chacun aurait pu utiliser selon son bon vouloir. Ce temps perdu ne se rattrapera jamais.
Souvent on nous dis que « si les jeunes n’avaient « rien à faire », ils s’ennuieraient. Un gosse qui s’ennuie, ça va de soi, ne peut rien faire d’autre que d’enquiquiner le pauvre monde. Et on occupe les enfants comme on occupe un pays. » (Catherine Baker, Insoumisson à l’école obligatoire)
Le réveil sonne : première humiliation de la journée »
« Que fais-tu dans ce couloir ? Ou vas-tu ?
Le quotidien au lycée.
Obligé d’arriver à l’heure pour passer une très longue journée, demander la permission pour aller aux toilettes, se taire, ne pas bouger,…
Tout cela en étant soumis à un contrôle systématique et généralisé, pouvant provenir de n’importe quel « adulte » croisé dans un couloir ou dans la cour. Tout au long de la scolarité, le contrôle et les contraintes semblent de plus en plus « supportables » à mesure que la soumission aux règles imposées semble, bon gré mal gré, de plus en plus « naturelle ». Dans l’enseignement supérieur, les contrôles s’effacent en contrepartie d’un travail personnel bien plus conséquent que dans l’enseignement secondaire (collège et lycée).
Fantasme de tout régime autoritaire, la contrainte n’est plus ressentie comme imposée de l’extérieur, puisque chacun se l’impose à lui même sans se poser de questions.
« Si un régime autoritaire décrétait que désormais nos activités devaient être déposées par écrit et contresignées par le mari ou la voisine ou la préfecture, quelques-uns hurleraient au fascisme, mais que les enfants doivent montrer à leurs parents leur « carnet de notes » ne gêne personne. » (Catherine Baker) »
« L’école est une prison.
L’école a des murs.
L’école a des surveillants.
L’école a des horaires pour tout.
L’école a une hiérarchie et toi t’es tout en bas.
L’école t’apprend des choses dont tu t’en fous.
Dans un autre temps on aurait appelé ça de la propagande, du bourrage de crane. Mais aujourd’hui on te parle d’apprentissage
L’école t’oblige à passer tes journées assis.e.
L’école t’oblige.
L’école est obligatoire.
Comme dans une taule, les gens deviennent insupportable quand ils sont enfermés entre quatre murs.
L’école veut mettre la prison dans ton coeur.
Car le travail sera ta futur prison."
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