Le suicide est un sujet tabou
Le suicide c’est pour les fous
Pourtant, en France, il y a un suicide
Toutes les cinquante minutes
Pourtant, en France, il y a une tentative de suicide
Toutes les quatre minutes
Et dans la plupart des autres pays
Cela est certain, il en va ainsi
Il faut le dire
Mais la vie de la compétition
N’est que la compétition de la vie
Il faut le dire
Mais la hiérarchie de la vie
N’est que la vie de la hiérarchie
Il faut le dire
Mais l’argent de la vie
N’est que la vie de l’argent
Le suicide est paradoxal
C’est le remède pire que le mal
Certes se tuer
C’est vouloir vivre
Mais autrement, sans se déstructurer
C’est le dernier cri
C’est un appel à la vie
De ceux et celles
Que nous n’avons pas su écouter
La fuite la plus libératrice
De la société des sévices
Car la réalité du principe
Est le principe de réalité
Comme notre soleil
Qui dans quelques milliards d’années
Deviendra une naine rouge
Deviendra une naine blanche
La mécanique des étoiles est une merveille
Gravité contre fusion nucléaire
Plus d’hydrogène, plus d’hélium, c’est la panne solaire
Et voici les géantes rouges, si belles
Arcturus, Antarès, Bételgeuse
Et toujours les 92 éléments naturels
A l’univers, à la nature, le même miel
Nous sommes une semence
De tous les déchets nucléaires
Nous sommes une transe
Des accouplements stellaires
De la poussière d’étoiles
Dit le poète, irréaliste et ingénu
Qui de la physique peut cacher le cul
Poussières d’étoiles ou prosaïquement déchets nucléaires
C’est strictement égal pour l’univers
Et qu’est la planète Terre
En rapport, par exemple, à Arcturus, Antarès, Bételgeuse
Certes, elle est habitée, mais c’est toujours la guerre
Pourtant de l’espace, sa vue y est fameuse
Une esthétique bien trompeuse
Rien qu’en France, un suicide
Toutes les cinquante minutes
Rien qu’en France, une tentative de suicide
Toutes les quatre minutes
Je le répète
Quitte à passer pour bébête
Et l’on va s’étonnant
De la tanorexie, cette bronzomanie
Qui rend le corps plaisant
D’une façon naturelle ou artificiellement
Avec le risque comme en Australie
Du cancer de la peau, quand s’en protéger, devient une stratégie
L’indice de protection des crèmes solaires, est une menterie
Un indice de protection 30
Est en réalité de protection 10
Trois à quatre fois moins
Qu’en laboratoire, où on le sait bien
La quantité utilisée par l’estivant
Est largement moindre qu’en laboratoire
Des malins, qui nous prennent pour des poires
Notre monde
Suite logique de toutes les après-guerres
Et de toutes les guerres
Des partages sordides
Des partages morbides
Entre le stalinisme
Entre le fascisme
Entre le capitalisme
A mis au monde
Son enfant, notre monde actuel
Qui année après année, impose ses rituels
Qui année après année
Est un monde bien fatigant
Vouloir y vivre est épuisant
Sans cesse, il faut s’en reposer
Avec ses congés payés
Avec ses congés de maladie
Avec ses congés de maternité
Avec ses congés de mariage
Avec ses congés de naissance
Avec ses congés de veuvage
Avec ses congés de mort
Notre monde
Qui pourrait être un énorme nichon
Pour soigner toutes les dépressions
Notre monde
En tous les domaines, en toutes les choses, est une agression
Oui les mots, je le mâche
Il suffit, c’est assez, de toutes les ganaches !
Qui n’aime
Pas la vérité
Aime les rumeurs calomnieuses
Les hoax
Que le bouche à oreille se faxe
Cela devient de la propagande
Du mensonge à la demande
Cela devient une ligne politique
Sans aucun esprit critique
Il faut liquider l’adversaire
Par les procédés les plus réactionnaires
L’héritage des staliniens
L’héritage des fascistes
Dont la progéniture est nombreuse
Toujours inculte, illettrée, folle furieuse
Sur internet ou ailleurs, la parole malhonnête
Qui met des saletés dans les têtes
Pour ceux et celles que la vermine intéresse
Et que l’on retrouve à toutes les messes
Staliniens et staliniennes, d’hier
Staliniens et staliniennes, d’aujourd’hui
Fascistes d’hier
Fascistes d’aujourd’hui
Que le capitalisme bénit
Une horrible pourriture
Qu’aucune bête ne voudrait pour nourriture
Et parfois nous les avons
Comme voisines et voisins
Fascisme rouge et fascisme brun
La bouche délatrice, l’oreille maligne
Ils et elles savent nous repérer
Comme nous savons, de suite, les renifler
Il suffit de les regarder vivre
De vouloir nous éliminer, ils et elles sont ivres
Mais les fascistes
Ne se disent plus fascistes
Mais les staliniens
Ne se disent plus staliniens
Il y en a beaucoup tant chez les gauchistes
Que les libéraux, que les démocrates, que les socialistes, que les communistes
Les mots sont contorsionnistes
Même pas le courage de leurs vraies opinions !
Il leur faudrait des cours d’histoire
Pour qu’en leurs balivernes, ils et elles cessent de croire
Ou alors
Ah bon ! j’étais fasciste ?
Alors, vive le fascisme
Ou alors
Ah bon ! j’étais stalinien ?
Alors, vive le stalinisme
Avec des nouveaux habits, bien sûr
Mais qui se repaissent des ordures
Et qui se recycle dans une déchèterie
Hélas, je ne suis pas dans l’outrance
Je le dis, à ceux et celles, qui me tance
Car de tous les pouvoirs, c’est la même confidence !
Quand nous croyons aimer une personne
Tout ce qui nous vient d’elle est bon
Quand nous ne croyons pas aimer une personne
Tout ce qui vient d’elle est de la contrefaçon
Nous le vérifions
Dans le couple, et de toutes les autres façons
L’agressivité est de la sublimation
De l’amour qui n’est plus
Comme l’insatisfaction sexuelle
Qui fait rechercher une autre piste qu’elle
Que cette insatisfaction
Soit d’origine organique
Que cette insatisfaction
Soit d’origine psychologique
Sans doute les deux à la fois, rien de magique !
Dans le spectaculaire intégré
L’insatisfaction est obligatoirement généralisée
Affectivement, sexuellement, économiquement
Là où tout est séparé, tout est frustrant !
La satisfaction est parcellaire, partielle, séparée
Elle se ment donc pour se faire accepter
La satisfaction de l’insatisfaction
Est l’insatisfaction de la satisfaction
C’est l’insatisfaction
Soeur jumelle de la frustration
Qui fait la poésie, la science; les arts
Qui fait le sport, la peinture, les stars
C’est l’angoisse de la mort
Une trilogie qui s’arrime au même port !
Il n’y a pas d’amitié sur Terre
Il n’y a pas d’amour sur Terre
L’argent l’interdit
Il y a seulement des guerres
Il y a seulement le monde des affaires
Et des urnes pour voter, donc pour se taire !
Rusé, le capitalisme met sa guêpière, pour nous plaire
Feu Marx est un crétin
Quand c’est Mélenchon qui en parle
Feu Bakounine est un moins que rien
Quand c’est l’historien stalinien qui en parle
Quand c’est l’historien bourgeois qui en parle
Et c’est pareil pour tant d’autres
Les Laborit, Cioran, Debord
Et les autres milords
Dans l’abjection et la falsification
Toutes les bourgeoisies se vautrent
Comme dans les journaux, à la radio, à la télévision
Bourgeois, gauchistes, fascistes et staliniens
Mangent dans toutes les gamelles
Et y déposent leurs selles
Afin de tout salir et de tout trahir
Mais peu nous chaut, de toutes façons
Plus d’idoles, nous ne voulons
Nous ne voulons aucune domination
Patrice Faubert ( 2013 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l’invité sur "hiway.fr"