Le premier (Boniface), l’allié conscient (qui ne s’assume pas) des islamises antisémites prétendument pro-palestiniens et des identitaires d’origine maghrébine qui compensent le mal-être qui les ronge en déployant un discours effroyablement anti-républicain ; les seconds (les terroristes) tentant, à travers leurs menaces et leurs actes criminels, d’installer un climat de terreur qui vise à banaliser l’autocensure ; et les derniers (les islamistes) intensifient leur activisme - notamment sur le net - dans le but de créer un prisme déformant qui ferait croire qu’ils seraient nombreux, organisés et capables de représenter un groupe de pression.
Évidemment, les un-e-s et les autres prennent la majorité des musulman-e-s en otage, l’instrumentalisent, la manipulent, l’infantilisent en s’appuyant surtout, pour construire leur argumentaire, sur des sorties xénophobes de quelques acteurs médiatiques ou des logiques racistes développées de façon assumée ou pas par plusieurs courants d’extrême-droite.
Pour autant, si le racisme existe, l’Etat ainsi qu’une large partie de la société civile le rejette. Pourtant, certaines chapelles, comme l’obscur Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), profitent du climat ambiant, de la naïveté ou de la lâcheté des responsables politiques et de la crédulité de quelques musulmans, pour entretenir un malaise dès qu’un débat légitime doit s’installer sur des thématiques liées à l’islam. Les membres du CCIF ont trouvé un créneau pour anesthésier le débat public et empêcher toute critique des différents courants prônant un islam politique. Ils avancent leurs pions d’une année à l’autre espérant s’imposer comme un acteur important et crédible.
En ce mois de juin 2015, l’association islamiste aura fini par laisser tomber le masque. Le jour de l’attentat contre une usine en Isère et la décapitation d’Hervé Cornara, un chef d’entreprise, lâchement assassiné par un islamiste baignant depuis plusieurs années dans cette pensée nihiliste et totalitaire, ce jour-là, alors que l’indignation était générale, le site du CCIF diffusait un communiqué pour dénoncer... le "chantre de la haine" que je serais.
Quelques heures après ce crime horrible, un autre communiqué de l’association islamiste viendra commenter l’attentat perpétré dans la région lyonnaise en expliquant que... "l’islamophobie" serait plus grave que les attentats qui ne sont évidemment jamais désignés clairement comme actes de nature islamiste dans la rhétorique du CCIF.
Que peut-on dire à propos de cette association que certains courants au sein du Parti socialiste tentent de légitimer ?
En préambule, disons que l’excellente enquête documentée d’Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau et détaillée dans le livre intitulé "Islamophobie, la contre-enquête", déconstruit les pseudo-démonstrations du CCIF dont les membres n’hésitent pas, par exemple, à inclure, dans leurs statistiques, la fermeture d’une école prônant un islam extrémiste. C’est dire...
Premièrement, le CCIF n’est pas une association qui prône une approche antiraciste républicaine - ce qui aurait suffi pour leur apporter un soutien -, les membres de ce collectif sont étroitement liés à l’UOIF et, par conséquent, inféodés à la pensée totalitaire et extrémiste des Frères musulmans.
Deuxièmement, le CCIF tente de complexer l’ensemble des acteurs en usant et en abusant du chantage à "l’islamophobie". Ils vont jusqu’à écrire dans certains de leurs rapports que cette "islamophobie" serait structurelle en France. Entendre qu’il y aurait un racisme d’Etat. Si ce n’était le caractère grave de la situation, nous aurions pu ironiser et dire aux membres du CCIF, récemment invités au ministère de l’Intérieur dans le cadre de la consultation sur l’islam, que dans les pays racistes, il y a beaucoup de "représentants" de "minorités religieuses" qui sont "invités" au ministère de l’Intérieur mais généralement très peu en ressortent.
Mensonges, diffamations, exagérations, approximations, sont le propre d’un collectif qui veut en vérité disposer d’un outil pour faire taire les détracteurs de l’islam politique et des groupes extrémistes. Ce collectif qui refuse de condamner le terrorise islamiste cherche aussi à dénier ce droit aux différents acteurs de la société civile. Une prétendue association antiraciste qui, cela dit, a aussi beaucoup de mal à condamner l’antisémitisme, surtout lorsque celui-ci s’exprime à travers les actes ou les paroles de groupes islamistes ou d’individus fanatisés. Et, par ailleurs, une association qui évidemment ne se sent guère concernée par les actes ou les propos homophobes.
Troisièmement enfin, on aurait pu déduire que cette association serait simplement communautariste et qu’elle manquerait tout simplement d’empathie pour tout ce qui est extra-communautaire. Sauf, qu’en découvrant que le CCIF est non seulement un collectif défendant l’idéologie des frères musulmans mais que de surcroît ses dirigeants s’affichent aux cotés des fameux et fumeux antirépublicains "Indigènes de la République" ou font intervenir Nader Abou Anas, un prédicateur salafiste, à son dîner de soutien, on est en droit de formuler des doutes quant à son ADN idéologique.
Et que dire de plus quand on sait que Marwan Muhammad, ancien porte-parole du CCIF, avait déclaré à la mosquée d’Orly : "Qui a le droit de dire que la France dans trente ou quarante ans ne sera pas un pays musulman ? Qui a le droit ? Personne dans ce pays n’a le droit de nous enlever ça. Personne n’a le droit de nous nier cet espoir-là. De nous nier le droit d’espérer dans une société globale fidèle à l’islam. Personne n’a le droit dans ce pays de définir pour nous ce qu’est l’identité française" ? L’auteur de cette sortie explicite, comme tout bon adepte de l’école de pensée des Frères musulmans qui enseigne entre autres perfidies la dissimulation, jure que ce seraient là des propos inventés par l’extrême-droite. Ce qui est faux, car la première à relayer ces propos fut Élisabeth Schemla, dans son livre, Islam, l’épreuve française. La vidéo a été depuis supprimée d’Internet par le CCIF. Cela fait un peu trop pour un collectif qui veut gagner en respectabilité. Non ?
Cela étant dit, reconnaissons au CCIF une victoire : le groupuscule a réussi à inventer le "point CCIF", une sorte de "point Godwin" qui met systématiquement fin à tout débat et à toute critique. Et le "point CCIF" fait peur. Il terrifie la classe politique et quelques acteurs de la société civile. Au lendemain d’un acte terroriste, peu de gens osent désormais parler de "terrorisme islamiste". Pourtant ce n’est pas faire preuve de racisme que de bien qualifier le mal.
Rappelons quand même que le "terrorisme" est un mode opératoire qui vise à imposer, par la terreur, un projet de société ou une idéologie. Les récents attentats s’expriment au nom de l’islamisme. Le plus souvent au nom du salafisme djihadiste. Dire par conséquent qu’il s’agit de "terrorisme islamiste" n’est ni faux, ni mensonger, ni diffamatoire, ni raciste,...ni "islamophobe". Le "point CCIF" c’est donc ce chantage qui vise à rayer du débat public les mots "islam", "islamisme", "salafisme"... et, surtout d’empêcher toute critique à leur endroit.
Si nous devons être résolument républicains et antiracistes, nous ne devons, en aucun cas, céder au chantage à "l’islamophobie". Nous devons refuser de nous laisser anesthésier par le "point CCIF" et il est plus que jamais nécessaire de libérer la parole anti-islamiste. Car ne l’oublions pas, l’islamisme, ce totalitarisme abject, tue, mutile, menace, terrorise, surtout des musulmans qui en sont ses premières victimes.