Que se passe-t-il pour le groupe de 400 à 450 personnes réfugiées d’Afghanistan, longtemps en errance dans Bruxelles suite aux diverses expulsions, puis réunie un temps dans l’occupation d’un bâtiment vide de la rue du Trône à Ixelles, lieu qui a été à nouveau évacué manu-militari par la police jeudi passé au lendemain de dérives violentes de la police lors d’une de leurs manifestations rue de la Loi ?
Toujours demandeur d’une reconnaissance du statut de réfugié par les autorités fédérales, le groupe est à présent connoté "agressif" dans certains médias suite aux communiqués de la police de Bruxelles-Ixelles qui colore négativement leurs revendications et laisse entendre aux journalistes mal informés que ce groupe serait dangereux. Lorsque les autorités déclarent un mouvement "particulièrement déterminé", c’est bien souvent qu’elles préparent une agression et une stigmatisation négative pour chercher à "décapiter" une revendication et procéder à des tas d’arrestations. C’était encore une fois le cas la semaine passée à Bruxelles.
Récapitulatif non-exhaustif :
- Les demandeuses-eurs d’asile issus d’Afghanistan rassemblés à Bruxelles manifestent très régulièrement depuis la rentrée de septembre devant le cabinet de Maggie de Block, en charge des demandes d’asile et de "la politique de migration". La secrétaire d’état est inflexible et ne les reçoit pas. Ces mobilisations de rentrée font suite à plus d’un an de manifestation et pré-organisation du mouvement, généralement à partir d’Ixelles où une partie des demandeurs d’asile trouve des logement d’occupation.
- Le 25/09, jour de la manifestation pour obtenir une entrevue avec De Block ou Di Rupo, les provocations policières font monter la tension. Lacrymogènes et chevaux de frises tranchants. Appel à soutien. Quelques enfants et femmes aghan-e-s prennent des coups, la tension monte. En milieu d’après-midi, soutien et tentative de calmer le jeu de la part du président de la Ligue des droits de l’homme et de de BXL Laïque, sans succès. Fin d’après-midi, les charges policières sont violentes et les arrestations nombreuses - une soixantaine de demandeurs d’asile et de soutiens embarqués aux casernes d’Etterbeek, une arrestation judiciaire. En soirée s’organise un appel aux médecins pour soigner les blessés et constater les coups.
- Le 26/09 en journée, la police expulse le groupe des locaux de la rue du Trône
- Le 26/09 en soirée le groupe trouve refuge à la VUB, la police débarque à la suite
- Le 26/09, au soir de l’expulsion du groupe par la police et tentative de dispersion à Ixelles, une émission de Radio Panik faisait le point à l’aide de témoignages sur la manif de la veille et l’état du groupe dans les locaux de la rue du Trône
- Le 29/09, la CRER lance une pétition à l’intention d’Elio di Rupo. Extrait : "Monsieur le Premier Ministre, devant votre bureau rue de la Loi, nous avons été violemment réprimés par les forces de police à deux reprises. A cause de votre refus de recevoir une délégation, 42 de nos compagnons on été arrêtes et se trouvent aujourd’hui enfermés dans les centres de Bruges, Merksplas, Vottem et 127bis de Steenokkerzeel. Nous comptons plus de 50 blessés avec des morsures de chiens, des coupures, des contusions suite à des coups de matraques, même sur le dos des enfants... Alors que nous ne vous demandions qu’une audition...on aimerait comprendre pourquoi une telle violence contre des femmes et des enfants devant votre cabinet, monsieur le Premier Ministre ?" A lire en entier par ici
- Le 29/09 toujours , des courriels circulent pour inviter au soutien du groupe afghan et mobiliser pour la manifestation du vendredi 4 octobre à 12h30. Le groupe va à nouveau se rassembler devant le cabinet Di Rupo (rue de la Loi, métro Arts-Loi) "accompagnons-les et soyons avec eux pour les soutenir et faire davantage pression sur le gouvernement !".L’appel du réseau No Border
Mise à jour
- Lors de la manif du 4 octobre, devant le cabinet d’Elio Di Rupo, la demande de négociation des afghan-e-s n’a pas obtenu de réponse favorable. (Tract No Border distribué pendant de la manif)
- Après avoir trouver refuge dans un gymnase de l’ULB prêté pour 3 jours par l’unif, le collectif occupe le bâtiment situé au 54 chaussée de Charleroi.
- Le 5 octobre, une première tentative des forces de l’ordre pour expulser les afghan-e-s du 54 ch. de Charleroi est avortée. L’expulsion est reportée au lundi 7 octobre à 14h
- Dans la nuit du 6 au 7 octobre, le groupe d’ Afghan-e-s est retourné occuper le bâtiment du 127 rue du Trône.
- 22 des 42 Afghans arrêtés lors de la manifestation devant le cabinet de Di Rupo et emprisonnés en centre fermé ont été libérés suite à des recours devant les tribunaux. Pour cinq des Afghans toujours emprisonnés au centre fermé 127 bis , l’Office des étrangers à programmé des expulsions.
- Le samedi 19 octobre, une nouvelle manifestation est prévue au carrefour Art-Loi, devant le ministère de Di Rupo