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Menace d’expulsion à Baluet (Ariège)

posté le 27/02/22 par queerbaluet Mots-clés  alternatives  logement / squats / urbanisme  genre / sexualité  agriculture  féminisme  LGBTQI+ 

Lundi 21 février entre 40 et 50 personnes sont venues sur le lieu collectif Baluet, en Ariège, pour exiger l’expulsion de 4 des 6 habitant.e.s actuel.le.s du hameau. Elles ont menacé de revenir le 1er mars pour s’assurer par la force du départ des habitant.e.s et personnes de passage. Cette attaque contre des personnes trans, précaires et neuroatypiques suit des mois voire des années de gentrification, de situations d’oppressions et d’abus de pouvoir. Comme souvent dans ces cas la parole des personnes opprimées, minorisées, précarisées est invisibilisée, discréditée, accusée d’être de la « manipulation » et de « l’instrumentalisation d’oppressions ». Les personnes privilégiées qui ont le plus de réseau ont le champ libre pour répandre leur version, leur déni, leurs rumeurs. Et la machine s’enclenche : le silence, les potins, le copinage, les solidarités classistes, psychophobes, cissexistes et transmisogynes sont des rouages bien huilés. C’est comme ça que les systèmes d’oppression se perpétuent dans tous les milieux : militants, féministes, queers, gauchiste ou anars. C’est comme ça que 40 personnes « de gauche » se rassemblent et font bloc pour expulser 4 personnes un 1er mars. Les mêmes personnes qui sont resté.e.s chez elles il y a deux mois quand un squat était expulsé le 24 décembre… C’était un étrange spectacle lundi dernier, ce groupe de gens qui criaient « il y a des faits ! » mais qui refusaient d’en donner, qui disaient « vous n’écoutez pas nos versions » mais qui refusaient de les donner ou d’écouter quoi que ce soit. 50 personnes viennent en expulser 4 et pourtant iels étaient terrifié.e.s à l’idée de parler comme de nous écouter. Pas étonnant : leur détermination est fondée sur l’ignorance et le déni.
Ce texte a pour objectifs : visibiliser la situation de violence et d’oppression qu’est cette expulsion, rectifier quelques faits dans un conflit où les expulseur.euse.s se servent du flou et du brouillard pour obtenir du soutien. Enfin c’est un appel à venir nous soutenir mardi, avant ou après pour empêcher ces expulsions !

[Ce texte est écrit dans l’urgence d’une situation anxiogène, au milieu des coups de pression que nous subissons quotidiennement. Il tente aussi de revenir sur de nombreux conflits. Il est donc incomplet, parfois imprécis, parfois trop généralisant ou simplifiant. Nous comptons sur la compréhension des lecteurices à notre égard comme pour les personnes dont nous tentons de visibiliser des comportements.]

Baluet a été squatté à la fin des années 90 au cours d’une période marquée par le mouvement des paysans sans terre, critiquant l’appropriation des terres par quelques exploitants et exigeant l’accès à la terre à celleux qui la travaillent. Ce squat fût une porte ouverte à toutes sortes d’expérimentation politique hors du systeme capitaliste. Suite à des années de lutte pour faire face au procès et diverses péripéties judiciaires, Baluet est finalement acheté en 2009 par un montage juridique expérimental pour pérenniser le lieu en tant que propriété collective. Au cours des dernières années un processus de légalisation, de normalisation et de gentrification s’est installé, comme dans de nombreux anciens lieux de luttes et d’expérimentation politique (voir par exemple l’ancienne zad de NDDL ou la brochure Sauver ou squatter : comment le libéralisme infiltre les squats anarchistes). Dans le conflit actuel cette tendance est notamment représentée par les ancien.ne.s habitant.e.s et par le GAEC.

Le GAEC

Depuis 2016 deux hommes cis-hétéros ont installé un GAEC une exploitation agricole légale, de l’élevage, à but lucratif, qui touche même les subventions de l’union européenne (PAC). C’est aujourd’hui cette entreprise qui est considérée par des ancien.ne.s, des gens des environs, des notables communistes locaux comme le « projet » le plus important et le plus légitime à Baluet. Après le départ d’une partie de l’ancien collectif, dont les personnes les plus privilégiées, les mecs cis-het se sont lancés dans une campagne de harcèlement et de sabotage contre les habitant.e.s restantes : refus de transmission d’outils collectifs nécessaire à la vie dans le lieu (par ex. le tracteur), coups de pression réguliers, attaque validistes et sexistes contre les personnes de passage, refus de considérer certaines personnes comme habitant.e.s et menaces d’expulsion. Plus généralement : remarques et comportements de daron, de propriétaire, de patron.
Le but affiché ouvertement est de faire partir les habitant.e.s actuel.le.s pour faire venir d’autres personnes, plus productives et compatibles avec leurs propres projets : des personnes cis-het en majorité, valides, qui veulent exploiter des animaux non-humains avec eux (« dans la bonne ambiance » s’il vous plaît !). Ils font clairement appel à la solidarité cis-het et spéciste. Les rumeurs qu’ils diffusent sont que nous sommes de méchants queers qui veulent expulser les cis-het et de méchants antispé qui veulent virer les éleveurs ! C’est un retournement complet des rapports de pouvoir, de qui est en danger, de qui est précaire sur ce lieu.
Cette hiérarchie à baluet montre qu’il y a une absence énorme de réflexions politique et anticapitaliste depuis 5 ans. Les besoins primaires tels que l’habitation par des personnes précaires devraient primer sur les usages non-lucratifs, qui devraient eux même primer sur les usages lucratifs et légaux. C’est exactement l’inverse qui est défendu à baluet : entreprise légale à but lucratif > usage non-lucratif > besoins de bases des personnes précaires.
Les agris semblent totalement ignorants de leurs privilèges : nous disant de partir l’un d’eux a dit "il y a plein de lieux comme ici, allez ailleurs". Pourtant c’est bien les hommes cis hétéros qui possèdent l’immense majorité des terres agricoles en fRance et dans le monde. Et la plupart des lieux collectifs, alternatifs, etc. C’est plutôt pour les personnes trans, neuroa, pauvre qu’il y a très peu de lieux. Comme on le voit à Baluet les lieux alternatifs restent des lieux de violence normalisée pour nous.

Des membres de l’ancien collectif

L’autre forme de gentrification est l’appropriation de ce lieu de refuge et d’expérimentation politique par un collectif d’activité composé notamment de personnes qui n’ont pas besoin de ce lieu pour habiter parce qu’elles ont des ressources et/ou du réseau. Si l’une des personnes qui porte l’expulsion est précaire, la quasi totalité des autres a un revenu, un endroit où habiter et des liens qui les protègent de la précarité. Plusieurs des personnes centrales qui organisent l’expulsion ont des dizaines de milliers d’euros sur leur compte graĉe à des héritages et ont de bons liens avec leurs familles, pour certaines de la bourgeoisie. On voit donc ce que signifie la « sortie de la propriété privée » pour elles : elles garde leurs thunes au chaud et occupent par la force un lieu de vie et de refuge en expulsant ses habitant.e.s précaires et pauvres (la plupart des personnes menacées d’expulsion n’ont ni lieu de repli, ni revenus).
Ces personnes sont acceptées et soutenues parce qu’elles sont les plus capables d’avoir des activités valorisées grâce à leurs privilège et certaines formes de validité qui leur permettent par exemple d’avoir des interactions sociales « normales », de ne pas subir de violences transphobes, de faire des papiers administratifs pour obtenir des subventions de l’union européenne (20.000€ pour un chantier…).
L’un des habitants (trans, précaire, neuroa) écrit en 2020 un texte pour critiquer le capacitisme et surtout la hierarchisation informelle qui regne et qui est flagrant lors des reu hebdomadaires. (petit nombre de 3 personnes qui amene les point “importants” en reu, ne laissant pas de place à des point moins centrés sur du non pratique, du non chantier, du soin. (capacitiiiiiisme), meme petits nombre de personnes qui parle et se sent de parler lors de ces reus).
Les personnes visées se méfient de plus en plus de cette personne et l’attaquent depuis dans son dos. C’est cet habitant qui est visé depuis par une campagne de diffamation pour en faire un bouc émissaire. Depuis un an il est dépeint comme une personne violente et manipulatrice, généralement sans faits à l’appui. Car c’est bien le fait de contester l’autorité des personnes dominantes qui est considérée comme une violence.
Et les moyens utilisés pour cela. Les arguments utilisés pour dire qu’il est violent sont des manières classiques de faire taire les personnes non-bourgeoises : par exemple la police du ton et du niveau de la voix. Le fait que cette personne pose des limites claires est comparé à un pétage de gueule (mdr). Et quand cette personne donne des brochures pour aider les gens à comprendre, c’est considéré comme de l’élitisme et une recherche de « pureté politique »… D’un autre côté des violences classistes quotidiennes sont totalement acceptées, par exemple l’usage de ton plus doux et de passif-agressif notament mais pas seulement par les personnes d’origine sociale plus aisées, les rapports de domination, le contrôle des espaces collectifs, l’absence de consentement. Par exemple l’usage de reproches et demandes implicites pour pousser des personnes à faire des tâches et rendre des services sans que ces demandes soient exprimées clairement (ex : la douche fuit ohlala mais je suis si fatigué lala, c’est dur la vie, jpp, pis j’ai faim mais ya rien a manger la, j’ai deja fait tellement de truc). La violence des personnes privilégiées reste invisible tandis que les tentatives d’auto-défense et de contestation par des personnes opprimées sont démonisées.

L’été 2021, 9 des 12 habitantxs partent. Les raisons enoncés en reu hebdomadaire furent diverses : Le lieu ne répond pas à des besoins de base pour certainxs, prend trop d’energie car très validiste, pas assez de réseau et trop d’attentes pour les possibilités du collectif pour d’autres, desir de vivre hors d’un collectif. A ce moment une habitante critiquée pour sa place dans le collectif désigne comme responsable de son départ l’auteur de ces critique et discrédite un.e autre qui partage les critiques formulées en pointant leur proximité. Cette situation à enclancher officiellement la dynamique de bouc emissaire à travers l’expression des ressentis, de peurs et de défiances. Plusieurs des habitantxs sur le depart ont pris cette occasion pour les attaquer pour différentes raisons personnelles. On retrouvera le même principe d’accusation et de decridibilisation par la suite : les personnes proches d’une personne jugé “problematique” seront silenciées et leurs positionnements politiques jugés irrecevables.

Situation actuelle

L’été se passe, et se retrouve le nouveau collectif de 3 personnes restants de l’ancien collectif de 12 personnes habitantxs. Dès l’AG mensuel de "reprise" en septembre leur légitimité à habiter sur le lieu est attaquée par des gentxs ayant une activité sur Baluet (GAEC + personnes s’occupant de ruches).
Une prise de décision de "geler" le nombres d’habitant.es permanent.es à 3 personnes (que des personnes habitantxs ont tenté de contesté) est imposée en raison d’un supposé manque de clareté des "projets" des habitants de Baluet. Cependant, il fut acté que il allait y avoir du passage de personnes durant l’hivers, et durant une reu hebdomadaire, les habitantxs ont crée un statut pour les personnes de passage pour ne pas les invisibiliser appellé "gravitant.es". Beaucoup sont donc passés à Baluet durant les derniers mois sous ce statut ; forcé.es pour certaines par nécessité de logement d’urgence (ayant été évacué.es d’un squat des environs pendant l’hiver) et aussi parce que ce statut à été pensé pour aider les habitant.e du lieu à vivre sur baluet, les prévenant de l’isolation que le lieu impose, pour garder l’espace vivant et expérimenter ensemble de potentielles futures possibles sur place. D’autant plus que beaucoup de questions matérielles sur le lieu nécessite d’etre plus que trois.

Nous (les habitantxs et gravitantxs du lieu depuis septembre 2021) sommes toustes blanches, neuroatypiques queer et/ou trans et precaires. On est en grande parties des personnes portants des idées politiques anticapitalistes, anti-autoritaires transfeministes et antivalidiste. Certainxs d’entre nous sont antispeciste. Baluet est pour nous un lieu de possibles experimentations collectives en millieu rurale et nous portons une attentions et avons des projections d’activités et d’evenements autours du soin, de l’agricoles (ceuillettes, soin par les plantes, entretiens de fruitiers, cultures du vivants) entre bien d’autres choses. Nous avons des envies et nous mettions en place des dynamiques plurielles et inventives pour mettre en pratique nos idéaux. Ces projections sont en lien direct avec ce que proposer ce lieu qu’est Baluet.
Si on en est a ecrire ce texte c’est parce que la situation à Baluet est tel que la majorité des personnes habitant sur ce lieu se voit menacée d’expulsion par la force et sans possibilités de disctuter par des personnes se targant d’etre "de gauche" ou anticapitaliste et/ou anarchistes à cause de conflits intracollectif.

Prétextes pour l’expulsion

Deux situations sont instrumentalisées et déformées pour être utilisées comme prétexte à l’expulsion.

Y est l’un des habitants de la colline depuis octobre dernier. C’est l’un rares à être reconnu comme légitime. Il a des affinités avec plusieurs membres de l’ancien collectif qui sont en conflit avec X. Dès le mois d’octobre Y a fait en sorte de dissuader des personnes de passage sur la colline et des personnes qui y habitaient ou voulaient y habiter, en leur mettant des coups de pression et en prétendant qu’ils étaient une charge pour lui. Il a aussi réduit les questions de classisme et de transmisogynie du milieu féministe ariégeois à « des rumeurs », car il cherche à être intégré et reconnu dans ce milieu. Depuis la fin décembre il dit avoir été frappé de trois coups par X au cours d’une altercation. Il a répandu cette rumeur, démentie par X, pendant un mois. Les propositions de discussion et de cadre de médiation n’ont pas abouties en raison de l’indisponibilité de Y. Lors de l’AG du 29 janvier il a implicitement puis explicitement demandé l’exclusion de X. Les personnes cis-het de l’AG ont immédiatement sauté sur cette occasion pour essayer d’exclure X « afin d’éviter les violences ».
Il y a pourtant de sérieuses raisons de douter de la réalité de ces coups, ou de l’unilatéralité de la violence dans cette situation. Y a prétendu qu’une personne pouvait témoigner qu’il avait été frappé de trois coups par X mais cette personne affirme n’avoir pas vu X donner de coups. Pas plus que les autres personnes qui ont assisté à la scène ou à des moments de la scène. Après que Y a enfreint par une remarque passive-agressive une limite de non-interaction posée par X ce dernier lui a crié dessus ; Y s’est rapproché physiquement en criant aussi, les deux se sont confrontés en criant et en faisant des mouvements des bras, parfois en se touchant avant d’être séparés par une personne. Le seul témoin qui rapporte les contacts physiques affirme que les deux se sont touchés, et que si les gestes de l’un sont « des coups » alors les gestes de l’autre en sont aussi. Que l’accusation de violence physique soit infondée ne semble pas poser de problème aux personnes qui prennent le rôle de juges et de flics pour expulser X en quelques jours, sans écouter sa version. Les positions tenues en AG comme dans des discussions informelles sont claires : peu importe que X ait donné des coups ou non. Ce qui est utilisé c’est toute la réputation qui a été construite depuis deux ans : violent, manipulateur, dangereux, « tout le monde a peur de lui ». Réputation qui a été construite uniquement sur le récit de ressentis de quelques personnes, et non sur des faits existants de violence. (On conseille la lecture du texte Féminisme du ressenti dans la brochure Paranormal Tabou). Et à chaque fois qu’on tente de corriger des récits déformant les faits on nous répond la même chose : « vous êtes manipulés par X »… Pratique !

L’autre situation de « violence » déformée pour être utilisée comme prétexte pour l’expulsion concerne une meuf trans non-binaire et un ancien habitant cis-hétéro.
Cette personne transféminine est venue à Baluet pour participer à la récolte de pommes et parce qu’elle n’avait pas d’endroits fixe où habiter depuis plusieurs mois, suite à des problèmes de transmisogynie dans différents lieux. Elle a entendu parler de propos transmisogynes tenus par cet habitant dans le passé, ce qui l’a trigger par rapport à des violences similaires qu’elle a subie dans le passé et qui ont causé un trouble de stress post-traumatique complexe. Pendant un petit déjeuner, isolée et en crise elle a demandé au mec cis-het de sortir de la cuisine. Comme il restait dans la cuisine sans répondre elle lui a dit que s’il ne sortait pas elle « l’obligerait physiquement à sortir ». 
Les soutiens de ce mec cis-het qui manipulent cet évènement prétendent qu’elle a menacé de lui péter la gueule, ce qui est tout simplement faux (lorsqu’on s’organise en autodéfense féministe, on apprend à faire sortir un mec cis-het oppressif d’un espace sans lui péter la gueule…) Ils/elles prétendent aussi qu’elle l’a chassé de baluet, ce qui est aussi faux. En réalité c’est cette meuf trans qui est partie en crise le lendemain ou surlendemain et qui a galéré pour avoir un endroit où rester pendant encore un mois et demi. C’est elle qui a presque cessé pendant des mois d’aller dans cet endroit qui aurait pu être un refuge, tandis que le mec cis-het est resté plusieurs semaines. Il n’a pas été chassé du lieu : il avait déjà l’intention de partir en raison de sa proximité avec les personnes parties de l’ancien collectif et son manque d’affinités avec les habitant.e.s actuel.le.s.
Ici c’est un acte d’autodéfense en réaction à de la transmisogynie qui est déformé pour être démonisé ; les ressentis et vécus d’un mec cis hétéro sont les seuls à être pris en compte. L’empathie, l’écoute et le soutien vont vers le dominant tandis que la meuf trans neuroa est ignorée, isolée, traitée de « fasciste » et utilisée comme bouc émissaire.

Avis d’expulsion

L’avis d’expulsions à été formulé d’une maniere des plus délicate : une lecture de lettre non signé, avec comme point final "Rien dans ce texte n’est négociable". La violence de cette dernière phrase à été d’autant plus meurtrière que ce texte ne comporte aucuns faits reprochés. Un « texte de 10pages » qui aurait été écrit par les victimes est évoqué comme justification, puis un « texte de 14 pages », puis un « texte de 20 pages ». Ce texte expliquerait toutes les violences mais on n’y a pas accès. Lorsque l’on entrevoit une tentative d’énonciation, ô désarroi, ce n’est que mensonges. Des mensonges basés sur une accusations d’agresssions physique, avec témoin à l’appui. Et pourtant ce meme temoin écrit "Pas envie que mon témoignage soit utilisé pour faire quelque chose avec laquelle je ne suis pas d’accord = exclusion d’une personne queer, précaire." en réaction à comment son témoignage a été déformé. Autre éléments notables de cette lettre d’expulsion : lorsque les gravitantes de baluet soulèvent des comportements ou des paroles transmysogine, validiste ou classiste alors la lettre crie à "l’instrumentalisation d’oppressions", amalgame les critiques de comportement paternaliste et sexiste des vachers pour parler de "projets incompatibles" en se servant des régimes vegan de certain.e.s d’entre nous, en accusant les gravitantes de ne pas venir les rencontrer en AG alors que toutes les gravitantes y sont venu au moins une fois et qu’il à été communiqué l’incompatibilité de l’outil avec les neuroA (prise de parole en publique, vitesses des échanges, durée des rendez vous s’étendant sur la journée entière, régularité des rendez vous...), décridibilisation des personnes portant un autre positionnement que le leur en accusant toujours la meme personne de manipulation dans une logique redondante de bouc émissaire, et dans la lettre même une position victimisante attirant la sympathie de personnes n’ayant ni contextes ni faits, en érigeant la peur comme faire valoir de la dangerosité d’un individu, pour finir par une expulsion ni questionnable ni réfutable, sauf pour celleux voulant etre catégorisé de personnes influencés ou diaboliques. Dans ce texte, les personnes se déresponsabilisent completement de l’escalade de violence qui s’est profilé sur le lieux, et meme mieux, responsabilise une personne de tous les conflits, la présentant comme "une personne ne voulant pas se remettre en question" qui les obligent a prendre des décisions regrettables pour tout le monde. L’hypocrisie ambiante se ponctue sur de pretendues perches de communications qu’ielles auraient tendue mais qu’il aurait refusé ? Une fois de plus, cette personne a crié encore et encore sa demande de médiation et d’ouverture à la reconnaissance si chacun.e.s acceptaient de s’y preter egalement. Demande refusé, ces personnes protègent et protégerons encore leurs privilèges. Privilèges de classes, de pouvoirs décisionnaires sur le lieux, et de validisme permettant de proner la morale déjà bien instruite, facile à réinstallé dans de tel contexte : "Cette personne représente un danger, banissons là a 80 gros bras pour le bien de tous.tes, regarder comme elle ne sait pas se tenir ! Ah vite ! Protégeons a grands coups de pieds les personnes martyrisées. Regarder, il l’a fait pleurer !!! TOUSTES SUR LUI !!!" ... Bravo les cocos.

Apres le spectacles navrant des diffamations lues publiquement, des cris d’injustices, d’accusations à tout vas, de tentatives d’expressions, des personnes se sont « rendues disponible » pour discuter. Elles justifiaient leurs presence en affirmant avoir des faits, mais n’en n’ont cité que deux : l’un a propos des accusations de violences physiques cités plus haut, qu’elle n’avait meme pas chercher a corroborer avec d’autres témoignages, et un autre qui a été formulé comme "il a volé la bouffe de personnes précaires" et X recontextualise : a plusieurs reprises il à ennoncé ses limites quant a la présence de nourriture non vegan dans le frigo collectif, et il avait ete convenu entre elleux qu’un frigo y était consacré. Cette limite n’ayant pas été respectée il a retiré les produits issus de l’exploitation animale du frigo vegan. N’ayant rien à repondre à cette explication, les personnes invoquent "la peur de 10 personnes qui ne peut etre ignoré". Qui sont ces 10 personnes qui seraient parties à cause de X ? 9 personnes sont parties, 4 ou 5 d’entre elles pour des raisons indépendantes de X. Donc... 9 – 4 = 10 ?! N’oublions pas que des personnes étaient en conflit avec X pour différentes raisons ; qu’elles refusent aujourd’hui la proposition de médiation évoquée ces derniers mois. Dans les derniers échanges, l’absence de motifs pour cette expulsion était très claire "Oui c’est injuste mais nous avons déjà pris la décision et nous nous y tiendrons". Le confort d’une décision autoritaire et l’invisibilisation de reel probleme oppressif sur le lieux pour protéger les intérets d’une exploitation là depuis plus longtemps, de deux hommes cis het, crachant leurs sarcasmes et leurs mépris aux visages de personnes minoritaire.

Etre queer et habiter en milieu rural ce n’est encore que tenter de faire sa place dans un milieu ou les terres, les activités, et les façons de sociabiliser sont encore le monopole des personnes cis, hétéros, blanches, et valides. Que les privilèges et oppressions ne sont pas moins visibles qu’en ville, seulement le fait qu’il y ai moins de monde permets moins de solidarité, plus d’invisibilisation de conflits, et moins de support matériel. Et que finalement de se retrouver en crew dans un village, dans un lieu co, dans des achats collectifs, et sur des chantiers quand on a l’argent, les cuillères et le réseau c’est plus facile, et donc plus facile d’expulser les autres qu’on ne verra plus du tout.

La plupart des habitant.es actuel.s sur Baluet sont des personnes trans, dont des personnes transféminines, l’une des minorités les plus invisibles en Ariège (aka Afab Paradise) c’était un lieu ou iels se sentaient confortables de vivre et qui devraient leur être disponible en priorité. Parler des conflits et trouver un cadre pour les gérer et en parler ne devrait pas se faire au détriment de la sécurité matérielle et mentale et physique des personnes qui ne sont d’ailleurs pas toustes concernées par les conflits soulevés par l’AG. Comment appeler ces techniques de pression type « il y a du conflit alors vous allez toustes dégager qu’on fasse table rase et qu’on reparte sans vous sur de meilleures bases » à part par : paternalisme, infantilisation, et invisibilisation de ces personnes. Nous ne sommes pas des objets que vous pouvez disposer à votre guise, que ce soit pendant vos chantiers, pendant vos fêtes, pour servir de caution politique à vos discours éclatés au sol, et pour ensuite nous virer de nos espaces de vie. De plus, il est rageant de voir la majorité des personnes vivant en Ariège faire l’apologie de la région comme accessibles et accueillantes pour les queers et les personnes en besoin. C’est rageant d’entendre parler de la visibilité queer en milieu rural quand en réalité des positions politiques réactionnaires et sécuritaires sont prises par ces mêmes personnes qui sont prêtes à utiliser l’excuse de la violence pour performer plus de violences contre d’autres déjà en difficultés. 

Après la lecture de la lettre d’expulsion dans cette AG, les discussions qu’on a pu avoir avec les quelques personnes restantes et disponibles justifiaient pour beaucoup d’entre elles « ne pas avoir eu le choix » de prendre cette décision comme un dernier recours, se positionnaient comme « anti-autoritaires » mais ne pouvait faire autrement que le choix de l’autorité, pour « sauver » Baluet, pour « arrêter les violences ». Leurs positionnements indécents s’appuyaient aussi sur le fait qu’iels étaient « iels aussi » fatigués de toutes ces réu, de cette prise de tête infinie, et que iels aussi étaient « mal » de causer tant d’injustices, parce qu’il faudrait en plus les plaindre ou les comprendre quand iels refusent de nous écouter à part pour dire « on sait mais notre décision est prise »… On est ici dans la dimension la plus flagrante de comment le ressenti individuel et l’idée même de « care » (ce qu’on comprend implicitement dans la demande de sauver le lieu des conflits et de gérer les conflits seulement d’un seul côté puisque toute médiation est refusée) est utilisé jusqu’au bout pour justifier des prises de décisions autoritaires qui n’ont pour but final que de profiter aux personnes les plus privilégiés. « Sauver le lieu » et son héritage (qui a été rappelé au début de leur lettre) d’un côté et « libérer la paroles des victimes » de l’autre sont utilisés comme arguments massues. Pris dans la brochure « Les espaces safe nous font violence » : l’utilisation de safe qu’on avait envie de questionner est son pouvoir de clore un débat ou une discussion. Il est utilisé, à tort ou à raison, comme l’argument ultime que l’on ne peut pas discuter et que l’on ne peut pas remettre en question. C’est un peu comme l’expression d’une « limite absolue » à ne pas dépasser et à laquelle il faut s’adapter." 

En choisissant ce camp, que ce soit par copinage, par solidarité (de classe ou autres), les personnes qui se sont pointés en AG ne nous laissent pas d’autres choix que de choisir nous aussi de ne plus négocier et de nous défendre en conséquence.

On vous invite a venir mardi 1mars ou avant sur Baluet pour nous soutenir dans ce festival de merde en boite.

Pour aller à Baluet.

Allez au lieu-dit « Le Saret » sur la D119 entre Rieubach et Clermont et prendre la D15, c’est la première à droite (un petit panneau indique Baluet). Puis tout en haut de la route.

Possible de nous contacter à cette adresse mail si besoin de clarification ou de comment venir a Baluet :
Mail queerbaluet@riseup.net
Numéro Téléphone (sms uniquement) : 0758068937

« Il serait en effet intéressant de s’intéresser, au fil des « affaires de violences », à la position occupée au sein de notre communauté par chacun des individus impliqués. Qui bénéficie tantôt d’une minimisation/négation des faits (s’ielle est accusé.e), tantôt d’une audience à toute épreuve (s’ielle se proclame en victime définitive)  ? A contrario, qui n’est pas écouté.e, qui voit sa parole niée ou moquée  ? Immanquablement, on ne peut que constater que celle ou celui qui est dans la place, a les bonnes relations et un statut pailleté − bref qui détient une forme de pouvoir − sera plus écouté, cru et soutenu que celui ou celle qu’on ne connait pas ou qui brille moins − et ce, indépendamment des faits. Mais peut-être est-ce plus rassurant de galoper derrière les petites stars de la communauté, des fois qu’on puisse bénéficier en retour de quelques miettes de leur aura  »

Extrait du texte Féminisme du ressenti dans la brochure Paranormal Tabou.


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