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Mauritanie : l’après-référendum plonge le pouvoir mauritanien dans une spirale de radicalisation

posté le 17/08/17 par IRA Mauritanie en Belgique Mots-clés  luttes sociales 

COMMUNIQUE

L’après référendum plonge le pouvoir mauritanien dans une spirale de radicalisation.

Les emprisonnements politiques commencent.

Le 10 août, le sénateur Mohamed ould Ghadda, adversaire irréductible du régime, est intercepté à Rosso, au poste frontière entre la Mauritanie et le Sénégal.
Suite aux séquelles physiques des bombes lacrymogènes et tabassages endurés lors des manifestations d’avant référendum, il voulait se rendre à Dakar pour y recevoir des soins médicaux.
De retour chez lui à Nouakchott, c’est tard dans la soirée du lendemain, que des policiers en civil font irruption à son domicile et sans aucun mandat, l’emmènent vers une destination inconnue.

Le 14 août, un sit-in est organisé par ses proches devant le siège de l’ONU à Nouakchott pour demander des nouvelles du sénateur. La police disperse les militants.

Le Sénat, réuni en commission de crise, demande aux autorités de révéler le lieu de détention de leur collègue qui, il faut le rappeler, présidait la commission sénatoriale chargée de l’enquête sur les avoirs d’une Fondation dirigée par le fils du Président.

Le G8 qui regroupe l’opposition dite radicale, des ONG et le mouvement IRA qualifie l’enlèvement et la mise au secret de Mohamed Ould Ghadda « d’un signe de recul des libertés et d’un mépris de la loi ».

C’est dans ce contexte que lors d’une conférence de presse organisée à son domicile à Nouakchott le 14 août, Biram Dah Abeid, Président du mouvement IRA, a annoncé sa candidature officielle à la présidentielle de 2019 avec l’intention de « débarrasser le pays du dictateur Mohamed Ould Abdel Aziz ».

Le 16 août des sources officielles confirment que le sénateur Mohamed Ould Ghadda se trouve à la brigade mixte de gendarmerie de Nouakchott. Une photo de lui, visiblement mal en point et prise à l’hôpital militaire faisait la une des réseaux sociaux ce matin.

La réapparition du sénateur une semaine après son « enlèvement » et juste après la publication des résultats officiels du référendum au Journal officiel permet
aux autorités d’engager le procès de l’opposant qui perd son immunité parlementaire. Pour rappel le référendum portait, notamment, sur la suppression du Sénat. Un score de 85% de « oui » , largement contesté par l’opposition qui a dénoncé des fraudes indiscutables, l’avait emporté.

Un avocat français, Me Jean Pierre Mignard, avocat à la Cour d’Appel de Paris, vient d’accepter de prendre la défense du sénateur en appui à son collègue mauritanien Me Bouhoubeyni.

L’avenir est de plus en plus sombre pour la Mauritanie. Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz réduit au silence les voix qui dénoncent la corruption qui gangrène le régime à tous les niveaux. Il règle ses comptes avec les opposants.
Au mépris de toutes les conventions internationales qu’il a signées.
Avec le silence embarrassé ou complice de la communauté internationale.

IRA Mauritanie en Belgique
Bruxelles, 17 août 2017
Contacts : 0478/503 727 ou 0492/504 092


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