En dépit de la scandaleuse interdiction édictée par la préfecture de police, la manifestation de soutien aux migrants a bien eu lieu dimanche à Paris, de la Place de la Bastille à la Place de la République.
A l’heure du rendez-vous de départ, nous nous sommes retrouvés à plusieurs centaines sur le parvis de l’Opéra Bastille.
Il y a là des militants de plusieurs des organisations (NPA, Solidaires, Libertaires …) qui ont refusé le diktat gouvernemental, et son liberticide « Etat d’urgence » honteusement voté à la quasi-unanimité (sauf 3 députés socialistes et 3 députés EELV) par l’Assemblée Nationale.
Aux slogans initialement prévus, sur le thème de la solidarité avec les migrants et pour la liberté de circulation, s’ajoute rapidement la protestation contre la répression gouvernementale : « Etat d’urgence, Etat policier, on nous empêchera pas de manifester » est le cri du jour.
A faible distance du parvis, des policiers et des gendarmes. Ces fonctionnaires ne sont sans doute pas les derniers à constater le caractère absurde de la situation : un gouvernement qui interdit des manifestations au motif qu’il n’aurait pas la force pour en assurer la protection –tout en invitant le public à prendre le risque de se concentrer dans les zones commerciales et à consommer à tout prix !-, mais qui est quand même capable de mobiliser ses forces de l’ordre pour interdire la liberté d’expression.
Au bout de 45 minutes de ce face-à-face, quelques dizaines de jeunes prennent l’initiative de se lancer sur le boulevard Beaumarchais, pour défiler vers la Place de la République.
Ils sont en une poignée de secondes suivis par le gros des manifestants, et c’est bientôt un cortège d’un millier de personnes qui occupe le boulevard.
Les gendarmes mobiles, pris de court, essaieront à quelques reprises de nous bloquer, mais devant notre nombre et notre détermination, ils finiront par renoncer, se contentant de nous accompagner jusqu’à l’arrivée.
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