Deux mafias règlent leurs comptes. A propos de mafia espagnole et mafia catalane
Quelle triste peine de constater qu’en ce début de XXIe siècle si mal engagé mais si bien informé, il se trouve encore des personnes pour ne pas accepter de voir que la situation désastreuse en Espagne est le fait de deux bandes rivales, deux féodalités attardées : l’une incarnée par Mariano Rajoy, parrain d’un parti corrompu basé à Madrid, et l’autre par Carles Puigdemont, politicard basé à Barcelone !
Grâce au thème de l’indépendance, voulue ou combattue, d’un territoire catalan habité à 60% par des « non-autochtones » (c’est-à-dire les descendants de l’émigration intérieure andalouse, galicienne, castillane…), les turpitudes, les magouilles, des uns et des autres sont reléguées au dernier banc.
Pourquoi donc s’aveugler, s’habiller de naïveté, au point de vouloir s’interposer entre un govern catalan héritier d’un Jordi Pujol corrompu qui a soutenu (contre rémunération, bien sûr) tous les représentant-e-s successif-ve-s de l’Etat espagnol (Suarez, Gonzalez, Aznar, Zapatero…) et un gobierno espagnol tout autant corrompu, héritier d’un franquisme new look, qui s’est largement servi de la Catalogne pour maintenir la cohésion du pays ?
Sous peine d’en être les complices et les dindons, de corrompre notre jugement, qu’on les laisse donc continuer la farce et régler leurs comptes, mais qu’on ne blanchisse pas l’un au détriment de l’autre. Tous deux sentent mauvais, tous deux ne servent que leurs intérêts contre leurs peuples auxquels ils doivent tout. Ils sont à combattre également.
Je n’aime pas les nations, fruits de nos guerres et nos xénophobies. J’aime les langues et les habitudes, la culture de ceux qui les parlent. Mais celles-ci n’ont jamais dessiné des frontières qui ont toujours servi à asseoir les pouvoirs, les dominations, et à nous diviser.