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LES FASCISMES SONT MORTS... (si nous le voulons)

posté le 25/01/19 par [...] - [.:.] - [. .]. Mots-clés  alternatives  antifa 

Alors que la Démocratie se trouve mise au défi et poussée dans ses retranchements à travers toute l’Europe (et au-delà), où « l’idéal démocratique » est rudement mis à l’épreuve, voici une petite réflexion.

La « Démocratie », ce mot creux ayant perdu son sens au fil des siècles (littéralement « souveraineté du peuple »), utilisé à tout-va, et notamment par tout bon régime autoritaire, qui le redéfinit et le repeint à son image.

Quel pouvoir citoyen et quelles libertés possibles lorsqu’est imposée à l’ensemble de la population une structure idéologique uniformisant et conditionnant aussi bien la forme que doit prendre la Démocratie que le cadre dans lequel l’individu doit penser, évoluer, vivre ?

« Mieux vaut une mauvaise démocratie qu’une bonne dictature », diront certains.es.
Oui, c’est sûr, on peut toujours trouver pire... mais cela empêche-t-il de s’améliorer ?

La Démocratie, terme fourre-tout indispensable aux Fascistes de tous poils ?

La volonté ici est en réalité d’investiguer un peu plus un terme devenu tout aussi flou que « Démocratie » au fil des années : « Fascisme ».
Il apparaît en effet nécessaire de connaître son véritable ennemi en cherchant à le définir au mieux.

Voici une proposition de ce que serait « le Fascisme » :

Loin des leaders autoritaires, figures réductrices occultant le sens véritable de ce mot, tâchons de voir le Fascisme non pas comme un régime, mais comme un comportement humain prenant de multiples visages, et guettant à tout moment et en tout lieu chacun.e d’entre nous.
La proposition ici est de considérer ce terme sous sa forme plurielle : « les Fascismes ».

Sous cet angle, le Nazisme, le Communisme, le Capitalisme néo-libéral, le Patriarcat (système de domination des femmes par les hommes), ne sont que quelques déclinaisons du « Fascisme ».
Tout autant que les extrémistes religieux de tous niveaux sont des fascistes.
Par extension, tout.e politicien.ne, agent de l’ordre, journaliste ni suffisamment critique ni indépendant, ou citoyens.nes peu critiques sont, consciemment ou non, volontairement ou non, au service d’un/de plusieurs Fascisme(s).

Comment dès lors pourrions-nous réfléchir « les Fascismes » ?

Ne s’agirait-il pas d’un état d’esprit, DONT DÉCOULENT différentes attitudes, idéologies, régimes, organisations de la société qui sont, elles, fascistes ou fascisantes ?

État d’esprit clairement ou pernicieusement autoritaire, en recherche de domination, usant de forces et/ou de ruses pour imposer aux personnes et au Monde certaines idées ainsi qu’une vision bien précise, tout en servant des intérêts (dissimulés ou non) tout aussi précis d’individus ou de groupes d’individus.
Ce, en recherchant à réduire l’émancipation individuelle et collective par divers moyens, qu’il s’agisse d’une influence explicitement ou implicitement violente : de la colonisation et du conditionnement des esprits au nom d’une « normalité », au travers de préceptes, des médias, de la publicité/propagande, de la réduction de la sphère artistique et culturelle, de la diminution de la pluralité des sources d’information (ou leur contrôle) ainsi que leur accès, ou de la répression par les forces de l’ordre, le vote de lois de plus en plus liberticides, etc.
Réduisant ainsi le plus au silence possible, brutalement ou subtilement, les voix allant à l’encontre de la « pensée dominante ».

Les Fascismes sont bien le plus perfide des poisons de l’intelligence humaine.
Particulièrement car une idéologie fasciste prétend tendre à l’Universalité.
La barrière séparant « Fascismes » et « Universalisme » est, et sera toujours minime.
Le défi majeur étant de distinguer l’Un des autres...

Dès lors, comment résister à toutes les formes que peut prendre le « Monstre fasciste » ?

Quelques pistes pourraient être :

> Chercher à se déconditionner des schémas mentaux intégrés depuis notre enfance.
> Chercher à comprendre et déconstruire les mécanismes de la structure-même des systèmes dans lesquels nous évoluons, qu’il s’agisse des fonctionnements de la société autant que de la sphère familiale, relationnelle, etc.
> Rester vigilants.es, critiques et auto-critiques le plus souvent possible.
> Chercher à devenir des citoyens.nes en recherche d’autonomie, à s’auto-organiser, à créer et entretenir du Lien et de la Solidarité.
> Apprendre à désobéir, de façon raisonnée, argumentée et assumée pour lutter contre tout mécanisme de domination, toute forme de Fascisme, qu’il soit idéologique, économique, religieux... ou étonnement plus proche… en prenant garde de ne pas soi-même développer une attitude fasciste.

(!) En effet, à tous niveaux des sphères dans lesquelles nous évoluons (!) : relationnelle, familiale, éducative, professionnelle, nationale, internationale,...

La vie et la survie des Fascismes ne dépendrait-elle pas de nous, citoyens.nes à l’écoute, curieux.ses, responsables, vigilants.es, résistants.es et en quête de Liberté, de Bonheur... ?

Autre astuce : tout.e fasciste est à la recherche de domination.

Dès lors, serait-il idiot de supposer que tout qui cherche à dominer, à contrôler, à quelque niveau que ce soit, serait, quelque part, un.e potentiel.le fasciste... ?

(…)

Passons maintenant à un autre mot : « Radical ».
A quoi penses-tu en le lisant ?
Violence ? Terrorisme ? Extrémisme ? Islamisme ? Intégrisme ? Racisme ? Anarchisme ? Danger ? Dictature ? Fascisme ? La Gauche ? La Droite ? … ?

La récurrence dans les média, depuis des années, des termes « radical », « radicalisation [des jeunes partis combattre en Syrie] », « radicalisme [islamiste] » a formé un brouillard autour de ce terme ; le trouble est semé dans les esprits.

Trouble ayant pour effet pervers de dénaturer le sens, peut-être oublié, de nombreux mots utilisés à répétition dans les innombrables canaux d’information. Ce qui estompe peu à peu leurs subtilités et réduit leur diversité sémantique à une acception unique, floue ou détournée dans l’imaginaire collectif.

Tout comme l’a très bien compris et exposé Georges Orwell dans son œuvre magistrale « 1984 » : l’appauvrissement du langage provoque l’appauvrissement de la pensée.

En effet, difficile d’exprimer une idée autrement que par les mots que l’on connaît et le sens qui leur est communément attribué.
Et si des mots ont perdu leur « essens », l’impossibilité du langage à exprimer une idée pose inévitablement ses limites à la pensée.
Appauvrir le langage, c’est appauvrir l’esprit. Et donc limiter l’expression de la Liberté.

Sans basculer dans les thèses conspirationnistes, il apparaît factuellement que ce processus opère par le biais de nombreux canaux d’information, relais subjectifs de l’actualité et des discours politiciens.

Quelle pourrait dès lors être une juste compréhension du mot « radical » ?

La racine du mot « radical » est … « racine ».
Être radical.e, c’est aller au fond des choses, à la racine des problèmes.

En poussant plus avant la réflexion, « être radical.e » ne serait-il pas AVANT TOUT « aller au fond de soi » ?

« Être radical » serait alors « devenir conscient.e, et de plus en plus conscient.e de soi et du Monde qui nous entoure, sans éteindre son esprit critique. »

Prendre conscience que c’est l’organisation fondamentale de notre système qui est à revoir... et que chacun.e en tient une part de responsabilité. Et donc de pouvoir.

« Être radical.e » serait sous cet angle lié à la volonté de contribuer le moins possible aux déséquilibres du Monde (environnementaux et humains).
Et agir en ce sens, en cohérence avec la prise de conscience progressive. Sans œillères... et sans hypocrisie envers soi-même.

Ce serait se libérer, à son propre rythme, de tous ces besoins extérieurs, artificiels auxquels l’idéologie capitaliste néo-libérale nous a conditionnés.ées et rendus dépendants.tes. Nous faisant vivre « hors-sol ».

L’illusion est puissante.
La mécanique est bien rodée ; et les esprits qui l’entretiennent, bien adaptés. Prisonniers.

Car oui, nous sommes chacun.e un rouage de cette gigantesque mécanique.
Nous jouons chacun.e un rôle responsable de la manière dont tourne le Monde.
Certains.es avec plus d’influence que d’autres, bien sûr.

Le meilleur moyen d’améliorer un système semble être la subtile marche d’équilibriste visant à s’en libérer sans s’en déconnecter. En devenir le plus indépendant.e possible, tout en en faisant partie.

Et comment savoir que faire pour s’en libérer ?

Quelques pistes, notamment en allant chercher les racines-mère des problématiques de l’Humanité au jour d’aujourd’hui, pourraient être :

> l’égo (à maîtriser et non à détruire),
> la peur de la solitude (à apprivoiser et non à fuir),
> l’artificielle et infructueuse recherche de confiance en soi par la consommation et l’accumulation (en se penchant sur nos fractures intérieures qui font le lit des dépendances de toutes sortes aussi longtemps que la personne, par et pour elle-même, ne cherche pas à résoudre son puzzle intérieur),
> l’illusion de confiance en soi que donne la recherche de domination (et trouver en soi les origines de cette volonté de domination, quelle qu’en soit le domaine d’application),
> la déconnexion à la Terre et au Vivant

« Etre radical.e » prend sous cet angle beaucoup plus de couleurs et de profondeur.
Il s’agit également de vivre au quotidien en écho le plus cohérent possible avec cette prise de conscience grandissante. Nettoyer les filtres de l’esprit. Progressivement.

Car oui, pas facile d’être radical.e et de construire l’autonomie dans un système dont l’organisation restreint progressivement nos libertés d’action et de pensée de manière toujours plus sournoise.

Les points d’entrée sont innombrables et propres au parcours terrestre de chacun.e d’entre nous.
Il s’agit ni plus, ni moins, d’une quête spirituelle, d’un parcours individuel, d’une reconnexion à soi (et en fait, au Tout).

Un retour à l’Essentiel.

Un voyage personnel permettant de sortir des cases, de dépasser les partis, les religions, les appartenances ethniques et culturelles. Sans les annihiler. Sans les homogénéiser.
Mais bien en les transcendant.
Et ainsi tendre vers l’Universalité.
Sans cesse en mouvement, et jusqu’à la mort.

Il apparaît ainsi qu’apprendre à devenir radical.e serait la meilleure façon de lutter contre LES FascismeS, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent.

(…)

Quel merveilleux défi que de chercher les façons de stimuler la réflexion critique et émancipatrice sans recherche ni poursuite de pouvoir.

Tandis que les Fascismes se prétendent émancipateurs de l’individu, tout en servant des desseins de recherche de pouvoir.
Ces intentions sont souvent déguisées, et de plus en plus assumées à mesure que l’imaginaire collectif est grignoté, colonisé par les peurs et la résignation.

Émanciper l’individu ne signifie pas l’intégrer à un mouvement de masse ou à une idéologie (politique, économique ou religieuse), mais bien l’inviter à regarder en lui/elle et à réfléchir par lui/elle-même, attiser son esprit critique et sa curiosité en élargissant sa vision et son champs de pensée. Tout en cherchant à le/la rendre indépendant.e.

Que ce soit bien clair : il ne s’agit pas de faire l’apologie de la révolution intérieure uniquement, sans s’engager ni agir concrètement, sans s’affirmer, prendre parti, résister, lutter.
Chercher à améliorer le Monde tout en s’améliorant soi.
Résonance l’un de l’autre permettant un mouvement d’évolution dynamique. Alchimique.

En effet, quelle joie pour les pouvoirs en place cela serait que d’avoir une population constituée d’individus uniquement préoccupés par leur développement personnel, leur paix intérieure, tout en étant dépolitisés, inconscients des enjeux socio-économiques, déconnectés de la réalité du Monde et, à terme désolidarisés.

Par ailleurs, tout engagement avec un.e groupe/idéologie/mouvement/... ne doit pas être vu comme une fin en soi, mais bien comme une des formes temporaires données à notre engagement.
Et toute identification de soi à un.e groupe/idéologie/mouvement/... en devient de plus en plus fascisante à mesure qu’elle prend possession de l’individu.

Il ne s’agit nullement d’adhérer, mais bien de s’éveiller.
Pour devenir un.e possible désobéissante.e constant.e.
Et vis-à-vis de soi-même avant tout.
Une façon tout à fait singulière d’être à soi et au Monde.

Nous sommes en effet conditionnés.es à l’obéissance depuis l’enfance (parents, école, travail, société). Pour correspondre à certaines volontés, à des formats, des visions des choses, des attentes.

Parallèlement se développe dans notre esprit une peur omniprésente de désobéir.
Peur de déplaire.
Peur de décevoir.
Peur d’être puni.e, sanctionné.e, jugé.e.
Peur d’être rejeté(e).

Sans plus réellement connaître ni écouter nos envies, nos manques, nos besoins.

Cette obéissance et le moule dans lequel elle nous fond a cela de confortable qu’elle permet de se sentir moins seul.e, car nous rassurant en nous assurant de correspondre à une norme.
Et une norme, acceptée (ou du moins tolérée et consentie) par une majorité, ne peut qu’être une juste voie... non ?

L’autorité, la hiérarchie, les règles, les obligations, les normes qui ajustent la forme de ce moule ne sont en réalité pas nécessaires pour le maintien de l’Ordre, mais bien d’un certain ordre, servant certains intérêts.

Et une autorité ne porte pas forcément un uniforme, ni un costume, ni même une casquette précise.

Cette réflexion est à mettre en perspective de toutes les sphères et aspects dans lesquels nous évoluons tout au long de notre existence : famille, amis, école, travail, vêtements, consommation, nourriture, habitat, habitudes de toutes sortes et même... croyances, perceptions de la Vie et de notre existence.

Toute obéissance à une quelconque autorité, obligation, norme ou tendance nous est imposée soit clairement (père/mère autoritaire, partenaire jaloux-se, lois à respecter, tradition familiale, patron à écouter, etc.) ou de manière beaucoup plus indirecte (code vestimentaire, quasi-nécessité d’avoir une voiture pour pouvoir travailler - et de travailler pour avoir une voiture -, utilisation d’emballage dans les magasins, goûts musicaux/vestimentaires pour s’intégrer dans tel ou tel groupe, définition des barrières des possibles/impossibles, pression par les pairs, etc.).

Ainsi, à quelque niveau d’échelle que ce soit, chaque individu donne son approbation et sa contribution à un certain ordre des choses de par son obéissance à ces normes, obligations, tendances, règles.

Par extension, nous avons donc tous.tes le pouvoir individuel de bouleverser l’ordre des choses.
Au plus les barrières à l’expression de la liberté sont complexes et subtiles, au plus il faut faire preuve d’ingéniosité et d’audace pour espérer les repousser.

Sans désobéissance, pas d’innovation possible.

Elle permet d’essayer autre chose pour avoir des résultats différents.
Par ailleurs, il est indispensable de savoir ce dont on parle.
Apprendre à désobéir pour lutter contre toute forme de fascisme, qu’il soit idéologique, économique, religieux, ou étonnamment plus proche, comme expliqué précédemment.

Désobéir, ce n’est NI désobéir pour le plaisir et par confrontation égocentrique, NI pour s’imposer en dominant l’Autre.
Désobéir, ce n’est PAS manquer de respect.
Désobéir, ce n’est PAS non plus pour obéir et se soumettre à une autre autorité, quelle qu’elle soit (fusse-t-elle de Dieu). Cela n’aurait pas de sens.

Pour avoir du SENS, la désobéissance doit être ASSUMÉE (quelle que soit la sanction/conséquence qui en découle), RÉFLÉCHIE et ARGUMENTÉE. Et dès lors soumise au débat. Pas facile de désobéir.

La DÉSOBÉI-SENS est un respect de soi-même, tout en donnant à réfléchir aux autres.
Il s’agit donc d’un engagement envers la société également.

Le but étant de parvenir à ÉLARGIR LE CADRE.

Et sans confrontation, aucune modification du cadre n’est à espérer, quel qu’il soit.
Enfin, et surtout, la désobéi-sens est un ÉTAT D’ESPRIT critique, ouvert, à l’écoute de soi et des autres, et très réfléchi qui (se) remet en question des normes, tendances, ordres, règles,...

Cet état d’esprit crée une possible désobéissance constante.
Il s’agit d’un RÉGULATEUR DE BIEN-ÊTRE, directement lié à notre quête de Bonheur.

Cet état d’esprit crée des fissures dans le voile de nos illusions et de nos peurs, permettant ainsi d’envisager de nouveaux horizons possibles.

Bien que déjà difficile à faire, désobéir à toute forme d’autoritarisme extérieur apparaît aisément accessible en comparaison de la difficulté à maîtriser notre tyran intérieur, dont tout le reste découle et qui ne peut être assagi que par une subtile et puissante présence à soi, aux autres et au Monde.

Combien de désobéissants.tes ont donc véritablement et honnêtement enclenché ce travail intérieur ?

Et sans lequel le reste n’est qu’égarement, confusion, perte de temps et d’énergie.

(…)

Pour conclure :

Tout le monde peut-il se permettre d’être Radical.e ?
Et celles et ceux qui le peuvent... le font-ils/elles ?
Sachant que nos pensées sont limitatives de notre champs des possibles, celles et ceux croyant qu’ils/elles ne le peuvent pas en sont-ils/elles vraiment dans l’incapacité ?

En attendant de trouver des réponses à ces questions, revenons à l’essentiel un instant :

« Es-tu Heureux-se ? »

Si la manière dont tu utilises ton précieux temps de vie te convient, alors tout va bien.


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