(sur l’air de La java des bombes atomiques)
Grâce à l’Union Européenne
On vit dans une vingtaine
D’pays démocratiques
On peut voter tous les dix ans
Pour des traités disant
Qu’on est tous magnifiques
Et c’est vrai que du plan acier
Jusqu’au TTIP
On est toujours d’accord
D’ailleurs si on ne l’était pas
C’est vraiment pas la mort
Y’à des parl’ments pour ça !
En ce qui concerne l’austérité
Et la félicité
C’est à peu près pareil :
Quand d’aventure on vote rose
Ca change pas grand chose
C’est pas demain la veille
Qu’un socialo fera pas pleurer
Ou bien se gondoler
La statue à Jaurès
Tous les ennemis de la finance
Finissent par dire Yes
Dès qu’ils quittent la France.
Ah vraiment c’est épatant :
Ce qu’on s’exprime librement !
Les Belges pensant s’abstenir
N’ont qu’à bien se tenir
Ils votent obligatoire
Les urnes servant en Belgique
D’essoreuses mécaniques
Il en sort du ju noir
A mélanger des faces de lunes
Avec des chemises brunes
Le linge est impeccable
O toi qui t’habilles d’un rien
Chômeur qu’on accable
Ton avenir est syrien !
En Grèce pays du bouzouki
Le choix du "si non oui"
A des airs olympiques :
Si s’irisa la mer un jour
La mère qu’elle a toujours
Lui f’ra manger sa trique !
Donc bien voter dans le reich
Ou plonger dans le cash
Des drachmes en brouettes
Ainsi la Troïka tire et tient
D’un pays éprouvette,
Ces teignes d’athéniens.
Ah vraiment c’est épatant
On vit démocratiquement !
Au sol de la plaza aussi
Le demos a rougis
Des peaux d’indépendance
Les rats menacent le navire
Madrid fait croire qu’elle vire
La barre n’a qu’un sens
Et quand les sirènes hurlent Ulysse
Y’à toujours la police
Pour faire taire la musique
O Fandango d’en bas tais-toi
Que n’es-tu point mutique
Au pays de Franco ?
Comme on te l’enseigne à l’école
Petit con qui rigole
Et qui n’y crois plus guère :
L’Europe garantit le pain
Le peuple est souverain
Et les hommes sont frères
Sinon pourquoi d’un trou perdu
Viendrait-on éperdus
Nous demander l’asile ?
Ignorent-on qu’on anéantit
Pour sauver le barril
Et la démocratie ?
Et que c’est pas demain la veille
Qu’on va lâcher notre paquet d’oseille !