De plus belle !
Nous prenons bonne note de la détermination d’empêcher brutalement la possibilité que des lieux tels que se voulait le « Coin de la grève » puissent voir le jour. Pas de sommation, pas de négociation, juste des assauts, brutaux. Détermination qui n’entame en rien la nôtre – au contraire. Nous ne baissons pas les bras, loin de là. Nous vous invitons à venir nous rejoindre très prochainement pour la suite de cette tentative, et en appelons toutes et tous à faire de même, où que ce soit : au-delà des journées de grève, au-delà des blocages ponctuels, libérons ces lieux sous contrôle pour en faire usage autrement ; bloquons les entreprises et les usines, les écoles et les universités, bloquons tout ; ce sont les flux économiques qui étouffent la vie, leurs blocages la libèrent. Que la grève du 15 ne soit qu’un début !
À très vite
Le Coin de la grève en exil
PS : Ci-après, le récit succinct de l’ouverture et de l’expulsion :
Le week-end du 6 et 7 décembre s’est ouvert, au coin de la rue de l’Église St Gilles et de la Chaussée de Forest, un (très) éphémère centre social occupé. Récit des premières heures, de l’expulsion et des perspectives…
Après quelques mois de discussions et préparations, un centre social occupé a été ouvert le 6 décembre au coin de la rue de l’Église St Gilles et de la Chaussée de Forest, face aux tours de Porte de Hal. Dans un bâtiment vide depuis plus de deux ans et appartenant au Carrefour situé juste à côté.
Le dimanche, une grosse dizaine de personnes se sont installées avec matériel et nourriture. Les premières heures ont été consacrées à rebrancher l’électricité, à nettoyer le lieu, à voir comment reconstruire un système de canalisations, à sécuriser les portes du bâtiment. Au matin du lundi 8, en cette journée de grève, l’occupation a été rendue visible : banderoles sur la façade (« centre social occupé », « au coin de la grève », « se serrer les coudes, pas la ceinture »), grandes affiches sur les vitrines annonçant les actions des prochains jours, et petit « piquet de grève » dans la rue, avec table, thé et café pour commencer à rencontrer les habitants du quartier…
Voir le communiqué d’ouverture.
Vers 13h, un groupe d’une dizaine de policiers en civils a commencé à se réunir à l’entrée du carrefour. Une dizaine de personnes sont restées à l’extérieur en contact aussi bien avec les flics qu’avec la quinzaine d’occupants à l’intérieur. D’entrée de jeu, les policiers se sont montrés pour le moins autoritaires : contrôle d’identité de toutes les personnes présentes sur le trottoir, interdiction de les filmer (inapplicable évidemment aux cameramans situé au premier étage du bâtiment) et refus de considérer les documents qui leur étaient présentés (preuve du recommandé envoyé à Carrefour).
Arguant d’un flagrant délit, basé sur une plainte de Carrefour concernant la dégradation d’une porte (qui communiquait entre le parking et le lieu occupé, et qu’il était désormais impossible d’ouvrir) et sur les appels de deux voisins leur signalant l’entrée des occupants la veille, les policiers ont commencé à examiner tous les accès au lieu. Ces manœuvres ont commencé à être visibles et rapidement quelques dizaines de personnes, proches des occupants et habitants jeunes et moins jeunes du quartier, ont commencé à observer la scène. Toute velléité de soutien actif a d’emblée été rendu « compliquée » par l’arrivée de deux grandes camionnettes de flics anti-émeute et plusieurs autres véhicules de police, totalisant au final une grosse trentaine de gardiens de la paix sociale.
Les accès par les portes du bâtiment étant rendus difficiles, les flics en civil sont montés sur le toit du Carrefour et de là ont utilisé une échelle pour atteindre un deuxième toit donnant accès à des fenêtres du lieu. S’en est suivi une attaque en règle : alors que les occupants étaient en train de mettre en place des palettes et des planches pour obstruer la fenêtre, les assaillants ont commencé à détruire la vitre à coups de matraque, propulsant d’importantes quantités de verre brisé directement sur les occupants, enchaînant avec des coups de matraque et l’utilisation de gaz lacrymogènes. Sur un deuxième front, les assaillants ont détruit le dôme d’un puits de lumière, et n’ont alors pas hésité à sauter depuis le toit dans le bâtiment.
Bref, les occupants ayant choisi de ne pas résister de manière offensive, les flics se sont introduits à l’intérieur, quelques occupants ont reçu l’un ou l’autre coup. S’en est suivi une situation d’attente d’une heure, le temps de contrôler tous les occupants, puis cinq minutes ont été données pour vider le lieu de toutes les affaires.
Cette tentative a été menée en assumant dès le début qu’elle serait dure à tenir sur le long terme. Elle l’a néanmoins été avec la volonté de s’inscrire dans les mouvements de grève et d’opposition actuels, dans ce bâtiment dont la visibilité était idéale et dans ce quartier où des expériences ont été menées et tenues ces trois dernières années. Ce n’est que partie remise.
À la prochaine. Littéralement.
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