Depuis plus de 2 ans, parce qu’elles sont sans existence « légale » en Belgique, 150 personnes sans-papiers, hommes, femmes et enfants, survivent de manière précaire dans un immeuble du boulevard Léopold II à Molenbeek. D’autres survivent comme eux dans d’autres occupations comme à Saint Josse, ou à Liège. Des milliers d’autres, qui n’ont pas la chance d’être logés, se trouvent dans les rues, dans des squats, à la merci d’arrestation, d’enfermement en centres fermés où règne l’arbitraire, comme le signale l’association « Getting the voice out »
Ils viennent de différents pays qu’ils ont été obligés de quitter, en prenant souvent des risques, pour sauver leur vie et en espérant obtenir une vie meilleure en Belgique. Alors qu’ils ont sollicité une demande de séjour, sur base de l’asile ou d’autres procédures, le gouvernement belge est souvent resté indifférent.
Oubliés par le gouvernement, ils ont décidé de s’organiser pour faire entendre leur voix et leurs revendications. Celles-ci consistent à obtenir le séjour et pouvoir vivre librement et dignement. L’occupation de cet immeuble a permis d’organiser la mobilisation, de rencontrer des citoyens, des associations, des responsables politiques et la presse. Un réseau de solidarité s’est mis peu à peu en place.
L’occupation à Molenbeek s’est déroulée pendant deux ans sans aucun problème ni avec le voisinage, ni avec les autorités communales. Celles-ci faisant preuve de bonne volonté en acceptant l’occupation et en ouvrant aux réfugiés le droit à l’aide médicale urgente. La situation a changé au début du mois de juillet, suite à une expertise qui a déclaré le bâtiment dangereux et insalubre, la commune a alors avisé les occupants de la nécessité de quitter la demeure.
Après deux reports de la mesure, afin de chercher des solutions de relogement, le collège échevinal a donné comme dernier délai la date du 15 septembre, jour où les lieux devront être vidés. Pour les sans-papiers, pas de possibilité de recours par une contre-expertise, qui a cependant établi la non-dangerosité du bâti et la possibilité d’effectuer des réparations nécessaires à moindre coût. Ils n’ont pas d’existence légale, ce qui rend caduque la contre-expertise réalisée par un ingénieur en bâtiment.
Face à cette situation, et dans un contexte tendu où des rumeurs d’évacuation de ces hommes, femmes, enfants, circulent, la FGTB et la CSC, ainsi que de nombreuses associations solidaires (MRAX, SOS Migrants, CRER, etc.), adressent ce message aux autorités communales, régionales et fédérales.
FGTB
CSC
SOS Migrants
MRAX
CRER
La Voix des Sans-Papiers
Coordination des Sans-papiers de Belgique
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