Une cinquantaine de militants du parti de l’opposant Maurice Kamto, qui conteste les résultats officiels de la présidentielle camerounaise du 7 octobre, ont été arrêtés, samedi 27 octobre, à Douala (dans l’ouest du Cameroun) lors d’une marche non autorisée.
« Ce jour, arrestations massives des militants (Me Michèle Ndoki et une cinquantaine d’autres) et sympathisants manifestant pacifiquement », a posté sur Facebook Olivier Bibou-Nissack, porte-parole de l’ex-candidat à l’élection du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
M. Kamto est arrivé deuxième à la présidentielle avec 14,23 % des suffrages, derrière Paul Biya, 85 ans, réélu pour un septième mandat avec 71,28 % des voix. L’opposant ne reconnaît pas les résultats officiels et revendique la victoire.
« Résistance nationale au hold-up électoral »
Vendredi soir, un tract non signé a circulé sur les réseaux sociaux appelant à la « résistance nationale au hold-up électoral », appelant notamment à marcher samedi à Douala. C’est durant cette marche que les militants du MRC ont été arrêtés.
Parmi les personnes arrêtées figure Me Michèle Ndoki, l’un des avocats de Maurice Kamto, qui avait plaidé devant le Conseil constitutionnel pour dénoncer des « fraudes massives et systématiques ». « Ils sont détenus à la Police judiciaire [du quartier] Bonanjo » de Douala, a affirmé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Paul-Eric Kingue, poids lourd du camp Kamto et ancien directeur de campagne du candidat.
Vendredi, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait prévenu que « toutes les tentatives de troubles à l’ordre public seraient traitées avec la plus grande fermeté ». « L’administration a jusqu’alors fait preuve de retenue. Il est toutefois de mon devoir de prévenir que désormais nous n’allons tolérer aucun désordre », a déclaré le ministre.
L’organisation de ces manifestations est soumise à une procédure de déclaration préalable auprès des autorités. Mais les demandes introduites par l’opposition et la société civile se soldent très souvent par des interdictions.