L’American Friends Service Committe (AFCS), l’une des entités interdites d’entrée en Israël pour cause de soutien à la campagne BDS, est une organisation couronnée d’un prix Nobel de la Paix … pour l’aide qu’elle a apportée aux victimes du nazisme, notamment juives.
Cette organisation chrétienne, plus connue sous le nom de Quakers, avait en effet été distinguée en 1947, au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale.
Son rôle dans les secours et le sauvetage de milliers de juifs réfugiés ou internés dans le sud de la France et en Afrique du Nord française entre 1940 et 1944 avait en particulier été salué.
Aussi l’annonce que les Quakers devenaient, à leur tour, la cible du gouvernement israélien, a-t-elle fait du bruit dimanche aux Etats-Unis.
Sans décourager pour autant l’association.
« Cela fait plus de 100 ans que l’AFCS est engagée dans le soutien à la résistance non violente. Nous avions répondu, en son temps, à l’appel au boycott du régime d’apartheid en Afrique du Sud, et nous avons fait la même chose vis-à-vis de l’appel à Boycott – Désinvestissement – Sanctions lancé par les Palestiniens qui subissent tant de violations de leurs droits depuis des décennies. Eh bien, nous continuerons de nous battre pour la paix et la justice en Israël, en Palestine, et dans le reste du monde », a aussitôt répliqué Kerri Kennedy, secrétaire générale des Quakers pour les affaires internationales.
Les Quakers, un courant minoritaire dans le christianisme anglo-saxon, se sont historiquement fait connaître pour leurs engagements progressistes aux Etats-Unis, que ce soit la lutte contre l’esclavage au XIXème siècle, contre la ségrégation raciale après l’abolition de celui-ci, contre la sale guerre du Vietnam ou encore pour l’émancipation féminine.
La position du groupe sur le BDS, telle que détaillée sur son site web, précise que les Quakers « appuient les campagnes de boycott et de désinvestissement visant uniquement les entreprises qui soutiennent l’occupation, les colonies, le militarisme, et toutes autres violations du droit international et des droits de l’homme ». Ce qui laisse, on en conviendra, pas mal de grain à moudre.