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Sans mettre un terme à l’embargo, qu’il considérait pourtant « obsolète » et « cause d’isolement des Etats-Unis », Obama signa vingt-deux accords de coopération bénéficiant aux deux pays, rouvrit une ambassade, assouplit les conditions permettant de voyager dans l’île depuis les Etats-Unis, rétablit les vols réguliers. Sans que l’on puisse parler de miracle, la situation évoluait dans la bonne direction. De sorte que l’Assemblée générale des Nations unies du 26 octobre 2016 donna à qui l’observait l’impression d’avoir échoué au milieu d’un rêve surréaliste.
Chaque année, depuis 1992, s’opposant au vote des Etats-Unis et d’Israël (plus parfois des grandes puissances que sont les îles Marshall et de Palau), la totalité de la « communauté internationale », à la demande de La Havane, votait une résolution (non contraignante) réclamant fermement la fin de l’embargo illégal imposé en violation du droit international et de la Charte des Nations unies. Lors de cette session de 2016, 191 pays, sans surprise, le réprouvèrent à nouveau. Mais, cette fois, l’ambassadrice de Washington Samantha Power informa que les Etats-Unis… s’abstiendraient (Tel Aviv, évidemment, suivant le mouvement). Pour un peu, les Etats-Unis condamnaient les Etats-Unis !
Fin de la trêve. Le 20 janvier 2017, dans le bureau Ovale, Trump a remplacé Obama. A l’ONU, le 1er novembre dernier, pour la vingt-sixième fois consécutive, 191 nations sur 193 ont offert une nouvelle victoire morale à Cuba. Mais, revenant sur l’abstention de l’an dernier et méprisant ostensiblement le monde entier, l’ambassadrice américaine Nikki Haley, au nom de la Grande Puissance Impériale, a opposé à nouveau un « non » retentissant à la condamnation de l’embargo (Tel Aviv s’est aligné, faut-il le préciser).[…]