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LES LUTTES DE LIBÉRATION NATIONALE ET L’IRLANDE

Ce texte est traduit d’une publication éditée par des camarades de Londres afin de préciser leurs positions et d’en permettre la discussion. Les points suivante y sont traités pour reconnaître la situation comme elle est ; l’autonomie prolétarienne ; l’intervention révolutionnaire ; les syndicats et la gauche contre la révolution sociale ; les luttes de libération nationale et l’Irlande ; abolition du salariat et dépassement des luttes revendicatives (traduit de J.T. N°32).

On peut écrire à ces camarades à l’adresse suivante
Box 666
C/° Rising Free
182 Upper Street ,
London, N L

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La période depuis la seconde guerre mondiale a vu le succès formel de différents mouvements de libération nationale (Algérie, Vietnam, Angola, Mozambique). Mais ce succès a été limité à cet aspect formel - ces différentes nations restent prisonnières dans la toile des relations capitalistes, et les nouveaux régimes ne font que gouverner sur de plus hautes formes de la rationalisation de la productivité, et sur l’extension du plein développement du capitalisme (c’est à dire l’intégration des paysans dans la vie capitaliste), ces nouveaux régimes ne peuvent exister que par la répression de la classe ouvrière, et la soumission de la population à la domination de la bourgeoisie. La vague de grève au Zimbabwe et la réaction de Zanu à celle-ci en sont la dernière confirmation.

Parler maintenant de libération nationale est dénué de sens, ou plus exactement cela cache sa véritable signification qui est la soumission du prolétariat à l’intérêt national.

Maie ceci ne signifie pas que les révolutionnaires se désintéressent des événements de ces pays, mais que ceci doit être approché d’un point de vue de refus de tout support critique ou autre aux mouvements de libération nationale. Dans les Iles Britanniques, cette question peut certainement tourner autour de l’Irlande du Nord.

Il est clair que le mouvement révolutionnaire dans ces îles nécessitera l’unification du prolétariat irlandais (nord et sud) avec celui de Grande Bretagne et du reste du monde. Les barrières à ceci ont une base matérielle dans le sens qu’il existe une ségrégation économique et sociale. Celle-ci est soutenue idéologiquement par à la fois la droite et la gauche du capital. La droite est plus ouvertement nationaliste, que ce soit le Front National, les groupes Unionistes, ou le Sinn Fein provisoire. Bien qu’ils soient unis par ce nationalisme, il les dresse aussi les uns contre les autres.

Par ailleurs, la gauche joue un rôle parfaitement similaire, tapie dans l’ombre des mensonges et des fraudes.

1) Une Irlande unie et indépendante serait un grand pas en avant dans le transfert de la dernière colonie britannique dans les mains de l’Amérique et de l’Europe en général. Il n’y a pas de solution politique au sous développement géographique. Même si l’Irlande pouvait contenir ces projets impérialistes, sa survie économique pourrait seulement être basée sur un niveau d’exploitation qui détruirait physiquement la classe ouvrière (cf. Kampuchea). Toutes les paroles de "république des travailleurs" ne sont que des fadaises. La voie nationale est tout autant une impasse en Irlande qu’en Grande Bretagne ou n’importe où ailleurs dans le monde.

2) La "solidarité" gauchiste est un genre encore plus pernicieux. Ils sont contents que les irlandais risquent leurs vies et leur liberté en combattant pour l’Irlande, mais ils se refusent eux—mêmes à prendre des fusils ou des bombes pour les aider. Ce n’est que de l’hypocrisie.

3) La gauche étale des images romantiques chrétiennes des luttes nationales, tout en restant incapable de s’affronter aux questions politiques posées en Irlande.

Il n’y a pas une formule simple pour les révolutionnaires à développer sur l’Irlande. Une large fraction de la population catholique du nord soutien les républicains, comme un reflet direct du nationalisme de la gauche en Grande-Bretagne. Ceci souligne l’importance pour les révolutionnaires d’attaquer, miner et discréditer la gauche par rapport aux termes de son nationalisme - c.a.d. les demandes de nationalisation, contrôles des importations, pacifisme national (c.a.d. retrait de l’OTAN et fait de se débarrasser des bases militaires U.S., retrait du marché commun). Le slogan "Les troupes dehors" dissimule le fait que c’est l’abolition de toutes les armées, britanniques ou républicaine, qui est une part du projet révolutionnaire.

Bien sur, nous ne devons en aucune façon dissimuler le rôle répressif de l’armée en Irlande du Nord mais ce n’est pas une question de mobilisation d’une section de la bourgeoisie pour la redéployer en Grande-Bretagne. Il faut étendre la guerre de classe en Grande-Bretagne, de façon que la bourgeoisie n’ait pas les moyens de garder ses troupes en Irlande.

Comme l’autonomie prolétarienne lutte hors et contre le gauchisme en Grande-Bretagne, elle doit lutter hors et contre le républicanisme en Irlande. Ces deux idéologies d’ "oppositionisme" sont liées à travers des relations sociales entre les deux pays. Lorsque la lutte de classe prendra des moyens plus violents et que tous les "raffinements" de la répression deviendront utilisables ici, il deviendra de moins en moins tenable de garder des troupes en Irlande du nord.

Ce n’est pas une formule pour "attendre la révolution", c’est une formule pour lutter pour la révolution.

(sept - octobre 80)


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